Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / La présente thèse examine dans quelle mesure la Théorie configurationnelle et l'Analyse stratégique, les deux théories, peut-être les plus en vue en analyse organisationnelle, peuvent rendre compte de la structure et du fonctionnement de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. La réponse à cette question s'est faite à partir de différentes sources essentiellement : l'examen de divers documents écrits, les résultats des questionnaires et des entretiens avec les acteurs, l'observation, enfin, l'expérience qu'a le chercheur du milieu. La collecte des informations s'est opérée avec les méthodes traditionnelles de questionnaires, d'entrevues et d'analyse documentaire. La technique du révélateur a permis de mesurer l'écart entre les attentes des acteurs et leur vécu. Ce procédé aide à l'identification, à partir d'un questionnaire ayant une échelle de type Likert, des aspects jugés les plus importants du fonctionnement d'une organisation par les constituants ou acteurs stratégiques. Sur la base d'une liste d'indicateurs établie à partir de la littérature, la documentation et les textes officiels, ces constituants stratégiques ont été invités à choisir les aspects qu'ils jugent essentiels pour la marche de l'organisation; il leur était cependant loisible d'en proposer éventuellement d'autres. Une fois cette liste obtenue ainsi que les différents choix des répondants, l'on a pu mesurer les attentes des acteurs stratégiques et élaborer une hiérarchie de ces attentes. Après les attentes, les acteurs ont été invités à s'exprimer sur leur vécu. C'est ainsi que l'on a pu établir la distance qui sépare ces attentes et ce vécu. Les résultats du révélateur ont été complétés par des entrevues avec les acteurs stratégiques et d'autres acteurs appartenant ou ayant appartenu à l'UCAD, choisis selon un procédé non aléatoire. Les acteurs stratégiques sont composés des membres de l'Assemblée de l'université et d'autres constituants choisis en fonction de leur rôle dans la marche de l'université. Les premiers comprennent les administrateurs professionnels, les représentants des enseignants et chercheurs et ceux des étudiants. L'Assemblée de l'université comprend aussi des membres non universitaires représentant diverses structures de l'administration publique sénégalaise. La seconde catégorie de constituants stratégiques est composée d'autres acteurs qui, de par les fonctions qu'ils occupent ou leur statut dans l'organisation, peuvent peser sur le devenir de l'institution. Il s'agit des administrateurs non professionnels, des représentants syndicaux et de l'agent comptable. L'analyse catégorielle des entrevues a facilité la collecte des données qualitatives sur le fonctionnement de l'organisation. La Théorie configurationnelle est un instrument fécond pour l'analyse de la structure de l'UCAD. Elle a permis la saisie du fonctionnement de l'institution à un premier niveau, celui des rapports formels entre les différents éléments du système. Mais elle a révélé ses limites quand il a fallu saisir de manière approfondie l'organisation dans sa complexité et son originalité. De plus, certains aspects de cette organisation ne sont pas pris en compte par elle (le rôle des étudiants) ou ne sont pas estimés à leur juste valeur (le mouvement corporatif). L'Analyse stratégique a permis d'examiner la structure profonde de l'organisation : les relations entre les acteurs, les objectifs, les forces et les limites de chaque acteur ou groupe d'acteurs. Les deux théories n'ont pas peimis d'examiner de manière exhaustive des aspects aussi importants que le rapport entre ce qui se passe dans l'organisation et la culture nationale entendue comme l'ensemble des valeurs de la société sénégalaise. Cette question a cependant été plusieurs fois évoquée par les différents acteurs interrogés. Les résultats de la recherche devraient toutefois être nuancés. Il s'agit d'une recherche exploratoire, descriptive. Les contraintes méthodologiques ne sont pas celles d'une recherche qui aurait exigé un choix aléatoire des répondants. De plus l'enquête a été effectuée en période trouble; ce contexte a pellnis de révéler les problèmes que connaît l'organisation mais n'est pas propice aux nuances et la sérénité. Il a donc certainement influencé certains propos ou prises de position. La recherche aura toutefois permis, pour la première fois, d'analyser l'UCAD en rapport avec les théories de l'organisation. Elle débouche sur des propositions de recherche qui vont dans le sens de l'approfondissement de la présente pour un meilleur éclairage des décideurs sur certains aspects de l'organisation.

