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Da instabilidade e dos afetos : pacificando relações, amansando outros : cosmopolítica guarani-mbyá (Lago Guaíba/RS-Brasil)

Machado, Maria Paula Prates January 2013 (has links)
Dans cette thèse, je propose d'envisager comment les Guarani-Mbyá donnent sens et établissent des relations avec leurs Autres. À partir du langage théorique de la prédation, qui trouve à s'exprimer chez les Mbyá dans une politique de refus du conflit, je focalise mon attention sur les couples mbyá/juruá (non-indigène), féminin/masculin, vivants/morts et, d'une façon générale, proie/prédateur, au sein d'une scène qui s'étend aux ouvertures et aux fermetures du « système du juruá ». L'instabilité de la relation entre vivants et morts se joue dans ñe'ë (principe vital) et ãngue (ombre, spectre) en passant par ete (corps), à l'interstice du risque et de la capture avérée, dans lequel résident les Autres. La propagation de la production de la différence entre morts et vivants implique la nécessité d'une distance qui ne nie pas pour autant l'intensité de la relation. Les mêmes réflexions s'appliquent au couple mbyá/juruá. Les seconds, pour être eux aussi des Autres distants, fragilisent le corps des premiers en raison de leur mode de vie, leur nourriture et leurs attitudes. Alors que la médiation avec les morts implique les chamans, ce sont ici les alliés juruá qui font office de médiateurs prédateurs entre les Mbyá et les Juruá en général. Quant à la relation des Mbyá avec leurs affins, celle-ci exige déjà une tentative de transformation qui fasse de ces Autres proches des sujets approchants, selon la limite d'un principe de négativité. Il ne s'agit pas de transformer cet Autre en égal, car celui-ci perdrait alors tout entier son statut d'autre. En m'inspirant de la thèse de plusieurs auteurs américanistes, je développe l'argument selon lequel la femme Mbyá est intrinsèquement constituée par deux beaux-frères, le premier étant son frère réel et le second son « frère » animal, de telle sorte qu'elle se trouve déjà être, en elle-même, proie. La prédation, dans cette configuration, s'inscrit dans une relation entre sexes opposés ; elle n'est plus ici réversible, car la différence entre les termes est relancée. Proie, la femme occupe une position défavorisée face aux hommes, étant objet, sans être sujet, d'une tension prédatrice. Je considère enfin les ja (maîtres) qui, comme les morts et les Juruá, ne sont pas affins mais ennemis dans toute leur puissance. Si chacun a son maître, si chacun a son « âme », le maître a fonction de sujet. Le ja est seulement maître face à l'Autre ; il n'est jamais maître de quelqu'un/quelque chose en soi. Envisagé ainsi en tant que personne/sujet du réseau de relations sociocosmologiques, le ja est également un médiateur du mode relationnel de la prédation. En conclusion, j'avance que les morts sont pour les Juruá ce que les ja sont pour les affins proches. Si les deux premiers doivent être le point distant du noeud relationnel, les deux derniers sont les proies vitales pour la constitution fondamentale de soi. Et entre ces deux extrêmes, les médiateurs nous suggèrent assumer une fonction paradoxale. Cette recherche est circonscrite à une région composée de plusieurs affluents du lac Guaíba, localisée à l'extrême sud du Brésil, dans laquelle j'ai réalisé des études ethnographiques ces dix dernières années. / Nesta tese proponho pensar como os Guarani-Mbyá significam e estabelecem relações com seus Outros. A partir do idioma teórico da predação, que parece encontrar seu lugar entre os Mbyá em uma política de recusa ao conflito, faço atenção aos pares mbyá/juruá (não indígenas), feminino/masculino, vivos/mortos e, de modo geral, presa/predador em um horizonte delineado em aberturas e fechamentos ao “sistema do juruá”. No que concerne à qualidade da relação entre vivos e mortos, a instabilidade se encontra em ñe’ë (principio vital) e ãngue (sombra, espectro) transpassada por ete (corpo), no interstício do risco e da captura de fato. A propagação da produção da diferença entre ambos inclui a necessidade da distância sem a negação de uma