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Structures syllabiques et lexicales des langues du monde<br />Données, typologies, tendances universelles et contraintes substantiellesRousset, Isabelle 10 June 2004 (has links) (PDF)
Les structures internes de la syllabe et leur combinaison pour former des items lexicaux sont analysées à partir de la constitution d'une base de données informatisée contenant les lexiques de 16 langues découpés en syllabes. L'élaboration de typologies, la recherche de tendances et cooccurrences entre constituants syllabiques et entre syllabes consécutives d'une unité lexicale constituent la majeure partie de cette étude. Les résultats sont analysés à la lumière de travaux antérieurs pouvant fournir une base explicative des tendances, notamment ceux s'inscrivant dans le cadre d'une linguistique orientée substance, et plus particulièrement la théorie « Frame, then Content » (MacNeilage, 1998). Utilisant un paradigme expérimental original, nous montrons qu'il existe un corrélat perceptif de l'effet lexical Labial-Coronal. L'ensemble du travail apporte des éléments incontournables dans une perspective de modélisation de l'émergence des structures syllabiques et de la complexité des lexiques.
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Temporalité et espace en langue seconde : contraintes typologiques dans l'acquisition du français par l'adulte anglophoneDemagny, Annie-Claude 12 March 2013 (has links) (PDF)
L'expression du mouvement fait l'objet d'un nombre croissant d'études centrées sur le domaine de l'espace. Néanmoins, peu de travaux ont examiné comment ce domaine interagit avec celui de la temporalité, notamment pendant l'acquisition du langage. La thèse aborde deux questions de recherche : comment la spatialité et la temporalité sont imbriquées dans le discours ; l'incidence des propriétés spécifiques des langues dans ces phénomènes et dans le processus d'acquisition d'une langue étrangère. L'analyse tient compte des différences typologiques entre deux langues, l'anglais et le français, dans le domaine de la spatialité, notamment leur appartenance à deux groupes (langues à cadrage satellitaire vs. verbal). Par ailleurs, la thèse teste plusieurs hypothèses concernant l'émergence de la morphologie verbale temporo-aspectuelle pendant l'acquisition L2. L'analyse porte sur des productions recueillies auprès d'adultes anglophones apprenants du français, comparées à celles de natifs des deux langues, dans deux tâches centrées sur l'expression du mouvement provoqué et volontaire. Conformément aux propriétés typologiques des langues en présence, les locuteurs de l'anglais expriment très systématiquement la cause et différents types de manière dans le verbe, encodant la trajectoire dans la constellation du verbe principal, qui devient souvent le centre sémantique de l'expression de bornes temporelles, notamment à travers les particules spatiales. Les locuteurs du français montrent des variations importantes dans l'expression des différentes composantes du mouvement provoqué, qu'ils situent soit dans le verbe principal, soit dans sa constellation, variations qui sont en grande partie liées à la contrainte d'expression des bornes temporelles dans le verbe, typique des langues à cadrage verbal. Comme les natifs anglophones, les apprenants encodent cause et manière dans le verbe, rencontrant des difficultés pour exprimer la trajectoire, qu'ils tentent d'abord d'exprimer par des localisations. Ils parviennent le plus souvent à borner les événements au moyen de la morphologie temporo-aspectuelle au premier niveau de compétence. Avec le développement de la L2, ils n'intègrent que très graduellement les schémas lexicaux et grammaticaux de la langue cible. Enfin, les résultats montrent que le contexte discursif joue un rôle important dans le choix de la morphologie verbale par les apprenants et les locuteurs monolingues. Ils montrent également comment les apprenants intègrent partiellement les marqueurs spatiaux et temporo-aspectuels pour exprimer le mouvement dans le discours.
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La réduction et la chute des voyelles gallo-romanes : fonctionnements synchroniques et diachroniques des chartes mérovingiennes (VIIe-VIIIe s.)Zuk, Fabian 09 1900 (has links)
Défendu en cotutelle avec L'Université Jean Moulin Lyon III, pour la grade du doctorat en linguistique générale / Des études récentes ont démontré que le latin écrit de l'époque mérovingienne était lu et parlé de manière à être compris par la population analphabète. Parmi les médiévistes, il est désormais admis que les documents des VIIe et VIIIe siècles en Gaule reflètent un registre formel de la langue parlée. Ceci est particulièrement conséquent pour l'étude de l'apocope et de la syncope des voyelles par lesquelles la plupart des voyelles non accentuées du latin classique ont disparu de l’ancien français, soit décrites comme une perte directe de la voyelle (V → ∅), soit avec une réduction préalable en cheva (V → ə → ∅).
Malgré ce changement de paradigme et l'introspection renouvelée des linguistes historiques, le latin mérovingien est toujours omis de la plupart des grammaires qui décrivent l'évolution du système vocalique latin vers celui de l'ancien français. Cette thèse vise donc à fournir combler cette lacune avec des preuves philologiques. Elle fournit aussi des éléments théoriques nécessaires pour émanciper la phonologie diachronique de la longue ombre de la tradition acquise de manière dogmatique, émancipation possible grâce en grande partie à l'amélioration des éditions, à l'accès aux manuscrits numérisés et aux grands progrès dans notre compréhension de la faculté du langage humain, inaccessibles aux fondateurs de notre discipline.
