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L'influence de l'écriture sur la langue / The influence of writing on languageNeuman, Yishaï 10 December 2009 (has links)
La considération de la langue et de l’écriture comme codes sémiotiques en contact devrait logiquement découler de l’affirmation saussurienne : « Langue et écriture sont deux systèmes de signes distincts ». Au même titre que les langues en contact, le contact entre la langue et l’écriture est propice au transfert sémiotique réciproque. L’acquisition de l’écrit induit un changement cognitif radical et l’apparition de l’écrit dans une communauté linguistique modifie son organisation. L’empeinte plus forte du stimulus visuel par rapport à celle du stimulus auditif et le prestige qu’accorde la maîtrise de l’écrit sont les facteurs cognitif et social privilégiant le transfert sémiotique de l’écriture vers la langue. Sur le plan lexical, une tradition scripturale accompagnée d’une orthoépie [règles de lecture à haute voix] fournit à la langue des mots venus d’autrefois et d’ailleurs, comme les emprunts savants aux langues classiques et les emprunts graphiques entre des langues sans contact communautaire. Des mots graphémiques sans origine linguistique sont également vernacularisés, comme la lexicalisation d’abréviations. La vernacularisation d’éléments scripturaux enrichit la langue. Un cas particulièremnt extrême est celui de la naissance de l’hébreu moderne parlé – l’hébreu littéraire non vernaculaire du début du 20e siècle en est la source principale. Sur le plan phonologique, l’orthoépie peur modifier la phonologie comme le montre l’apparition de groupes consonantiques en français. Sur le plan sémantique l’écrit peut être à l’origine d’une réorganisation des signifiés en fonction de l’orthographe ; de nombreuses figures de style sont inspirées par les propriétés de l’écriture. / The study of writing and language as semiotic codes in contact should have logically followed from the Saussurian statement: “Language and writing are two distinct systems of signs”. On the same theoretical basis as that of contact linguistics, the contact between language and writing might be conducive to mutual semiotic transfer. The acquisition of writing induces a radical cognitive change and the emergence of writing within a linguistic community modifies its organisation. The greater physical force of the visual stimulus as against aural stimulus and the high prestige gained by the mastery of writing are the cognitive and social factors that favour semiotic transfer from writing to language. With regard to lexicon, a writing tradition accompanied by an orthoepy [rules of reading aloud] provides the language with words from afar in place and in time, like learned words from classical tongues and graphic loanwords between languages whose linguistic communities are not in direct contact. Graphemic words with no linguistic provenance are also vernacularised, like the lexicalisation of abbreviations. The vernacularisation of written elements enriches language. A particularly extreme case of vernacularised written sources is that of the emergence of spoken Modern Hebrew – literary non vernacular Hebrew of early 20th century being its main source. On the phonological level, orthoepy may modify phonology, as can be shown by the emergence of consonantal clusters in French and of - et #952;- in author in English. On the semantic level, writing may be the source of the reorganisation of the signifiés based on spelling; numerous figures of speech are inspired by the attributes of writing.
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