relação intensa. O mesmo ocorre no par mbyá/juruá, que por serem estes últimos também Outros distantes, enfraquecem o corpo dos primeiros em razão de seu modo de ser, por sua comida e suas atitudes. Se a mediação com os mortos passa pelos xamãs, com os Juruá em geral os mediadores predadores são os aliados juruá. Já a relação com Outros próximos, os afins, exige uma tentativa de transformação para que venham a ser como o sujeito que os aproxima, com um limite de negatividade. Não se quer transformar realmente esse Outro em igual, pois se perderia por inteiro sua outridade. Inspirada em alguns autores americanistas, sigo o argumento de que a mulher mbyá é intrinsecamente feita de dois cunhados: o primeiro trata-se de seu irmão real e o segundo de seu “irmão” animal, já que ela em si é uma presa. A predação, nessa direção, se inscreve em uma relação de sexos opostos; ela deixa de ser reversível, já que a diferença entre os termos é relançada. Assim como a presa, a mulher ocupa uma posição desfavorecida face aos homens, sendo objeto e não sujeito de uma tensão predatória. No que diz respeito aos ja (donos-mestres), que assim como os mortos e os Juruá não são afins mas inimigos em toda sua potência, tratam-se de um aspecto de pessoa/sujeito da rede de relações sociocosmológicas. Se tudo tem seu dono, tem sua “alma”, o dono tem função de eu. O ja só se torna dono diante de Outro e jamais diante daquilo que é intitulado dono. Ele também é um mediador do modo relacional da predação. Sendo assim, sugiro para fins de reflexão que os mortos estão para os Juruá assim como os ja estão para os afins próximos. Pois se os dois primeiros devem ser o ponto distante do laço relacional, os dois últimos são as presas vitais para a constituição primeira de si. E entre esses dois extremos, os mediadores indicam assumir função paradoxal. O cenário da presente pesquisa está circunscrito a uma dada região de arroios afluentes ao Lago Guaíba, localizada no extremo sul do Brasil e na qual nos últimos dez anos tenho me dedicado a desenvolver estudos de cunho etnográfico.
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Da instabilidade e dos afetos : pacificando relações, amansando outros : cosmopolítica guarani-mbyá (Lago Guaíba/RS-Brasil)

Machado, Maria Paula Prates January 2013 (has links)
Dans cette thèse, je propose d'envisager comment les Guarani-Mbyá donnent sens et établissent des relations avec leurs Autres. À partir du langage théorique de la prédation, qui trouve à s'exprimer chez les Mbyá dans une politique de refus du conflit, je focalise mon attention sur les couples mbyá/juruá (non-indigène), féminin/masculin, vivants/morts et, d'une façon générale, proie/prédateur, au sein d'une scène qui s'étend aux ouvertures et aux fermetures du « système du juruá ». L'instabilité de la relation entre vivants et morts se joue dans ñe'ë (principe vital) et ãngue (ombre, spectre) en passant par ete (corps), à l'interstice du risque et de la capture avérée, dans lequel résident les Autres. La propagation de la production de la différence entre morts et vivants implique la nécessité d'une distance qui ne nie pas pour autant l'intensité de la relation. Les mêmes réflexions s'appliquent au couple mbyá/juruá. Les seconds, pour être eux aussi des Autres distants, fragilisent le corps des premiers en raison de leur mode de vie, leur nourriture et leurs attitudes. Alors que la médiation avec les morts implique les chamans, ce sont ici les alliés juruá qui font office de médiateurs prédateurs entre les Mbyá et les Juruá en général. Quant à la relation des Mbyá avec leurs affins, celle-ci exige déjà une tentative de transformation qui fasse de ces Autres proches des sujets approchants, selon la limite d'un principe de négativité. Il ne s'agit pas de transformer cet Autre en égal, car celui-ci perdrait alors tout entier son statut d'autre. En m'inspirant de la thèse de plusieurs auteurs américanistes, je développe l'argument selon lequel la femme Mbyá est intrinsèquement constituée par deux beaux-frères, le premier étant son frère réel et le second son « frère » animal, de telle sorte qu'elle se trouve déjà être, en