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Chien de la rue, rez dog ou atimu? : la place contemporaine du chien en contexte innu (Ekuanitshit-Mingan, Québec) : ethnohistoire d’un peuple nomade sédentariséBélanger, Pierre-Luc 08 1900 (has links)
L’espace et le quotidien des personnes autochtones vivant dans les communautés au Québec – et plus largement au Canada – sont fortement marqués par la présence des chiens qui s’y promènent librement, pouvant laisser croire qu’ils sont systématiquement errants lorsqu’ils sont observés d’un point de vue extérieur. Ainsi, la cohabitation humain-chien est parfois décrite comme étant problématique et soulève des enjeux de santé et de sécurité publique pour les vétérinaires ou les médias. Bien que plusieurs recherches précédentes aient eu pour objectif de régler les « problèmes de chiens » dans les communautés autochtones, peu d’entre elles ont cherché à comprendre l’émergence de ce phénomène.
Ce mémoire tente d’éclairer cet angle mort de la recherche en présentant les résultats d’un terrain ethnographique effectué dans les communautés innues d’Ekuanitshit-Mingan, sur la Côte-Nord du Québec, et – plus brièvement – de Natuashish, au Labrador, à l’été 2022. Ancrée dans une perspective anthropologique, cette étude propose une lecture différente des « problèmes de chiens » en valorisant le point de vue interne des Innus par rapport à l’émergence de ce phénomène dans leur société. En combinant les approches ethnohistorique et ethnoéthologique, cette recherche de nature ethnozoologique propose de parcourir l’histoire de ce groupe autochtone et de comprendre les continuités et les transformations des rapports entre les Innus et leurs chiens entre le nomadisme et la sédentarisation. Les conclusions de ce mémoire permettent de comprendre que les « problèmes de chiens » en contexte innu sont une conséquence indirecte de la colonisation et constituent donc un problème colonial. / The space and daily life of indigenous people living in communities in Quebec – and more broadly
in Canada – are strongly marked by the presence of dogs, which roam freely, giving the impression
that they are systematically strays when observed from the outside. As a result, human-dog
cohabitation is sometimes described as problematic, raising public health and safety issues for
veterinarians and the media. While much previous research has focused on resolving “dog
problems” in aboriginal communities, little of it has sought to understand the emergence of this
phenomenon.
This dissertation attempts to shed light on this research blind spot by presenting the results of an
ethnographic fieldwork conducted in the Innu communities of Ekuanitshit-Mingan, on Quebec's
Côte-Nord, and – more briefly – of Natuashish, in Labrador, during the summer of 2022. Rooted
in an anthropological perspective, this study proposes a different reading of “dog problems” by
valuing the Innu's own perspective on the emergence of this phenomenon in their society. By
combining ethnohistorical and ethnoethological approaches, this ethnozoological research
proposes to explore the history of this indigenous group and to understand the continuities and
transformations in the relationship between the Innu and their dogs between nomadism and
sedentarization. The conclusions of this dissertation allow us to understand that “dog problems” in
the Innu context are an indirect consequence of colonization, and therefore constitute a colonial
problem.
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