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La formation et le maintien de l'idée délirante de persécution : cinq études de casDesjardins, Gilles January 2014 (has links)
Comment des gens peuvent-ils développer des idées délirantes et les maintenir fermement en dépit de preuves de leur fausseté? Le clinicien est souvent confronté à cette question. Connaître les facteurs sous-jacents au développement et au maintien de l’idée délirante pourrait l’aider dans sa pratique, tant en intervention qu’en évaluation. Afin de répondre à cette question, plusieurs recherches ont étudié les facteurs menant à la formation et au maintien de l’idée délirante, notamment de l’idée délirante de persécution (IDP). Divers facteurs ont été mis en évidence par de multiples recherches quantitatives et des modèles intégratifs ont été élaborés. Plusieurs pistes existent donc, cependant, actuellement, aucun facteur, ni aucun regroupement de facteurs ne peuvent être considérés comme nécessaires et suffisants pour expliquer la formation et le maintien de l'idée délirante de persécution. De plus, il est possible qu’il y ait non pas une, mais plusieurs routes menant à l’IDP. Le but du présent projet est de voir, à travers des études de cas, comment ces facteurs et ces modèles permettent d’expliquer la formation et le maintien de l’idée délirante de persécution. Pour des raisons méthodologiques, seules des personnes présentant un trouble délirant de persécution ont été recrutées parce que ce trouble se caractérise par la présence d’une IDP « pure » en l’absence d’autres symptômes. L’étude de cas est retenue comme méthode de recherche parce qu'elle permet d’étudier la personne dans sa singularité, son entièreté et sa complexité. Elle convient donc bien aux cliniciens qui cherchent à répondre aux questions soulevées par leur pratique. Les résultats obtenus suggèrent que les facteurs neuropsychologiques cognitifs et émotionnels proposés par les études quantitatives n’auraient qu’un rôle secondaire auprès des cinq participants étudiés. Toutefois, les résultats obtenus permettent de postuler que les stresseurs et les expériences déroutantes toucheraient des zones sensibles inscrites dans la trame de vie de la personne et susciteraient alors des réactions émotionnelles négatives les plaçant en état d'alerte. De plus, ces stresseurs et ces expériences déroutantes, ne feraient pas que précéder la formation de l'idée délirante, mais ils continueraient à apparaître, notamment parce que l'interprétation paranoïde que fait la personne de ces événements, l'amènerait à émettre des comportements de sécurité qui aurait l'effet paradoxal d'exacerber la situation problématique, créant ainsi un cycle d'autoperpétuation des IDP.
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Le cadre des paraphrénies comme archétype de la folie ordinaire / The frame of paraphrenia as archetype of daily crazinessDupuy, Jean-Malo 02 December 2015 (has links)
Cette recherche met en perspective le cadre des paraphrénies de Kraepelin, exploré dans sa nosographie, avec une approche clinique actuelle de troubles délirants. Les textes descriptifs et la clinique font apparaître des délires évolutifs, avec adaptation à la réalité, sans démence, comme résolution d’une «défaillance interne». Kraepelin utilise le mot paraphrénie en 1912 pour ménager un espace nosologique entre démence précoce et paranoïa. Il définira quatre paraphrénies : systématique, fantastique, expansive et confabulante qui recouvrent la nosographie de l’école française des délires chroniques. La première est superposable au délire de Magnan, la deuxième au délire de Cotard, les dernières bordant la paranoïa. Ce cadre a été réduit par l’intégration du champ paranoïde à la schizophrénie par Bleuler et par l’école française privilégiant la forme fantastique. Le mot paraphrénie disparaîtra avec les classifications de type DSM. L’adaptation à la réalité et l’absence habituelle de soin psychique laissent évoluer les troubles dont le caractère d’agissement efface parfois le fond délirant. Avec des termes tels que manipulateur et pervers narcissique, les troubles peuvent être repris dans une nosologie psychosociale quand le délire se déploie sur la scène sociale jusqu’à son dévoilement. Une clinique multifocale s’inscrit dans la temporalité du dévoilement tandis que l’approche psychanalytique souligne des effets transférentiels déstabilisants par abolition des qualités hétérogènes des espaces, psychiques et physiques. C’est donc une pensée dans une langue sans métonymie ni métaphore qui contamine pathologiquement la vie ordinaire. / This research leads to a perspective approach the frame of the Kraepelin’s paraphrenia explored in its nosography with a current clinical approach of paraphasic disorders. The descriptive texts and clinical practice reveal evolutionary delirium, with a good practical efficiency, without insanity, as a resolution of an "internal failure ". Kraepelin uses the word paraphrenia in 1912 to arrange a nosological space between dementia praecox and paranoia. He defines four paraphrenias: systematic, fantastic, expansive and confabulans, corresponding with French school nosography of the chronic délirium. The first one is similar to Magnan’s disease, the second to Cotard’s desease, the last two tending to paranoia. This frame was reduced by Bleuler when he introduced the paranoïd in schizophrenia, as well as by the French school, underlining the fantastic aspect. With DSM's classifications the word paraphrenia will be out of use. The adaptation to reality and constant lack of psychic care allow disorders to evolve into forms of behavior that would tend to hide the delirious background. With terms such as narcissistic pervert and manipulator, the disorders can be resumed in a psychosocial nosology when the paraphasic disorders spreads to the social scene until they come to light. A multifocal practice stands in the temporality of this revelation whereas the psychoanalytical approach magnifies destabilizing effects in transference by abolition of the heterogeneous qualities of spaces, psychic and physical. It is thus a thought in a language deprived of metonymy and metaphor which contaminates pathologically the daily life.
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