Spelling suggestions: "subject:"retour à lla terra"" "subject:"retour à lla terem""
1 |
Changer de vie : les bifurcations vers l’agriculture au 21e siècle au QuébecMoriceau, Mélissa 08 1900 (has links)
À l’heure où des milliers de producteurs délaissent leur métier et où des rapports alarmants dénoncent les conditions de travail difficiles et la détresse psychologique au sein du milieu agricole, de nouveaux acteurs décident de « retourner à la terre ». Cette thèse s’intéresse à la démarche en apparence « paradoxale » de ces nouveaux venus qui ne sont pas issus du milieu agricole et qui choisissent l’agriculture comme seconde carrière. Au Québec, ces nouvelles installations prennent la forme de reconversions graduelles et visent principalement les secteurs biologiques. Elles s’opèrent sur de petites surfaces d’exploitation, en privilégiant l’insertion dans des échanges marchands durables et territorialisés. Ces bifurcations vers l’agriculture, qui répondent initialement, entre autres, à une quête de sens ou au désir de contribuer positivement à la société, se heurtent néanmoins à de nombreuses difficultés avec l’expérience concrète de travail.
À la croisée de la sociologie des migrations néo-rurales et de celle de la profession d’agriculteur, cette recherche examine le processus de ces « retours à la terre » pour mieux comprendre les épreuves et défis qui jalonnent ces carrières agricoles. Elle mobilise une analyse de la bifurcation sur le temps long autour de trois temporalités (la bifurcation – la transition – le maintien en agriculture) révélant ainsi le caractère dynamique des trajectoires agricoles. La confrontation du travail imaginé avec le travail réel montre la façon dont les néo-agriculteurs modifient le rapport qu’ils entretiennent avec leur travail, mettent en place des stratégies de survie et recomposent leurs engagements pour s’adapter à une réalité parfois plus rude que prévue. À travers la construction de trois profils idéal-typiques (les « entrepreneurs », les « activistes » et les « terriens »), cette thèse cherche également à montrer la diversité des expressions du « retour à la terre ». Loin d’être un bloc monolithique, ces bifurcations agricoles sont teintées d’idéaux, d’attentes et d’aspirations qui s’inscrivent dans une trajectoire personnelle passée. Les analyses montrent la manière dont ces parcours agricoles se forment et évoluent en fonction d’aspirations professionnelles spécifiques, invitant alors à penser ces retours à la terre au pluriel. / At a time when thousands of producers are abandoning their profession and alarming reports denounce the difficult working conditions and psychological distress within the agricultural community, new actors are deciding to « go back to the land ». This thesis focuses on the seemingly "paradoxical" approach of those newcomers who do not come from a farming background and who choose farming as a second career. In Quebec, these new installations take the form of gradual reconversions and are mainly aimed at the organic sector. They are carried out on small farm areas, with the emphasis on integration into sustainable and territorialized market exchanges. These shifts towards agriculture, which initially respond, among other things, to a quest for meaning or a desire to make a positive contribution to society, are nonetheless encountering numerous difficulties with the concrete experience of work.
At the crossroads of the sociology of neo-rural migration and that of the farming profession, this research examines the process of these « returns to the land» in order to better understand the trials and challenges that mark these agricultural careers. It mobilizes an analysis of the bifurcation over time around three temporalities (the bifurcation - the transition - the maintenance in agriculture) revealing the dynamic character of agricultural trajectories. The confrontation of imagined work with real work shows how neo-farmers modify their relationship with their work, implement survival strategies and recompose their commitments to adapt to a reality that is sometimes harsher than expected. Through the construction of three ideal-typical profiles (the "entrepreneurs", the "activists" and the "nature lovers"), this thesis also seeks to show the diversity of expressions of the return to the land. Far from being a monolithic block, these agricultural bifurcations are tinged with ideals, expectations and aspirations that are part of a past personal trajectory. The analyses show how these agricultural paths are formed and evolve according to specific professional aspirations, thus inviting us to think of these returns to the land in the plural.
|
2 |
Recherche d'autonomie et architecture du commun dans les styles de vie communautaires / Searching for autonomy : architecture of the common in community lifestylesCordellier, Maxime 29 June 2018 (has links)
Héritières des années 1970 les communautés intentionnelles ont pour objectif de remettre en cause les pratiques et liens sociaux propres à la société contemporaine. Par l’association du travail et de la vie domestique elles forment un type d’organisation sociale tournée vers le vivre ensemble et le travail du commun. Cette thèse démontre à partir du cadre théorique de la résistance ordinaire, que les communautés intentionnelles mettent en pratique une manière d’être au monde qui leur est spécifique. Par le retour à la terre et le détour par la nature, elles inscrivent leur action dans une temporalité et une spatialité nourries d’une projection utopique puisant ses sources dans les représentations d’un passé mythifié. Celui-ci sert la mise en action dans le présent de ce monde et l’expérimentation d’un monde à faire advenir. Ces communautés développent, des visions et un agir guidés par ce que je propose d’appeler une rétrospection utopique. Ce faisant, elles investissent des espaces publics interstitiels et oppositionnels en juxtaposant des imaginaires et des pratiques qui font correspondre à trois logiques sociales (le mythe, le retour, l’utopie) trois registres d’historicité (conservation, rétrospection, progression). Elles organisent le ralentissement de la machine technobureaucratique et capitaliste et convoquent les racines agraires des sociétés antérieures pour préfigurer l’avènement d’une société nouvelle, agraire et politique. / Recipients of the 1970’s legacy, intentional communities aim at reconsidering the practices and social relations specific to contemporary society. Through the association of work and domestic life they form a kind of social organization turned towards «living together » and « working the common ». Using the theoretical framework of common resistance as a basis, this thesis demonstrates that intentional communities put into practice a peculiar manner of being-in-the-world. By way of a return to the land and of a detour via nature, their action is inscribed in a temporality and a spatiality fueled by utopian projection, which draws on representations of a mythologized past. That past serves the present-time actualisation of this world, and the experimentation of a world-to-be-brought-about. These communities develop visions and ways of doing guided by what I suggest we call utopian retrospection. In doing so, they invest intersitial and oppositional public spaces by juxtaposing imaginaries and practices that correlate three social logics (myth, return, utopia) with three registers of historicity (conservation, retrospection, progression). They organise the slowing down of the techno-bureaucratic and capitalistic machine and summon the agrarian roots of earlier societies to prefigure the advent of a new society, both agrarian and political.
|
Page generated in 0.0766 seconds