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De la Négritude d'Aimé Césaire au Tout-Monde d'Édouard Glissant : analyse d'un retournement discursif / From Aimé Césaire's Negritude to Edouard Glissant's Tout-Monde : an analysis of a discursive reversalRémy-Joulain, Claude 16 December 2013 (has links)
Les mots-clés de l’énoncé de cette thèse : « De la Négritude d’Aimé Césaire au Tout-Monde d’Édouard Glissant, analyse d’un retournement discursif », soit Négritude, discours, retournement puis Tout-Monde, enfin créolisation cernent deux paradoxes et paradigmes fondamentaux. Le rapport des sociétés de la Caraïbe à l’Occident cartésien; celui des épigones, réunis autour de Confiant, Chamoiseau, des fils contre Césaire, le père. Tout se joue autour d’une question de sémioanthropologie et rhétorique. Consultons l’analyse césairienne des oxymores et néologismes, comme départementalisation. On y remarque l’importance accordée aux procédés argumentatifs, du Discours contre le colonialisme pour un exemple, centrés autour du binaire des affrontements, symbolisé par la rhétorique du Blanc/blanc/Noir/noir ou la sémiotique de Greimas revisité par Bremond. A la suite de M. Rinn, nous suivrons le trajet d’un actant-type du rôle de patient victime des effets de la question coloniale à son renversement en agent, acteur de son destin. A cette structuration antithétique se substitue une poétique de la Relation, métaleptique ou allégorique, avec Glissant, de même qu’au niveau collectif, il remplace l’État-nation, rempart à la globalisation selon Césaire, par la nation-relation, ouvert au Divers des rapports de périphérie à périphérie. Les choix communs du poète Césaire, du philosophe Glissant, orientent notre méthode vers une poétique qui propose aussi une structuration de la thèse autour des notions propres à Ricoeur d’amont, d’aval des civilisations et de recréation de ces ensembles engloutis. Le dialogisme du niveau dramatique s’en inspire également. Avec le baroque du Trickster, on passe au retournement de la dialectique du mal par les nombreux effets du rire, lieux favoris de la beauté du monde, où les différences s’ajoutent au lieu de s’annuler. / In this thesis title: "From Aimé Césaire's Negritude to Edouard Glissant's Tout-Monde, an analysis of a discursive reversal", the keywords – Negritude, discursive, reversal, Tout-monde, and creolization – set out two fundamental paradoxes and paradigms. These are the relationship between Caribbean society and Cartesian West ; and that between the disciples gathered around Confiant and Chamoiseau, the sons, against Césaire, the father. The central question is one of semio-anthropology and rhetoric; think of the Cesairian analysis of oxymorons and neologisms such as "départementalisation". We can observe the importance given to the argumentative process in the example of the discourse against colonialism, which centers around these binary confrontations, and is symbolized by the rhetoric of the White/white/Black/black or the semiotic of Greimas as reinterpreted by Bremond. Following on from M. Rinn, we will trace the journey of an actant-type from the role of patient as victim of the effects of the colonial issue to a reversal into the role of an agent who is an actor in his own destiny. This antithetic structure is replaced by the poetics of the Relationship – be it metaleptic or allegorical – for Glissant who, even at the collective level, replaces the nation-state, a bastion of globalization according to Césaire, by the relationship-nation, open to the diversity of interactions between its peripheral elements. The common choices made by Césaire, the poet, and Glissant, the philosopher, lead us to structure our thesis around Ricoeur's original notions of the early and latter stages of civilizations and the recreation of lost cultures. These also inspire the dialogic of the dramatic level of these works. With the cunning of the Trickster, we move to a reversal of the dialectic of evil by various effects of humor, where the beauty of the world is best expressed, where differences are agglutive rather than reductive.
