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Calligraphie, cinégraphie : étude de la relation entre le cinéma et les arts du tracé / Calligraphy, cinegraphy : study on the relationship between cinema and the arts of drawingMahfoud, Abdelhamid 07 December 2017 (has links)
Cette recherche tente d’envisager l’art du cinéma comme un art cinégraphique, c’est-à-dire, selon la définition qu’on propose dans ce travail, comme un espace d’images en mouvement se déployant au regard à travers des influx énergétiques qui en animent les composants. Pour en dégager cette substance scripturale et en relever les implications sur le langage du cinéma, cette recherche entreprend un détour par deux pensées de l’image qui ont traditionnellement fait de l’art du tracé un art majeur, manifestant par-là des préoccupations esthétiques et des pensées du langage qui nous semblent en divergence avec celles qui ont conduit l’histoire culturelle occidentale à inventer le cinéma. Que devient alors le cinéma lorsqu’il est investi par ces pensées ? Réciproquement, que peut leur apporter le cinéma en tant que technique, dispositif et matière ? Le premier détour, en posant des questions de mouvement, de geste et de temps, passe par la calligraphie et l’art pictural chinois pour interroger le cinéma en tant que machine à enregistrer, liée à une pensée de la conservation, de la mémoire et de l’événement. Le second détour, en posant des questions de lumière, de regard et d’espace, passe par la calligraphie et l’art pictural musulman pour interroger le cinéma en tant que machine optique, liée à une pensée de la mimésis, de la profondeur et de la monstration. Ces détours servent enfin de base théorique pour penser notre rapport quotidien aux images (numériques principalement), rapport qui se transforme de manière exponentielle et qui reconfigure notre manière de voir, de lire et de toucher les images ; selon un mode précisément cinégraphique. / This research attempts to envisage the art of cinema as a cinegraphic art, that is to say, according to the definition herein, as a space of moving images unfolding themselves to the gaze through energetic impulses that animate its component parts. In order to draw forth this scriptural substance and to ascertain its implications for the language of cinema, this research detours into two realms of thought on the image, which have traditionally elevated the art of drawing into a prominent art form, thus manifesting aesthetic preoccupations and notions of language which we perceive as diverging from those that led Western cultural history to invent cinema. What then becomes of cinema when endowed by these thoughts? Conversely, what can cinema offer them as a technique, a device and a subject? The first detour, by posing questions of movement, gesture and time, journeys through Chinese calligraphy and pictorial art to question cinema as a recording machine, bound to a conception of conservation, memory and of the event. The second detour, by posing questions on light, gaze and space, journeys through Muslim calligraphy and pictorial art to question cinema as an optical machine, bound to a conception of mimesis, depth and of showing. These detours serve as a theoretical grounding for thinking about our everyday relationship to images (mainly digital), a relationship that changes exponentially and reconfigures our way of seeing, reading and touching images; according to a strictly cinegraphic mode.
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