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Processus d’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie et ayant un soutien social limité / Adaptation process of people with schizophrenia and with limited social support

Jacques, Marie-Claude January 2016 (has links)
Résumé : La schizophrénie est un trouble mental grave qui affecte toutes les facettes de la vie de la personne. En outre, le manque de soutien social est un problème important qui contribue à l’aggravation de la maladie, notamment en influençant négativement la capacité d’adaptation. Chez les personnes atteintes de schizophrénie, la capacité à utiliser des stratégies d’adaptation adéquates et efficaces est essentielle afin d’améliorer la santé, le bien-être et la prévention des rechutes. Cette recherche utilise la conception de l’adaptation de Roy (2009). De nombreuses études confirment la présence de difficultés d’adaptation chez ces personnes. De plus, le processus d’adaptation lui-même reste mal connu. La question de recherche était : Quel est le processus d’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie lorsque leur soutien social est limité ? Cette question sous-tendait deux objectifs : 1) décrire le processus d’adaptation des personnes atteintes de schizophrénie dans un contexte de soutien social limité et 2) contribuer au développement du modèle de Roy dans le contexte des troubles mentaux graves. Le devis de recherche était la théorisation ancrée constructiviste, auprès de 30 personnes vivant avec la schizophrénie. Les données étaient composées d’entrevues et de résultats de trois questionnaires qui ont contribué à décrire de façon plus détaillée le profil des participants. Les résultats sont une modélisation du processus d’adaptation nommée « les filtres dans le processus d’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie ». Cette modélisation met en lumière le fait que le potentiel d’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie est affecté à la fois par des éléments de l’environnement social et des éléments inhérents à la maladie elle-même. Ces éléments altèrent la possibilité et la capacité à utiliser des stratégies d’adaptation adéquates et efficaces. Ces résultats de recherche pourraient permettre d’améliorer l’évaluation des personnes atteintes de schizophrénie et de diminuer les « inconnues » dans l’effet des interventions, tout comme de favoriser les actions visant à lutter contre les conditions sociales qui nuisent à l’adaptation. / Abstract : Schizophrenia is a severe mental disorder that affects all human facets of life. In addition, the lack of social support is an important problem that contributes to the worsening of the disease by negatively influencing the capacity to adapt. For people with schizophrenia, ability to use appropriate and effective coping strategies is essential to improve health, well-being and preventing relapse. This research uses Roy’s adaptation model (2009). Numerous studies confirm the presence of adaptation problems for those persons. Furthermore, the adaptation process itself remains unclear. The research question was: what is the adaptation process of people with schizophrenia when social support is limited? This question underpinned two objectives: 1) describe the adaptation process of people with schizophrenia in a limited social support context and 2) contribute to the development of Roy’s adaptation model in severe mental disorders context. The research design was a constructivist grounded theory, with 30 people with schizophrenia. The data were consisted of interviews and results of three questionnaires that were helping to detail the participants profile. The results show a construct of an adaptation process called "the filters in the adaptation process of someone living with schizophrenia". This construct highlights the fact that the adaptation potential of people with schizophrenia is affected both by elements of the social environment and elements that are inherent to the disease itself. These elements affect the possibility and the ability to use appropriate and effective coping strategies. The research findings could facilitate the assessment of people with schizophrenia and reduce the unknowns in the impact of interventions, as well as fighting against social conditions that can interfere with their capacity to adapt.
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Situations d’intimidation sous-jacentes à la pratique infirmière au Québec : coconstruction théorique