elle-même, proie. La prédation, dans cette configuration, s'inscrit dans une relation entre sexes opposés ; elle n'est plus ici réversible, car la différence entre les termes est relancée. Proie, la femme occupe une position défavorisée face aux hommes, étant objet, sans être sujet, d'une tension prédatrice. Je considère enfin les ja (maîtres) qui, comme les morts et les Juruá, ne sont pas affins mais ennemis dans toute leur puissance. Si chacun a son maître, si chacun a son « âme », le maître a fonction de sujet. Le ja est seulement maître face à l'Autre ; il n'est jamais maître de quelqu'un/quelque chose en soi. Envisagé ainsi en tant que personne/sujet du réseau de relations sociocosmologiques, le ja est également un médiateur du mode relationnel de la prédation. En conclusion, j'avance que les morts sont pour les Juruá ce que les ja sont pour les affins proches. Si les deux premiers doivent être le point distant du noeud relationnel, les deux derniers sont les proies vitales pour la constitution fondamentale de soi. Et entre ces deux extrêmes, les médiateurs nous suggèrent assumer une fonction paradoxale. Cette recherche est circonscrite à une région composée de plusieurs affluents du lac Guaíba, localisée à l'extrême sud du Brésil, dans laquelle j'ai réalisé des études ethnographiques ces dix dernières années. / Nesta tese proponho pensar como os Guarani-Mbyá significam e estabelecem relações com seus Outros. A partir do idioma teórico da predação, que parece encontrar seu lugar entre os Mbyá em uma política de recusa ao conflito, faço atenção aos pares mbyá/juruá (não indígenas), feminino/masculino, vivos/mortos e, de modo geral, presa/predador em um horizonte delineado em aberturas e fechamentos ao “sistema do juruá”. No que concerne à qualidade da relação entre vivos e mortos, a instabilidade se encontra em ñe’ë (principio vital) e ãngue (sombra, espectro) transpassada por ete (corpo), no interstício do risco e da captura de fato. A propagação da produção da diferença entre ambos inclui a necessidade da distância sem a negação de uma relação intensa. O mesmo ocorre no par mbyá/juruá, que por serem estes últimos também Outros distantes, enfraquecem o corpo dos primeiros em razão de seu modo de ser, por sua comida e suas atitudes. Se a mediação com os mortos passa pelos xamãs, com os Juruá em geral os mediadores predadores são os aliados juruá. Já a relação com Outros próximos, os afins, exige uma tentativa de transformação para que venham a ser como o sujeito que os aproxima, com um limite de negatividade. Não se quer transformar realmente esse Outro em igual, pois se perderia por inteiro sua outridade. Inspirada em alguns autores americanistas, sigo o argumento de que a mulher mbyá é intrinsecamente feita de dois cunhados: o primeiro trata-se de seu irmão real e o segundo de seu “irmão” animal, já que ela em si é uma presa. A predação, nessa direção, se inscreve em uma relação de sexos opostos; ela deixa de ser reversível, já que a diferença entre os termos é relançada. Assim como a presa, a mulher ocupa uma posição desfavorecida face aos homens, sendo objeto e não sujeito de uma tensão predatória. No que diz respeito aos ja (donos-mestres), que assim como os mortos e os Juruá não são afins mas inimigos em toda sua potência, tratam-se de um aspecto de pessoa/sujeito da rede de relações sociocosmológicas. Se tudo tem seu dono, tem sua “alma”, o dono tem função de eu. O ja só se torna dono diante de Outro e jamais diante daquilo que é intitulado dono. Ele também é um mediador do modo relacional da predação. Sendo assim, sugiro para fins de reflexão que os mortos estão para os Juruá assim como os ja estão para os afins próximos. Pois se os dois primeiros devem ser o ponto distante do laço relacional, os dois últimos são as presas vitais para a constituição primeira de si. E entre esses dois extremos, os mediadores indicam assumir função paradoxal. O cenário da presente pesquisa está circunscrito a uma dada região de arroios afluentes ao Lago Guaíba, localizada no extremo sul do Brasil e na qual nos últimos dez anos tenho me dedicado a desenvolver estudos de cunho etnográfico.