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De l’insularité en tant que mode de décryptage : Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. Naipaul / Insularity as a critical mean to decypher literature : Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. NaipaulSoukaï, Caroline 16 December 2017 (has links)
Les littératures caribéennes et océano-indiennes des dernières décennies ont mis en lumière, par le trajet poétique, l’ambivalence inhérente à la circonscription de la réalité géographique insulaire qui permet d’accéder à la conscience îlienne. L’insularité s’impose alors comme le motif contenant le lancinement géographique mais également mémoriel. Lieu duquel surgit l’imaginaire, l’île est instaurée en tant que terreau commun des textes de Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. Naipaul qui, à travers le déploiement poétique, exhibent le tiraillement de l’ancrage et de la fuite, de l’enfermement et de l’ouverture. Ainsi, dans une approche diachronique, le dessein est de saisir l’inscription de cet élément fondateur de la poésie et de sa praxis afin d’entendre le dépassement initié par ces poétiques de la Mondialité, concept-clé de la philosophie poétique d’Édouard Glissant. L’édifice de Glissant irrigue, en effet, les textes, tantôt dans la résonance avec l’oeuvre de Naipaul, tantôt par le legs perceptible dans celles de Chamoiseau et de Devi. La poétique de la Relation constitue alors l’arsenal exégétique qui permet d’accéder aux propositions de contemporanéité des auteurs. Le traitement de la malemort, la fondation de l’ouvrage total, la praxis poétique de la monstruosité désaliénant le corps protéiforme, sont alors les imprévisibles générés. La création tend ainsi à s’affranchir des catégorisations et assignations, car elle est un écho au mouvement du monde. / The Caribbean and Indian Ocean literatures of the last few decades has brought to light, through its poetic journey, the inherent ambivalence of the circumscription of island geographical reality, which allows access to the island consciousness. Insularity appears as the metaphor of a chronic pain caused by the torn between geographical and memory issues. The island, the place from which the imaginary emerges, is established as a common breeding ground for the texts of Patrick Chamoiseau, Ananda Devi and V. S. Naipaul who, through their poetic process, show the conflict of anchoring and escape, of confinement and openness. Thus in a diachronic approach, the aim is to grasp the inscription of this founding element of poetry and its praxis in order to hear the overtake initiated by these poetics of Mondialité, a key concept of Edouard Glissant's poetic philosophy. Glissant’s work echoes with Naipaul’s writing, as they are contemporaries, while Chamoiseau and Devi have inherited of Glissant’s poetic and philosophical thought. Then, the poetics of the Relation constitutes the exegetical arsenal that allows access to the authors'propositions of contemporaneity. The description of the malemort, the creating process of a memorial masterpiece, the poetic praxis of the monstrosity which release the body (physical, social, and literature), are the « unpredictable » generated. Creation thus tends to free itself from categorizations and assignments, because it is an echo of the movement of the world.
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La poétique de la relation et ses enjeux dans la littérature francophone d’Afrique subsaharienne : cas d’Henri Lopes, Sami Tchak, Abdourahman Waberi et Fatou DiomeHayatou, Guedeyi Yaeneta January 2016 (has links)
Ma thèse est partie d’un constat selon lequel, le monde est plus que jamais en constant mouvement, et l’Afrique faisant partie du monde, bouge également. Mais comment ce mouvement se traduit-il dans l’art littéraire et l’imaginaire africains ? Telle fut l’interrogation qui m’a conduit sur la piste de ce projet. Ayant approché mon directeur avec ladite interrogation, il m’a tout de suite orienté vers les essais d’Édouard Glissant ; une tâche qui au départ m’est apparue très laborieuse, pour la simple raison que les pensées et réflexions de Glissant présentent une certaine résistance à l’appréhension liée, entre autres, au fait qu’elles sont elles-mêmes en mouvement et sont portées par une logique de la non-maîtrise, celle-ci étant directement liée à l’opacité revendiquée par l’auteur. Mais à force de lire et relire inlassablement Glissant, j’ai fini par comprendre la vision du monde qu’il essaye de promouvoir, laquelle a comme pivot la poétique de Relation.
La poétique de la Relation est le résultat d’une réflexion sur la littérature et sur les expressions culturelles, qui renouvelle les imaginaires et les visons du monde ; elle est le noyau dur d’un projet que Glissant a initié et qui s’est manifesté clairement dans son livre Le discours antillais (1981) et qu’il a consolidé plus tard dans Poétique de la Relation en 1990, dans Introduction à une poétique du divers en 1996, Traité du Tout-Monde en 1997, pour finir par en faire une Philosophie de la Relation. Refusant l’identique et l’universel qui ont produit les désastres que l’on sait (l’esclavage, la colonisation, la domination impérialiste, la haine de soi telle qu’elle est décrite dans Peau noire, masques blancs de Fanon, ou encore le néocolonialisme), Édouard Glissant convie au rapprochement des peuples, des cultures et des continents. C’est dans cette optique que surviennent entre autres ses notions de Créolisation et de Relation. Glissant entend par Créolisation, « la mise en contact de plusieurs cultures ou au moins de plusieurs éléments de cultures distinctes, dans un endroit du monde, avec pour résultante une donnée nouvelle, totalement imprévisible par rapport à la somme ou à la simple synthèse de ces éléments. » (Traité du Tout-monde, 1997, p.37). C’est un nouvel imaginaire qui n’a rien à voir avec quelques synthèses plus ou moins habiles. Elle doit produire avant tout l’inédit. Glissant prône ainsi un imaginaire dans lequel ne devrait pas exister cette pratique d’uniformisation, de globalisation et de généralisation selon le modèle d’une quelconque culture dite dominante. Quant à l’imaginaire de la Relation, il le définit comme étant : «la quantité réalisée de toutes les différences du monde, sans en oublier une seule, la manière d’aller vers l’autre et d’essayer de se changer en échangeant avec l’autre sans se perdre, ni se dénaturer ». Pour qu’il y ait relation nous dit Glissant, « il faut qu’il y ait deux ou plusieurs identités ou entités maitresses d’elles-mêmes et qui acceptent de changer en s’échangeant. » C’est un imaginaire qui va à l’encontre de l’universel au sens occidental du terme, dont la spécificité est la sublimation du particulier en une espèce de valeur dominante, et toute une hiérarchisation des valeurs et des sociétés. Ainsi que cela apparaît dans son essai Philosophie de la relation, la notion de la Relation a également l’épaisseur d’un concept philosophique qui fait qu’on peut rapprocher Glissant avec des auteurs comme Emmanuel Levinas et les autres philosophes de son époque qui tous cherchaient une voie de sortie de Hegel. On sait que depuis Socrate jusqu’à Hegel, la philosophie occidentale « est une égologie » comme le souligne Emmanuel Levinas, c’est-à-dire une philosophie où l’Autre est toujours penser à partir du Même, autrement dit où l’on a tendance à réduire l’Autre au Même. À la suprématie du Même sur l’Autre, à la réduction de l’Autre au Même, Glissant oppose la Relation, qui suppose la valorisation et la reconnaissance de l’autre dans sa singularité.