Plus qu'un effet de mode, le Système de Management de la Santé-Sécurité au Travail (SMS) est devenu un véritable outil de progrès pour les entreprises. Nombreuses sont d'ailleurs celles ayant récemment construit un tel dispositif de gestion pour mieux gérer les risques professionnels liés à leurs activités et limiter les accidents du travail et les maladies professionnelles sur le lieu de travail. Si la mise en place de ce système ne répond à aucune obligation règlementaire en France, force est de constater que plus de deux milles entreprises françaises ont volontairement décidé de l'adopter, vingt pour cent d'entre elles ayant déjà choisi de le certifier.Les méthodologies classiques destinées à mesurer la performance de ces systèmes semblent paradoxalement présenter quelques limites. Parmi elles, les audits du SMS (audits OHSAS 18001 ou ILO-OSH 2001 par exemple) ainsi que le Système International d'Evaluation de la Sécurité (SIES) apparaissent comme les plus intéressantes mais les techniques classiques de recueil d'informations qu'elles mettent en œuvre introduisent un certain nombre de biais dans le processus d'analyse. Partant de ce constat, ce travail de recherche propose une nouvelle méthodologie de mesure de la performance des SMS, construite à partir d'un modèle de performance reprenant des fondements normatifs, organisationnels et sociologiques de la sécurité. La méthodologie présente l'avantage, par rapport à celles existantes, de donner un poids particulièrement important à la vision du personnel sur le performance du système en place, de confronter sa vision à celle plutôt normative de l'auditeur, d'améliorer le processus de recueil d'informations en faisant participer l'ensemble du personnel et de proposer une réelle démarche de quantification de la performance. La méthodologie a pu être expérimentée sur deux sites industriels français.

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

Ce travail étudie un groupe d'établissement d'enseignement supérieur français, les Ecoles supérieures de commerce (ESC), de la fin du XIXe siècle à 2010, en se focalisant tout particulièrement sur les cinquante dernières années de cette période. A travers une approche socio-historique, il analyse le développement de ces établissements qui constituent un modèle à part dans l'enseignement supérieur français, de par leur statut privé et leur proximité avec les chambres de commerce, leur système de recrutement ou encore de leur mode organisation proche de celui des entreprises. En empruntant aussi bien au néo-institutionnalisme qu'à la sociologie des organisations, il s'agit de dépasser une vision fonctionnaliste expliquant l'essor et les évolutions de ces écoles comme autant de réponses à des demandes exprimées par la sphère économique et par les étudiants. A partir du dépouillement d'archives, d'analyses statistiques et d'entretiens, cette thèse met en évidence des logiques d'actions et des intérêts propres aux établissements étudiés, ainsi que les stratégies qui ont pu être mises en œuvre pour les faire apparaître comme des formations légitimes. De fait, le retour sur les premières décennies de fonctionnement des ESC montre qu'à l'origine l'existence de telles écoles n'avait rien d'évident et que ce n'est que très progressivement qu'elles ont pu se faire reconnaître comme utiles, voire nécessaires, pour accéder à certaines professions et positions sociales. Par ailleurs, le choix de se focaliser sur un groupe réduit d'écoles liées par un jeu complexe de relations où se mêlent liens réglementaires, coopération plus ou moins formalisée et concurrence, permet de mettre en évidence les processus d'imitation et d'homogénéisation mais aussi les logiques de différenciation et de hiérarchisation, qui ont contribué à façonner ces établissements, parfois indépendamment des demandes externes. Contribution à l'histoire des institutions scolaires, ce travail permet en outre d'éclairer les transformations en cours dans le champ de l'enseignement supérieur français, à travers un questionnement sur le financement des écoles étudiées, l'évolution du recrutement des étudiants ou encore leur internationalisation.