L'Expérience de Providence constitue l'appel propre d'une famille spirituelle née dans l'Église du Québec il y a une quinzaine d'années: Myriam Beth'léhem. Le présent travail, œuvre conjointe de trois membres de la Famille Myriam, se propose de présenter et d'approfondir l'intuition reçue par la fondatrice, S. Jeanne Bizier: intuition qui est à la source d'une spiritualité de communion. Cette spiritualité de communion est ici considérée sous l'angle des trois dimensions du sacerdoce baptismal: filiale, sacerdotale et ecclésiale. Elle est, dit la Fondatrice, « filiale par la confiance, pour être fils et fille comme le Fils, afin de se laisser transformer par la miséricorde dans l'abandon; sacerdotale par l'offrande, pour agir comme le Fils et pour devenir des serviteurs de miséricorde dans la joie; ecclésiale par l'unité, pour rassembler comme le Fils et devenir ainsi missionnaire de miséricorde dans la communion ». Introduisant à ce qui constitue le cœur du travail, les « Jalons préliminaires » présentent le contexte dans lequel s'inscrit cette spiritualité de communion. Cette partie renferme l'histoire de S. Jeanne et de la Famille Myriam, la synthèse de !'Expérience de Providence, l'explication des notions qui en constituent les assises bibliques et théologiques. C'est une fenêtre ouverte sur une spiritualité nouvelle!

Des personnes laïques sont saisies par une figure évangélique (charisme), au point de s'engager à en vivre. La thèse cherche à mieux comprendre cette spiritualité laïque nouvelle en mesure d'incarner une figure de Jésus Christ, qui positionne laïques et instituts religieux en situation d'arrimage. De la structure profonde dégagée à la suite d'une analyse phénoménologique, un axe émerge comme fil conducteur : celui de Y inclusion-exclusion. Une mise en corrélation avec des apports variés permet d'approfondir la compréhension. La première corrélation, avec le livre des Actes des Apôtres, fait voir Pierre élargissant les frontières de la communauté judéo-chrétienne, lançant ainsi le grand mouvement d'ouverture de l'Église primitive au monde : on y repère la dynamique de l'inclusion. Puis, du côté des sciences humaines, la contribution du quadrilatère des acteurs du sociologue Guy Bédard ouvre la possibilité de situer de manière nouvelle les personnes et les groupes, selon la force d'attraction qu'exerce sur elles, telle un aimant, la figure évangélique ou gène fondateur. Comme l'aiguille de la boussole, il oriente leur vie en fonction du nord magnétique, le Christ. La coresponsabilité s'avère alors un facteur de développement dynamique et durable. Mais le phénomène du saisissement des personnes laïques par une figure évangélique, qui conduit différents groupes à développer leur autonomie dans la communion à l'intérieur de la famille spirituelle, soulève parfois des tensions. G. A. Arbuckle aide à nommer les résistances à partir de principes anthropologiques et offre des pistes pouvant contribuer à favoriser l'accueil de nouvelles pentecôtes. La reconnaissance émerge comme clé des arrimages, dans les observations anthropologiques de Jacques Audinet sur le métissage entre sociétés multifonctionnelles. Si les retombées de cette recherche peuvent être déterminantes pour les familles spirituelles, il n'est pas exclu de les transférer dans les différentes situations d'arrimage en Église et dans la société civile.

Regula monachorum! Voilà une Règle de vie, écrite au 6e siècle, pour des chrétiens invités à quitter le monde pour suivre le Christ, qui, paradoxalement, s'avère, mutatis mutandis, un guide de vie, en très grande partie, idéal pour d'autres chrétiens, justement appelés, de par leur vocation spécifique, à ne pas le quitter! Saint Benoît a, manifestement, écrit cette Règle, tissée d'Écriture, pour que ses moines soient d'abord de bons chrétiens. Voilà pourquoi le laïc, qui accepte de suivre le Christ, dans le monde, se sent fortement interpellé par ce modèle de vie évangélique. Il y perçoit, en effet, la voix d'un Maître qui lui rappelle avec des accents vibrants, parfois pathétiques, l'urgence de répondre à sa vocation chrétienne, par une vie théologale ardente et une saine vie morale. Il y trouve, également, une doctrine spirituelle et des moyens pratiques privilégiés, applicables dans le monde, non seulement pour écarter les obstacles à une vie spirituelle équilibrée, mais aussi pour y assumer pleinement, selon les circonstances concrètes de la vie courante, ses responsabilités humaines et professionnelles, conformément à la volonté de Dieu, dans l'amour du Christ et du prochain.

Ce mémoire présente la correspondance envoyée par le Père Henri Roy, fondateur de laJOC canadienne et de l'Institut séculier Pie-X, à un de ses proches collaborateurs, M. Paul M. Demers. Cette correspondance est reproduite intégralement et de façon exactement fidèle aux documents originaux conservés aux archives de l'Institut séculier Pie-X. En plus de rendre accessible cette correspondance, le mémoire présente un début d'analyse de quelques lettres permettant une clé d'interprétation au vocabulaire et expressions propres au milieu de la JOC des années 1940. Une courte biographie permet de situer Henri Roy et Paul Demers, les acteurs de cet échange de lettres.