Seulement, le fait que les notions porteuses de la vision nouvelle du monde que prône Glissant découlent des expériences et conditions antillaises, et qu’elles aient vu le jour aux Antilles, a parfois semé le doute en ce qui concerne leur pertinence et leur applicabilité hors de leur contexte d’origine. C’est ce doute ou ce soupçon que nous avons voulu mettre à l’épreuve à travers la lecture des romans d’Henri Lopes, Sami Tchak, Abdourahman Waberi et Fatou Diome. Notre hypothèse de départ, qui a été confirmée à la fin, était que la poétique de la relation promue par Glissant n’est pas une singularité antillaise ou martiniquaise. C’est plutôt un outil qui peut permettre de comprendre l’imaginaire de la littérature postcoloniale et, plus encore, celle de la mondialité, la manière dont ceux qui se définissent comme « enfants de la postcolonie», se définissent et voient le monde ou, plutôt le rêvent.
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La poétique de l'espace dans l'oeuvre d'Edouard Glissant : La Martinique, un vaisseau fantôme / The space’s poetics in the work of Edouard Glissant : Martinique, a ghost vesselSebai Ameziane, Ibtissem 23 June 2014 (has links)
Cette thèse de Doctorat tente d’appréhender l’espace dans l’œuvre d’Edouard Glissant. Pour le chantre du « Tout-Monde », l’espace ne peut se limiter à son île natale, la Martinique. En effet, contrairement à la vision occidentale classique de l’insularité, synonyme d’isolement, ce qui sous-tend et nourrit l’œuvre glissantienne est principalement l’appel des autres terres : non seulement l’archipel caribéen, avec lequel la Martinique partage le même passé esclavagiste et la même géographie accidentée, mais aussi l’ensemble de chaque empan du monde. Loin d’être l’île minuscule, perdue au milieu de l’Atlantique, dans l’ombre du continent américain, la Martinique en devient la préface. Bien plus, dans le sillage du « Tout-Monde », l’île antillaise connaît les mêmes dérives et les mêmes défis. La mer devient, de ce fait, le pont qui relie les terres en même temps qu’il aiguillonne l’imagination. Cette nouvelle perception de la mer est loin d’être une contre-verticale, elle est une nécessité. En raison de la traite et de l’amnésie qui lui est associée, l’histoire des « migrants nus » commence désormais avec le bateau négrier. Tout s’articule autour de cette nouvelle matrice, quand bien même elle serait déniée, où s’origine le chavirement permanent entre souffrance particulière et connaissance de l’Autre. Ainsi, au travers du vertige des mornes, des plantations et de l’ « En-ville », la Martinique apparaît comme un vaisseau fantôme qui garde jalousement ses secrets afin de pouvoir continuer à voguer… / This thesis tries to comprehend the space in the work of Edouard Glissant. For the bard of the “all-world”, the space is not limited to his native island, Martinique. Indeed, contrary to the classical westerner view of the insularity, what underlies and feeds the work of Edouard Glissant is mainly the appeal of lands, which means not only the Caribbean archipelago, but also every place in the world. The Martinique which is supposed to be the tiny island, lost in the middle of the Atlantic and kept in American continent’s shadow, becomes the preface of this one. on top of that, in the wake of the ”all-world”, the west Indian island experience the same drifts and the same challenges. Because of that, the sea becomes the link which gathers lands at the same time as it stimulates the imagination. The new sea’s perception is not a counter-vertical, but it is a necessity. Owing to the slave trade and the amnesia which is associated with, the story of the “naked migrants” begins henceforth with the slave ship. Everything is based on this new matrix, whatever it is denied, and in which the eternal swaying between particular suffering and the other’s knowledge has its roots. Thus, through the vertigo of mountains, plantations and the “in-town”, Martinique seems like a ghost vessel which keeps jealously its secrets in order to continue its voyage.
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