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Da instabilidade e dos afetos : pacificando relações, amansando outros : cosmopolítica guarani-mbyá (Lago Guaíba/RS-Brasil)

Machado, Maria Paula Prates January 2013 (has links)
Dans cette thèse, je propose d'envisager comment les Guarani-Mbyá donnent sens et établissent des relations avec leurs Autres. À partir du langage théorique de la prédation, qui trouve à s'exprimer chez les Mbyá dans une politique de refus du conflit, je focalise mon attention sur les couples mbyá/juruá (non-indigène), féminin/masculin, vivants/morts et, d'une façon générale, proie/prédateur, au sein d'une scène qui s'étend aux ouvertures et aux fermetures du « système du juruá ». L'instabilité de la relation entre vivants et morts se joue dans ñe'ë (principe vital) et ãngue (ombre, spectre) en passant par ete (corps), à l'interstice du risque et de la capture avérée, dans lequel résident les Autres. La propagation de la production de la différence entre morts et vivants implique la nécessité d'une distance qui ne nie pas pour autant l'intensité de la relation. Les mêmes réflexions s'appliquent au couple mbyá/juruá. Les seconds, pour être eux aussi des Autres distants, fragilisent le corps des premiers en raison de leur mode de vie, leur nourriture et leurs attitudes. Alors que la médiation avec les morts implique les chamans, ce sont ici les alliés juruá qui font office de médiateurs prédateurs entre les Mbyá et les Juruá en général. Quant à la relation des Mbyá avec leurs affins, celle-ci exige déjà une tentative de transformation qui fasse de ces Autres proches des sujets approchants, selon la limite d'un principe de négativité. Il ne s'agit pas de transformer cet Autre en égal, car celui-ci perdrait alors tout entier son statut d'autre. En m'inspirant de la thèse de plusieurs auteurs américanistes, je développe l'argument selon lequel la femme Mbyá est intrinsèquement constituée par deux beaux-frères, le premier étant son frère réel et le second son « frère » animal, de telle sorte qu'elle se trouve déjà être, en elle-même, proie. La prédation, dans cette configuration, s'inscrit dans une relation entre sexes opposés ; elle n'est plus ici réversible, car la différence entre les termes est relancée. Proie, la femme occupe une position défavorisée face aux hommes, étant objet, sans être sujet, d'une tension prédatrice. Je considère enfin les ja (maîtres) qui, comme les morts et les Juruá, ne sont pas affins mais ennemis dans toute leur puissance. Si chacun a son maître, si chacun a son « âme », le maître a fonction de sujet. Le ja est seulement maître face à l'Autre ; il n'est jamais maître de quelqu'un/quelque chose en soi. Envisagé ainsi en tant que personne/sujet du réseau de relations sociocosmologiques, le ja est également un médiateur du mode relationnel de la prédation. En conclusion, j'avance que les morts sont pour les Juruá ce que les ja sont pour les affins proches. Si les deux premiers doivent être le point distant du noeud relationnel, les deux derniers sont les proies vitales pour la constitution fondamentale de soi. Et