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Exploiter terres et populations conquises au nom du national-socialisme : l'Ostland dans les Ardennes pendant la Seconde Guerre mondiale / Ostland in the Ardennes (World War II)Francois, Anne 07 November 2019 (has links)
En mai 1940, la population ardennaise fuit devant l’arrivée des troupes allemandes. Les ressources économiques et agricoles du département, qui faisaient pourtant l’objet de plans d’évacuation préparés dès les années 1930, sont abandonnées à l’occupant. Quelques semaines plus tard, une vaste zone du nord-est de la France, dont les Ardennes font partie, est déclarée « zone interdite ». Les terres cultivables sont confisquées à leurs propriétaires et prises en charge au profit du Reich par une entreprise appelée Ostland, qui a déjà orchestré un semblable mouvement de spoliation en Pologne depuis son invasion. L’une de ses filiales régionales, la WOL III, met en place dans les Ardennes un vaste projet d’implantation des méthodes agricoles nationales-socialistes qui nécessite une abondante main-d’œuvre. Des agriculteurs allemands, appelés « chefs de culture » sont diligentés sur place et gèrent de grandes exploitations dans lesquelles travaillent plusieurs milliers de prisonniers français et coloniaux ainsi que 5 000 agriculteurs ardennais contraints à se mettre à leur service. Des ouvriers juifs sont également recrutés et des milliers de Polonais, expulsés de leurs villages, sont déportés pour travailler dans ces fermes qui exercent une agriculture intensive. Cette situation engendre des tensions sociales qui s’expriment particulièrement lors de la Libération et lors de procès d’épuration qui visent certains employés de l’Ostland. Les autorités françaises tentent de gérer au mieux la liquidation de l’entreprise allemande et l’organisation du rapatriement des Polonais dans leur pays, deux opérations difficiles qui nécessitent de longs mois. La reconnaissance des victimes de l’Ostland est inégale et tardive puisqu’elle n’intervient qu’à partir des années 1990. Des mémoires distinctes et spécifiques aux différents groupes de travailleurs émergent aussi à cette époque et s’expriment lors de commémorations. / In May 1940, the population of the Ardennes fled from the arrival of the German troops. The economic and agricultural ressources of the department, which yet had been subject to evacuation plans since the thirties, were given up to the occupying forces. A few weeks later, a large area of the North-East of France including the Ardennes was declared « forbidden zone ». The cultivable land was confiscated from its owners and taken over for the benefit of the Reich by a company named Ostland, which had already orchestrated a similar spoliation movement in Poland since its invasion. One of its local subsidiaries, WOL III , set up in the Ardennes a vast project to implement the National Socialist agricultural methods which required an abundant workforce. Some German farmers, called crop managers, were sent out there to run large farms on which several thousands of French and colonial prisoners as well as 5000 Ardennes farmers were working under duress. Jewish labourers were also recruited and thousands of Poles, expelled from their villages, were deported to work on these farms with intensive agriculture. This situation caused social tensions that were particuliarly evident during the Liberation and during the « purification » trials involving some WOL employees. French authorities tried to manage the liquidation of the German company and the organisation of the repatriation of the Poles, two difficult operations that took many months to complete. Recognition of Ostland victims was uneven and late since it occurred only from the 1990s onwards. Distinct memories specific to the different groups of workers also emerged at that time and were expressed during commemorations.
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Etre juif à Lyon de l'avant-guerre à la libération / Being a Jew in Lyon : from the pre-war years to the LiberationAltar, Sylvie 05 October 2016 (has links)
Le cadre global des persécutions juives en France, les mécanismes de la Shoah sont largement connus. Sur 330 000 Juifs qui vivaient France en 1940, 80 000 ont été victimes des persécutions d’État et des déportations. En deçà de cette histoire nationale, André Kaspi s’étonne en 1991 que des centres aussi importants que Lyon, Toulouse, Grenoble n’aient pas fait l’objet d’étude attentive et scientifique (Les Juifs pendant l’Occupation, Édition du Seuil, 1991, 150 p.). Les travaux locaux ont comblé ce manque depuis. Mais le déroulement sur le terrain au quotidien, au « ras des individus », mérite encore de faire l’objet de nouvelles investigations, sans perdre de vue la diversité des situations que l’on soit de part et d’autre de la ligne de démarcation. Lyon, en zone libre jusqu’en novembre 1942, n’est pas à considérer comme Paris occupée dès juin 1940. Dans cette étude nous n’avons eu de cesse de nous interroger sur ce qui fait les spécificités de Lyon. Globalement le sort des Juifs dans la capitale des Gaules a été proche de leurs coreligionnaires de la zone sud. Toutefois, écrire l’histoire des Juifs à Lyon de l’avant-guerre à la Libération, revient à s’intéresser à des itinéraires de vie et de survie dans une ville dont certaines caractéristiques lui sont propres. L’histoire des Juifs à Lyon de l’avant-guerre à la Libération, en plus de parler de la Shoah dans la cité rhodanienne, cherche à raconter les ondes de choc d’une Europe en guerre sur les individus pour comprendre ce qui leur arrive. C’est en étant plus attentifs au tissu de la vie quotidienne, dans sa diversité individuelle que nous nous proposons dans cette étude de restituer la dimension humaine d’un monde qui a été au bord du gouffre. / The global framework of the Jew's persecutions in France as well as the mechanisms of the Shoah are widely known. 80 000 Jews out of the 330 000 who were living in France in 1940 have been the victims of state persecutions and deportations. On this side of this national history, Andre Kaspi was surprised in 1991 at seeing that cities as populated as Lyon, Toulouse or Grenoble had not been given an active and scientific consideration (Les Juifs pendant l'Occupation, Édition du seuil, 1991, 150 p.). Local research have since then enabled to address this lack. However, the daily course of operations, as close as possible to each individual, still deserves to be submitted to new investigations, without losing sight of the diversity of situations on both sides of the line of demarcation. The city of Lyon, which was within the unoccupied zone until November 1942, is not to be compared with the city of Paris which had been occupied from June 1940.In this essay, we kept wondering about the causes related to the specificities of the city of Lyon. On the whole, the fate of the Jews in the capital of the Gauls was almost the same as for their co-religionists in the south zone. Nevertheless, writing about the history of the Jews in Lyon from the pre-war years to the Liberation comes down to taking an interest in different journeys though life and survival within a city which has its own features.Besides tackling the Shoah in the Rhone city of Lyon, the history of the Jews in Lyon from the pre-war years to the Liberation, also aims at telling about the shock waves experienced by individuals in a Europe in war and perceiving what was happening to them. By paying more attention to the fabric of daily life seen in its individual diversity, we thereby intend to reconstruct the human dimension of a world which was once on the brink of the abyss.
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