Pour aborder ces questions, nous avons sélectionné un corpus de 48 chartes originales conservées principalement à Saint Denis au nord de Paris et datées du VIIe au début du VIIIe siècle. Adoptant une approche philologique positiviste des données, nous décrivons d'abord la distribution des voyelles selon une méthode simple d'analyse statistique du type et de la fréquence de variation des voyelles dans les lexèmes récurrents selon les syllabes accentuées et non accentuées ainsi que selon la position (initiale, finale, interne, etc.) dans le mot.
Les données mérovingiennes ont ensuite été analysées dans le cadre de la phonologie latérale du CV strict et dans le cadre de la phonologie des éléments, démontrant entre autres que la réduction des voyelles était une partie active de la phonologie synchronique. Nous concluons que la perte de voyelles en gallo-roman a d'abord suivi un chemin de réduction de voyelles neutralisant le contraste. Ce fait a ensuite alimenté la perte totale de voyelles dans une direction topologiquement régulière de changement de son, similaire à ce qui peut être observé en portugais moderne et qui est lexicalisé dans le franoprovençal moderne. De manière significative, et à l'encontre de tous les comptes rendus précédents sur la perte diachronique des voyelles en protofrançais, nous soutenons qu'il n'y a aucune preuve en faveur d'une réduction au cheva au septième ou huitième siècle. Au contraire, nous trouvons un contraste à trois voies entre une voyelle antérieure, une voyelle postérieure et une voyelle centrale, même dans les syllabes non syncopées les plus réduites.
Nos conclusions ont des conséquences importantes pour l'histoire interne et externe de la langue française. D'une part, tant que les voyelles finales—souvent marques casuelles—étaient distinguées, la langue gallo-romane, malgré toutes ses idiosyncrasies et innovations, est restée un membre actif du diasystème roman commun ; elle a également conservé une relation généralement transparente avec le code écrit. D'autre part, le gallo-roman, comme les autres langues romanes régionales, est simplement resté une variété rustique d'une seule langue latine, la « transition » du latin à l'ancien français se produisant à l'époque post-mérovingienne. Le latin mérovingien se présente comme la clef, la charnière linguistique nécessaire à la compréhension de cette transition. / Recent scholarship has demonstrated that written Latin of the Merovingian period was read and spoken in such a way as to be understood by the illiterate population and among medievalists it is now communis opinio that the documents of 7th and 8th century Gaul, reflect a formal register of the spoken language. This is particularly consequential for the study of vowel apocope and syncope whereby most unstressed vowels in Classical Latin have disappeared in Old French, either described as direct loss of the vowel (V → ∅) or with a prior reduction to schwa (V → ə → ∅).
Despite this paradigm shift, as well as renewed introspection by historical linguists, Merovingian Latin is still omitted from most grammars which describe the evolution of the Latin vowel system to that of Old French. This thesis thus seeks to provide the philological evidence and theoretical pieces necessary to emancipate diachronic phonology from the long shadow of dogmatically acquired tradition, thanks in large part to improved editions, access to digitized manuscripts and great leaps in our understanding of the human language faculty which were unavailable to the founders of our discipline.
To address these issues, we have selected a corpus of 48 original charters preserved primarily at Saint Denis north of Paris, dating from the 7th to the early 8th century. Adopting a positivistic philological approach to the data, we first describe the distribution of vowels according to a straightforward method of statistically analysing the type and frequency of vowel variation in recurring lexemes according to stressed and unstressed syllables as well as according to position (initial, final, internal, etc.) within the word.
The Merovingian data was then analysed within the phonological frameworks of strict CV and element theory, demonstrating among other processes that vowel reduction was an active part of the synchronic phonology. We conclude that vowel loss in Gallo-Romance proceeded first along a path of contrast-neutralising vowel reduction, which then fed total vowel loss in a typologically regular direction of sound change similar to what can be observed in modern Portuguese or lexicalised in Francoprovençal. Significantly, and counter to all previous account of the diachronic loss of vowels in Proto-French, we argue that there is no evidence in favour of a reduction to schwa in the seventh or eight centuries. Instead, we find a three-way contrast between a front vowel, a back vowel, and a central vowel even in the most reduced unsyncopated syllables.
Our conclusions have important consequences for the internal and external history of the French language. On the one hand, so long as final case-bearing vowels were distinguished, Gallo-Romance, despite all its idiosyncrasies and innovations remained an active member of the common Romance diasystem; it likewise retained a generally transparent relation with the written code. On the other hand, Gallo-Romance, like other regional Romance languages, simply remained a rustic variety of a single Latin language, with the “transition” from Latin to Old French occurring in the post-Merovingian period. Merovingian Latin presents itself as the key linguistic hinge needed to understand this transition.
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