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Caractérisation des activités épigénétiques et anticancéreuses de la proscillaridine A dans les cancers pédiatriquesDa Costa, Elodie 11 1900 (has links)
Les glycosides cardiotoniques sont des inhibiteurs des pompes sodium / potassium utilisés
pour le traitements des insuffisances cardiaques, qui détiennent également des activités
anticancéreuses et épigénétiques récemment caractérisées. Toutefois, dans l’objectif de
repositionner ces médicaments comme traitement anticancéreux, les mécanismes sousjacents
aux activités anticancéreuses et épigénétiques des glycosides cardiotoniques restent à
être déterminés. Dans nos travaux, nous révélons que la proscillaridine A est le glycoside
cardiotonique qui détient des activités anticancéreuses et épigénétiques les plus puissantes
dans des lignées de cancer du côlon, de leucémies et de sarcomes pédiatrique. De plus, nous
avons identifié que l’activité anticancéreuse de la proscillaridine A corrèle positivement avec le
niveau d’expression protéique du proto-oncogène MYC dans un panel de 14 lignées cellulaires
cancéreuses. Dans les lignées cellulaires exprimants un haut niveau de MYC telles que les
lignées leucémiques, la proscillaridine A agit comme un inhibiteur de MYC et module sa
stabilité protéique ainsi que la régulation transcriptionnelle et translationnelle de ces cibles.
Cette inhibition est induite par la baisse significative de l’expression des enzymes
épigénétiques les lysines acétyltransférases (KATs), qui contrôlent l’ajout des résidus d’acétylcoenzyme
A sur les histones et sur d'autres protéines dont MYC. La baisse d’expression des
KATs résultent à une baisse de l’acétylation des résidus de l’histone 3 et à une
reprogrammation de l’acétylome des cellules cancéreuses surexprimant MYC. Ces
changements au niveau de la chromatine induisent une reprogrammation transcriptionnelle et
phénotypique des cellules surexprimant MYC, qui se traduit par une perte de la transcription
des programmes oncogéniques et l’induction des programmes associés à la différenciation
cellulaire. Pour finir, nous avons évalué le potentiel synergique anticancéreux et épigénétique
de la proscillaridine A avec le médicament épigénétique la décitabine dans des lignées
cancéreuses exprimants des niveaux différentiels de MYC. Dans une lignée résistante à la
proscillaridine A et exprimant de faible niveau de MYC (lignée de cancer de côlon), la
décitabine et la proscillaridine A démontrent des activités épigénétiques synergiques tandis
que dans une lignée sensible à la proscillaridine A et surexprimant MYC (lignée de sarcome
pédiatrique), la décitabine et la proscillaridine A démontrent des activités antiprolifératives
synergiques. Dans ces travaux, nous avons donc démontré le potentiel de repositionner la
proscillaridine A dans les cancers surexprimant MYC. Également, nous démontrons le potentiel
synergique anticancéreux et épigénétique de la proscillaridine A avec la décitabine et nous
suggérons d’étudier cette combinaison de médicaments dans les cancers plus résistants à la
proscillaridine A. / Cardiac glycosides are sodium/potassium pomps’ inhibitors used for the treatment of heart
failure, and whose anticancer and epigenetic activities have been recently characterized.
However, in order to repurpose cardiac glycosides as anticancer drugs, mechanistic studies
are required to identify the anticancer and epigenetic mechanism of actions. In our
experiments, proscillaridin A exhibited the most powerful anticancer and epigenetic activities in
colon cancer, leukemia, and sarcoma cell lines. Moreover, we demonstrated that in a panel of
14 cancer cell lines, proscillaridin A anticancer activities positively correlated with MYC protooncogene
expression level. In high MYC expressing cell lines such as leukemia, proscillaridin A
inhibited MYC expression through protein destabilization and through transcriptomic and
translational regulation of MYC targets. Theses inhibitions are induced by the loss of lysine
acetylatransferase (KAT) expressions, which are epigenetic enzymes controlling the addition of
acetyl-coenzyme A on histones and other proteins such as MYC. KAT inhibitions are responsible
for the global loss of histone 3 acetylation and acetylome reprogrammation in high MYC expressing
cancer cells. These chromatin changes induced transcriptomic and phenotypic
reprogrammation, defined by a loss of the transcription of oncogenic programs and the
induction of cell differentiation. To finish, we evaluated the anticancer and epigenetic synergic
potential of proscillaridin A in combination with the epigenetic drug the decitabine in cancer
cell lines expressing different MYC levels. In a cancer cell line resistant to proscillaridin A
treatments and expressing low MYC level (colon cancer cell line), the combination of
decitabine and proscillaridin A demonstrated synergistic epigenetic activity although, in a cell
line sensitive to proscillaridin A treatments and expressing high MYC level (sarcoma cell line),
the combination of decitabine and proscillaridin A exhibited synergistic anti-proliferative
activity. To conclude, we highlighted the potential of repurposing proscillaridin A as an anticancer
treatment in high MYC expressing cells. Furthermore, we demonstrated the anticancer and
epigenetic synergistic potential of proscillaridin A in combination with decitabine and we
propose to study the drug combination in cancers that are resistant to proscillaridin A
treatment.