entre ces deux extrêmes, les médiateurs nous suggèrent assumer une fonction paradoxale. Cette recherche est circonscrite à une région composée de plusieurs affluents du lac Guaíba, localisée à l'extrême sud du Brésil, dans laquelle j'ai réalisé des études ethnographiques ces dix dernières années. / Nesta tese proponho pensar como os Guarani-Mbyá significam e estabelecem relações com seus Outros. A partir do idioma teórico da predação, que parece encontrar seu lugar entre os Mbyá em uma política de recusa ao conflito, faço atenção aos pares mbyá/juruá (não indígenas), feminino/masculino, vivos/mortos e, de modo geral, presa/predador em um horizonte delineado em aberturas e fechamentos ao “sistema do juruá”. No que concerne à qualidade da relação entre vivos e mortos, a instabilidade se encontra em ñe’ë (principio vital) e ãngue (sombra, espectro) transpassada por ete (corpo), no interstício do risco e da captura de fato. A propagação da produção da diferença entre ambos inclui a necessidade da distância sem a negação de uma relação intensa. O mesmo ocorre no par mbyá/juruá, que por serem estes últimos também Outros distantes, enfraquecem o corpo dos primeiros em razão de seu modo de ser, por sua comida e suas atitudes. Se a mediação com os mortos passa pelos xamãs, com os Juruá em geral os mediadores predadores são os aliados juruá. Já a relação com Outros próximos, os afins, exige uma tentativa de transformação para que venham a ser como o sujeito que os aproxima, com um limite de negatividade. Não se quer transformar realmente esse Outro em igual, pois se perderia por inteiro sua outridade. Inspirada em alguns autores americanistas, sigo o argumento de que a mulher mbyá é intrinsecamente feita de dois cunhados: o primeiro trata-se de seu irmão real e o segundo de seu “irmão” animal, já que ela em si é uma presa. A predação, nessa direção, se inscreve em uma relação de sexos opostos; ela deixa de ser reversível, já que a diferença entre os termos é relançada. Assim como a presa, a mulher ocupa uma posição desfavorecida face aos homens, sendo objeto e não sujeito de uma tensão predatória. No que diz respeito aos ja (donos-mestres), que assim como os mortos e os Juruá não são afins mas inimigos em toda sua potência, tratam-se de um aspecto de pessoa/sujeito da rede de relações sociocosmológicas. Se tudo tem seu dono, tem sua “alma”, o dono tem função de eu. O ja só se torna dono diante de Outro e jamais diante daquilo que é intitulado dono. Ele também é um mediador do modo relacional da predação. Sendo assim, sugiro para fins de reflexão que os mortos estão para os Juruá assim como os ja estão para os afins próximos. Pois se os dois primeiros devem ser o ponto distante do laço relacional, os dois últimos são as presas vitais para a constituição primeira de si. E entre esses dois extremos, os mediadores indicam assumir função paradoxal. O cenário da presente pesquisa está circunscrito a uma dada região de arroios afluentes ao Lago Guaíba, localizada no extremo sul do Brasil e na qual nos últimos dez anos tenho me dedicado a desenvolver estudos de cunho etnográfico.
