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De l'hypocondrie à l'anxiété face à la santéLanglois, Frédéric 23 February 2022 (has links)
Jusqu’à récemment, l’hypocondrie était considérée comme un trouble résistant au traitement. Cependant, des études récentes démontrent que l’approche cognitive-comportementale serait une alternative psychothérapeutique prometteuse. Il n’en demeure pas moins que nous n’avons pas une connaissance parfaite de ce sujet. Les trois études présentées ici ont pour objectif l’avancement des connaissances et l’amélioration des interventions psychothérapeutiques auprès de cette population. L’ensemble du travail considère l’hypocondrie dans une perspective plus large, celle de l’anxiété face à la santé. La première étude analogue démontre que l’intrusion cognitive concernant la santé possède des points communs avec d’autres intrusions comme l’inquiétude et l’intrusion obsessionnelle. Cependant, celle-ci possède aussi des caractéristiques qui lui sont propres. En effet, l’intrusion cognitive concernant la santé serait particulièrement égosyntone. Ceci signifie que, comparativement à l’obsession et l’inquiétude, l’intrusion concernant la santé serait considérée comme étant davantage acceptable et normale. L’intervention devra donc cibler les fausses croyances qui pourraient amener un individu à interpréter ainsi ses intrusions concernant la santé. L’étude nous rappelle par ailleurs que la façon de gérer une intrusion concernant la santé (par exemple, chasser la pensée ou chercher des solutions) est reliée à l’interprétation que fait l’individu de cette intrusion, par exemple, sa probabilité, son réalisme, sa cohérence avec le système de croyance. L’intervenant devrait accorder encore plus d’importance aux mécanismes de maintien de l’intrusion que l’on retrouve souvent dans les modes de gestion de l’intrusion (évitement cognitif, résolution de problèmes inefficace...). La deuxième étude clinique présente, parmi une vaste étendue de processus, ceux qui expliquent une part significative de la tendance à s’inquiéter pour la maladie. Parmi les différents processus mesurés, deux processus déjà reconnus comme étant des facteurs impliqués dans l’hypocondrie se sont avérés des prédicteurs significatifs de la tendance à s’inquiéter pour la maladie. Ces processus sont l’amplification somato-sensorielle et l’interprétation pathophysiologique d’un symptôme physique. Par ailleurs, deux autres processus habituellement associés à d’autres troubles anxieux, notamment le Trouble d’anxiété généralisée et le Trouble obsessionel-compulsif, se sont aussi avérés des prédicteurs de la tendance à s’inquiéter pour la maladie. Nous parlons de l’intolérance à l’incertitude et de l’évitement cognitif. Les applications cliniques ressorties des deux premières études sont enfin considérées dans un essai clinique ciblant l’hypocondrie. Un traitement de l’inquiétude excessive a été adapté pour cibler l’hypocondrie. Le traitement adapté s’est avéré efficace puisque les six participants présentaient un haut niveau de fonctionnement un an après la fin de l’intervention. Le traitement de l’inquiétude excessive de la maladie a eu un impact sur la mesure principale de symptôme (échelle d’inquiétude pour la maladie). Cet impact s’est maintenu 6 mois et un an après la fin de l’intervention. On observe aussi un changement sur plusieurs mesures de processus à la fin de l’intervention comme aux suivis. Dans l’ensemble, les trois études nous aident à comprendre davantage le phénomène de l’anxiété face à la santé et elles supportent que l’approche cognitive-comportementale serait une intervention et une conceptualisation intéressante dans le traitement de l’anxiété face à la santé. / Until recently, Hypochondriasis was considered as particularly resistant to treatment. However, recent studies demonstrated that cognitive-behavioral treatment is a promising approach for the treatment of this disorder. The three present studies want to enhance our comprehension of this disorder and enhance the clinical interventions. The first study examines whether illness intrusions can be distinguished from obsessional intrusions and worries. It also assesses the possible relationship between strategies, thought characteristics and appraisal of illness intrusions. The comparisons of intrusions showed that illness intrusions share characteristics of worry and obsessional intrusions, but also have their own characteristics. Illness intrusions seem to be particularly egosyntonic. Results support the idea that there are specific links between the evaluation of cognitive intrusions and the way they are processed. Illness intrusions may sometimes be conceptualized as either obsessions or worries. This study demonstrated that the category of an intrusive thought may not be as important as the way it is processed. It seems more important to consider appraisal of the disturbing thought and the way in which the person subsequently reacts and behaves. The seconde study tests the implication of different processes associated to anxiety disorders in the context of health anxiety. Results confirm the implication of two variables recognized as significant components of health anxiety: somatosensory amplification and physiological interpretation of symptoms. It also demonstrates that two processes associated to Generalized Anxiety Disorder, cognitive avoidance and intolerance to uncertainty, are implicated in health anxiety. The last study proposes an adaptation of a Generalized Anxiety Disorder treatment and tests its application for Hypochondriasis. Six hypochondriacal patients participated in a multiple baseline single case design. Treatment targeted the following components: 1) awareness of worry, 2) intolerance of uncertainty toward health, 3) faulty beliefs regarding worry and anxiety, 4) cognitive avoidance and relapse prevention of reassurance or avoidance behaviors, 5) poor orientation to physical symptoms and problems, and 6) relapse prevention. Following treatment, none of the six patients met criteria for Hypochondriasis. Results confirmed that a treatment targeting excessive worry is effective for Hypochondriasis. All participants reached a high endstate functioning at 1 year follow up. The clinical implications of these results are discussed.
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L'impact de la violence sur la santé physiqueThibodeau, Caroline 16 April 2018 (has links)
Dans les dernières années, plusieurs recherches ont ciblé le lien entre la violence et la santé physique (Leserman, 2005). Cependant, plusieurs lacunes ont été identifiées dans ces écrits, dont l'utilisation d'un devis transversal et d'échantillons cliniques. Le but principal de la thèse est de vérifier le lien entre la violence physique ou sexuelle et la santé en remédiant à certaines de ces lacunes. Les données utilisées proviennent d'une vaste étude longitudinale réalisée par le Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant (GRIP). Deux articles ont été écrits avec les données autorapportées par les garçons et les filles, recueillies à 13 et à 20 ans. Le premier article s'intéresse à la violence sexuelle vécue au cours de la vie (0-20 ans), et l'autre à la violence physique ou sexuelle vécue au début de l'adolescence (de 12 à 13 ans). Dans les deux cas, les problèmes physiques (le nombre de symptômes, les consultations d'un médecin ou de spécialistes) et les interventions psychosociales (les consultations de psychologues ou de travailleurs sociaux) sont utilisés pour mesurer l'état de santé à 20 ans (de 13 à 20 ans). Un apport important de la thèse est de s'attarder aux processus impliqués dans cette relation en incluant des variables, telles que la sévérité de la violence, les symptômes dépressifs, les stratégies d'adaptation et le soutien social. Des analyses d'équations structurales permettent de tester les modèles théoriques postulés. Selon les résultats, la violence sexuelle ou physique est reliée aux problèmes de santé à 20 ans. La santé est affectée, peu importe le lien avec l'agresseur ou la nature de la violence. Le deuxième article permet aussi de confirmer l'effet médiateur de la dépression par rapport au lien entre la violence à 13 ans et la santé à 20 ans. Les implications de ces résultats sont discutées. Les deux articles de la thèse sont présentés dans les Chapitres 1 et 2. Le Chapitre 3 décrit des analyses exploratoires qui, vu les limites des données, ne permettent pas d'étudier les hypothèses postulées dans un devis longitudinal.
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