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Exploring the landscape of actionable HLA I-associated tumor antigens across cancersApavaloaei, Anca 08 1900 (has links)
Presque toutes les cellules nucléées expriment des peptides associés au CMH I (HLA I chez l’humain)(MAP) qui sont échantillonnés à partir du protéome cellulaire et transportés vers la surface cellulaire pour inspection par les lymphocytes T CD8. En tant que tel, la collection de MAP à la surface des cellules, ou immunopeptidome, informe les lymphocytes T CD8 de l’état cellulaire interne. L’immunosurveillance du cancer repose sur la capacité des lymphocytes T CD8 à reconnaître les MAP anormaux sur les cellules tumorales et à les éliminer tout en épargnant les cellules saines. Par conséquent, l’existence du cancer indique que bien souvent, les lymphocytes T CD8 spécifiques à la tumeur sont impuissants, dysfonctionnels ou incapables d’exercer leur fonction. Les vaccins anticancéreux peuvent actionner la destruction des tumeurs en stimulant la reconnaissance des MAP anormaux. Toutefois, le développement de vaccins anticancéreux efficaces est entravé par le manque de MAP exploitables, ou antigènes tumoraux (TA), exprimés exclusivement sur les cellules tumorales. La recherche et l’identification de TA ont été largement limitées aux MAP dérivés de mutations non synonymes situées dans des exons canoniques codant pour des protéines. Ces régions génomiques ne représentent que 2% du génome humain. Le fait que les MAP puissent potentiellement dériver de la traduction non canonique de toutes les régions génomiques n’a été pleinement compris que récemment. Ici, nous avons utilisé la protéogénomique pour découvrir des TA exploitables dérivés de produits de traduction canoniques et non canoniques partagés au sein ou entre divers types de cancers humains.
Premièrement, nous avons utilisé des cellules souches pluripotentes induites (iPSC) pour identifier les MAP associés à la pluripotence (paMAP) étant partagés par les cellules cancéreuses. Les antigènes pluripotents sont exprimés dans les tissus embryonnaires et absents des tissus adultes sains, mais anormalement réexprimés par les cellules cancéreuses. Ainsi, bien qu'ils ne soient pas mutés, les paMAP constituent des cibles idéales et spécifiques au cancer. Nous avons identifié un ensemble de 48 paMAP dérivés de transcrits codants et non codants (48 %) impliqués dans le maintien de la pluripotence et exprimés de manière aberrante dans plusieurs types de cancer. Ainsi, bien qu’elles proviennent de différents types de cellules et de tissus, des tumeurs
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distinctes convergent vers un programme transcriptionnel associé à la pluripotence. En effet, l’expression des paMAP dans les cancers est corrélée à l’hypométhylation récurrente de leurs gènes sources, la présence d’aberrations génomiques courantes et l’adoption par les tumeurs de stratégies d’évasion immunitaire communes. Enfin, comme plusieurs paMAP sont immunogènes, leur utilisation comme cibles dans des vaccins anticancéreux pourrait entrer en synergie avec les inhibiteurs disponibles des voies d'évasion immunitaire et améliorer le traitement de plusieurs cancers agressifs.