Durocher, Hélène 02 1900 (has links)
L’intimidation entre infirmières constitue une menace pour la santé et le bien-être de ces professionnelles de la santé et pour la qualité des soins. En dépit des efforts déployés jusqu’à présent pour lutter contre ce fléau, il existe peu d’actions efficaces pour le contrer. Or, pour que les acteurs concernés puissent s’engager à intervenir, il est essentiel d’appréhender les réalités entourant ce type d’intimidation et de renforcer l’assise théorique actuelle qui fait défaut dans les écrits, notamment en sciences infirmières. Cette étude vise à coconstruire une théorie des situations d’intimidation entre infirmières, selon le point de vue d’infirmières et d’infirmiers québécois les ayant vécues à titre de cibles ou de témoins dans le cadre de leur pratique. Cette étude s’inscrit dans le paradigme constructiviste social/constructionniste social inspiré de la pensée de Charmaz (2014) et est guidée par la perspective théorique interactionniste critique (Burbank et Martins, 2010; Martins et Burbank, 2011; Sandström et Fine, 2003). Elle prend appui sur une approche méthodologique interprétative/qualitative exploratoire qui résulte de la convergence entre la théorisation ancrée constructiviste (Charmaz, 2014), l’analyse situationnelle (Clarke et al., 2015) et l’analyse dimensionnelle (Schatzman, 1991; Schatzman et Strauss, 1973). Cinquante-deux infirmières et infirmiers répartis dans dix régions du Québec ont pris part à cette étude. Ils exerçaient différentes fonctions dans divers secteurs d’activité. Les données ont été recueillies à l’aide d’échanges informels, d’entretiens individuels et dyadiques de type conversationnel, de e-témoignages, de matériel invoqué et d’un questionnaire sociodémographique autoadministré. Le processus itératif de la collecte et l’analyse des données a permis de porter attention aux processus, aux actions, aux interactions sociales, aux structures sociopolitiques, aux contextes et aux discours sociaux dominants. Les résultats proposent une coconstruction théorique qui témoigne d’une conception multidimensionnelle des situations d’intimidation sous-jacentes à la pratique infirmière. Cette coconstruction théorique révèle la nature plurielle et évolutive de telles situations. Elle met en évidence quatre regroupements dimensionnels interdépendants : 1) des conditions situationnelles (antécédents) qui s’articulent autour des dimensions : contextes sociaux et conditions micro et macrosociologiques, 2) un processus de création des situations d’intimidation qui se déroule en cinq phases. Les trois premières phases a) la situation initiale : ç’a commencé comme ça ! b) l’ancrage : ça continue ! et c) l’impasse : être dedans ! s’inscrivent dans la tolérance et le statu quo, alors que les deux dernières phases d) la mobilisation de ressources de soutien et e) la rupture sont ancrées dans une perspective d’action vers le changement, 3) des conséquences sur l’état de santé et de bien-être personnel et professionnel de l’infirmière intimidée ou témoin et sur la qualité des soins et, 4) un continuum espace-temps inhérent aux situations d’intimidation. La coconstruction théorique dévoile le cycle de vie des situations d’intimidation sous-jacentes à la pratique infirmière permettant ainsi de mieux comprendre comment et pourquoi ce type de situations naissent, se produisent, se transforment et se terminent. Les résultats de cette étude révèlent, entre autres, des moments propices aux transitions professionnelles pouvant marquer le début de situations d’intimidation, la formation d’alliances informelles (en cliques), des divisions internes au sein de la profession, l’adaptation de la pratique de l’infirmière intimidée à son environnement de travail toxique et la dénonciation de son vécu d’intimidation prenant appui sur des principes semblables à l’advocacy et à la parrhèsia. Des conséquences sur la santé, le bien-être, la vie sociale, la dignité, l’identité professionnelle et le parcours de carrière de l’infirmière intimidée ou témoin sont constatées. Cette étude doctorale a permis d’appréhender de manière novatrice un sujet sensible et tacite comme des situations d’intimidation. Elle propose des recommandations pour les différents champs de la pratique infirmière et fournit des leviers de réflexion et d’action permettant de promouvoir des environnements de travail sains. Or, tout en contribuant au développement des connaissances en sciences infirmières, la présente étude offre un cadre de compréhension des situations d’intimidation sous-jacentes à la pratique infirmière. Les pistes de réflexions et d’actions proposées pourraient permettre des avancées dans la lutte contre cette forme de violence qui sévit dans certaines organisations de santé et, potentiellement, dans d’autres domaines du monde du travail. / Bullying among nurses poses a threat to the health and well-being of these health professionals and to the quality of care. Despite the efforts made to date to combat this scourge, there are few effective actions to counter it. However, so that the actors concerned can commit to intervening, it is essential to understand the realities surrounding the bullying situations underlying nursing practice and to strengthen the current theoretical basis, which is lacking in the literature, particularly in nursing sciences. This study aims to co-construct a theory of bullying situations between nurses, according to the point of view of Quebec nurses who have experienced them as targets or witnesses in the context of their practice. This study is part of the social constructivist/social constructionist paradigm inspired by the thought of Charmaz (2014) and is guided by the critical interactionist theoretical perspective (Burbank et Martins, 2010; Martins et Burbank, 2011; Sandström et Fine, 2003). It is based on an exploratory interpretive/qualitative methodological approach which results from the convergence between constructivist grounded theory (Charmaz, 2014), situational analysis (Clarke et al., 2015) and dimensional analysis (Schatzman, 1991; Schatzman et Strauss, 1973). Fifty-two nurses spread across ten regions of Quebec took part in this study. They performed different functions in various sectors of activity. Data were collected using informal exchanges, individual and dyadic conversational interviews, e-testimonies, invoked material and a self-administered sociodemographic questionnaire. The iterative process of data collection and analysis allowed attention to processes, actions, social interactions, socio-political structures, contexts, and dominant discourses. The results propose a theoretical co-construction which demonstrates a multidimensional conception of bullying situations underlying nursing practice. This theoretical co-construction reveals the plural and evolving nature of such situations. It highlights four interdependent dimensional groupings: 1) situational conditions (antecedents) which revolve around the dimensions: social contexts and micro and macrosociological conditions, 2) a process of creating bullying situations which takes place in five phases. The first three phases a) the initial situation: it started like that! b) anchoring: it continues! and c) the impasse: being in it! are part of tolerance and the status quo, while the last two phases d), the mobilization of resources and e) the rupture are anchored in a perspective of action towards change, 3) consequences on the state of health and personal and professional well-being of the bullied or witness nurse and on the quality of care and, 4) the space-time continuum inherent in bullying situations. The theoretical co-construction reveals the life cycle of bullying situations underlying nursing practice, thus allowing us to better understand how and why this type of situation arises, occurs, transforms, and ends. The results of this study reveal, among other things, moments conducive to professional transitions which can mark the beginning of situations of intimidation, the formation of informal alliances (cliques), internal divisions within the profession, the adaptation of the practice of the bullied nurse to her toxic work environment and the denunciation of her experience of bullying which is based on principles similar to advocacy and parrhesia in order to protect herself and ensure the safety of patients. Consequences on the health, well-being, social life, dignity, professional identity and career path of the bullied nurse or witness are noted. This doctoral study made it possible to approach a sensitive and tacit subject such as bullying situations in an innovative way. It offers recommendations for the different fields of nursing practice and provides levers for reflection and action to promote healthy work environments. However, while contributing to the development of knowledge in nursing sciences, the present study offers a framework for understanding the bullying situations underlying nursing practice. The proposed avenues of reflection and action could allow progress in the fight against this form of violence, which is rife in certain health organizations and, potentially, in other areas of the world of work.

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