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De "Qu'est-ce que l'Homme ?" au "Citoyen du monde" : le rapport entre la philosophie et l'anthropologie chez Kant / From “What is Man?” to “the Citizen of the World” : The Relationship between Philosophy and Anthropology in Kant

Chiang, Wen-Pin 22 January 2011 (has links)
Dans la Logique, Kant expose clairement le rapport entre sa philosophie et l’anthropologie. Si les trois premières questions (à savoir « Que puis-je savoir ? », « Que dois-je faire ? » et « Que m’est-il permis d’espérer ? ») peuvent toutes être ramenées à la question « Qu’est ce que l’homme ? », alors quelle anthropologie qui donne la réponse à cette dernière question ? S’agissant du rapport entre l’anthropologie et la philosophie, il existe beaucoup de débats parmi les commentateurs kantiens. Ils tentent d’éclaircir ce rapport soit selon un point de vue de l’anthropologie philosophique, soit selon un point de vue de l’ontologie fondamentale. Mais en tant qu’oeuvre kantienne unique relative à l’anthropologie, l’Anthropologie du point de vue pragmatique est absente dans ce débat dans lequel on peut dire qu’elle a été négligée. La raison qui cause cette situation réside dans la caractéristique empirique présentée par l’Anthropologie du point de vue pragmatique. Cependant, dans la lettre du 4 mai 1793 à Karl Friedrich Stäudlin, Kant lui-même a mentionné qu’il avait fait un cours pendant plus de 20 ans sur cette question anthropologique de « Qu’est ce que l’homme ? ». D’après cela, il nous semble que l’Anthropologie du point de vue pragmatique, provenant des notes de ce cours, doit être considérée comme une oeuvre kantienne portant sur « Qu’est ce que l’homme ? ». Comment pouvons-nous résoudre cette difficulté existante dans la saisie du rapport entre la philosophie et l’anthropologie chez Kant ? Peut-on la résoudre ? Si la réponse est «oui », quel sera un tel rapport ? En effet, dans l’étude du rapport entre la philosophie et l’anthropologie chez Kant, on néglige souvent le rôle clef joué par le concept cosmopolitique. Les trois premières questions sont ramenées à l’anthropologie dans le domaine de la philosophie en son sens cosmopolitique. Que signifie alors la philosophie en son sens cosmopolitique ? Quel rapport cette philosophie a-t-elle avec la philosophie selon son concept cosmique qui a été considérée comme la recherche de la doctrine de la sagesse (à savoir le souverain bien). Si l’Anthropologie du point de vue pragmatique peut être conçue comme une oeuvre kantienne portant sur la question « Qu’est ce que l’homme ? », comment devons-nous saisir son rapport avec les trois premières questions ?Cette étude cherche à clarifier ce rapport entre la philosophie et l’anthropologie chez Kant et le rôle joué par l’Anthropologie du point de vue pragmatique dans ce rapport selon les « concept cosmique », « concept cosmopolitique » et le « souverain bien ». / Kant articulates the relationship between philosophy and anthropology in his Logic. When the three questions (i.e., What can I know? What should I do? What may I hope for?) are reduced to “ What is Man?”, what answer should anthropology give to the question? Concerning the relationship between anthropology and philosophy, therehas been much debate among Kant’s commentators. They attempt to clarify this relationship either from a point of view of philosophical anthropology or according to a perspective of fundamental ontology. Nevertheless, Kant's only work on anthropology, Anthropology from a Pragmatic Point of View, was absent from this debate due to its empirical characteristics. In a letter to Karl Friedrich Stäudlin dated May 4, 1793, Kant himself said that he had done a course for over 20 years on this question of anthropology, “What is man?” Therefore, it seems that the Anthropology from Pragmatic Point of View (from notes of this course) can be seen as the work of Kant on “What is man?” How can we resolve the apprehension about the relationship between philosophy and anthropology in Kant? Can it be resolved? If the answer is “yes,” then what will such a relationship be? Indeed, in the study of the relationship between philosophy and anthropology in Kant, we often overlook the key role played by the concept of cosmopolitanism. The first three questions are brought to anthropology in the field of philosophy in its cosmopolitan sense. What does the philosophy mean in its cosmopolitan sense? What relationship did this philosophy with the philosophy according to its cosmic concept that has been considered as the search of the doctrine of wisdom (namely, of the highest Good)? If the Anthropology from Pragmatic Point of View can be perceived as Kant’s work on the question of "What is man?” then how should we comprehend its relationship with the first three questions?This study aims at clarifying the relationship between philosophy and anthropology in Kant and the role played by the Anthropology from Pragmatic Point of View in this relationship according to the “cosmic concept,” “cosmopolitan concept,” and the “highest good.”

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