Ensuite, nous avons évalué l’ensemble des TA ayant un potentiel thérapeutique dans deux types de tumeurs présentant une charge mutationnelle particulièrement élevée, le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC). Nous avons constaté que les TA mutés (mTSAs) représentent une minorité (1 %) des TA exploitables dans ces deux types de cancer. Cela peut s'expliquer par une faible expression d'ARN de la plupart des mutations non synonymes ainsi que par leur localisation en dehors des régions génomiques les plus efficaces pour la génération de MAP. En revanche, 99 % des TA dérivent de séquences génomiques non mutées spécifiques au cancer (aeTSA), surexprimées dans le cancer (TAA) ou spécifiques à la lignée cellulaire d'origine (LSA, exprimés par les mélanocytes ou par les cellules épithéliales pulmonaires, pour le mélanome et le NSCLC, respectivement). Tout comme les paMAP, environ 50 % des aeTSA identifiés dans le mélanome et le NSCLC proviennent de séquences non canoniques et sont régulés de manière épigénétique. Alors que les mTSA sont exclusivement spécifiques à chaque patient patient, les aeTSA sont partagés entre les échantillons tumoraux. De plus, leur absence dans les tissus normaux, leur abondance et leur capacité à activer les lymphocytes T CD8 en font des cibles idéales pour traiter les mélanomes et les NSCLC.
En conclusion, cette thèse fournit un aperçu de la biogenèse de différents types de TA dans diverses cohortes de patients et ouvre la voie au développement d’immunothérapies ciblées et efficaces contre une grande variété de cancers. / Nearly all nucleated cells express MHC I (HLA I in humans)-associated peptides (MAPs) which are sampled from the cellular proteome and transported to the cell surface for inspection by CD8 T cells. As such, the collection of cell-surface MAPs, or the immunopeptidome, informs CD8 T cells on the inner cell state. Cancer immunosurveillance relies on the capacity of CD8 T cells to recognize abnormal MAPs on tumor cells and eliminate them while sparing healthy cells. Hence, the existence of cancer indicates that tumor-specific CD8 T cells are underpowered, dysfunctional or inhibited from exerting their function. Anti-cancer vaccines can boost tumor killing by stimulating the recognition of abnormal MAPs. The development of effective anti-cancer vaccines is limited by the identification of actionable MAPs, or tumor antigens (TAs), expressed exclusively on tumor cells. The TA search space has been largely limited to MAPs derived from non-synonymous mutations in canonical protein-coding exons which represent a mere 2% of the human genome. That MAPs can derive from the non-canonical translation of potentially all genomic regions has only recently been fully appreciated. Herein, we used proteogenomics to discover actionable TAs derived from canonical and non-canonical translation products shared within or across different types of human cancer.
First, we used induced pluripotent stem cells (iPSCs) to identify pluripotency-associated MAPs (paMAPs) shared by cancer cells. Pluripotency antigens are restricted to embryonic tissues and absent from healthy adult tissues but abnormally re-expressed by cancer cells, which makes them ideal tumor-specific targets despite being unmutated. We identified a set of 46 paMAPs derived from coding and allegedly non-coding (48%) transcripts involved in pluripotency maintenance and aberrantly expressed in multiple cancer types. Thus, despite originating from different cell types and tissues, distinct tumor types converged towards a pluripotency-associated transcriptional program. Indeed, the expression of paMAPs across cancers correlated with recurrent source gene hypomethylation, genomic aberrations, and immune evasion properties. Several paMAPs were immunogenic, thus their targeting could synergize with available inhibitors of immune evasion pathways to improve the outcome of multiple aggressive cancers.
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Next, we evaluated the actionable TA landscape of two tumor types with particularly high mutational load, melanoma and non-small cell lung cancer (NSCLC). We found that mutated TAs (mTSAs) represent a minority (1%) of actionable TAs in both cancer types, which can be explained by a low RNA expression of most non-synonymous mutations and their localization outside genomic regions proficient for MAP generation. By contrast, 99% of TAs derived from unmutated genomic sequences specific to cancer (aeTSAs), overexpressed in cancer (TAAs), or specific to the cell lineage of origin (LSAs, expressed by melanocytes or by lung epithelial cells, for melanoma and NSCLC LSAs, respectively). As for paMAPs, around 50% of aeTSAs in melanoma and NSCLC were non-canonical and were epigenetically regulated. Whereas mTSAs were exclusively patient-specific, aeTSAs were shared among tumor samples and exhibited all characteristics of targetable TAs, including tumor-specificity, high abundance, and immunogenicity.
Altogether, this thesis provides insights into the biogenesis of different TA types in various patient cohorts and paves the way for the development of effective TA-based immunotherapies against a large variety of cancers.
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