Cette thèse porte sur l’examen des distorsions communicationnelles à partir de communications établies entre les enfants vulnérables et le personnel à l’intérieur de la société de l’Imam Ali. Ces communications ont été étudiées à la lumière des vécus des enfants dans les trois dimensions de la vie des enfants vulnérables. Il s’agit des dimensions psychosociale (parcours et histoires des enfants placés dans les maisons d’accueil), communautaire (famille et groupes sociaux proches) et sociale; et nous l’avons fait en nous rattachant à la théorie de l’agir communicationnel de Habermas (1987), en tenant compte de la structure éthico-politique de la société iranienne. Pour ce faire, nous avons aussi introduit des concepts de vulnérabilité et de violence dans la ligne d’une objectivation des distorsions communicationnelles dans le cas d’enfants vulnérables. Cette question a été traitée comme étant une question éthique à partir de discours des enfants et du personnel par rapport à la question suivante : vers quoi s’orientent les communications entre les deux champs humains qui interagissent dans les maisons d’accueil de la société de l’Imam Ali, soit les enfants et les membres du personnel? Vont-elles plutôt dans le sens de la contrainte ou plutôt dans le sens de la coopération (communicationnel)? La méthodologie de recherche est partie d’une approche logico-pragmatique fondée sur l’argumentation. Elle est basée sur certaines contributions théoriques de la logique naturelle (Grize, 1996) et sur l’éthique de la discussion (Habermas, 1987-2013). Selon nos résultats, il existe une zone de violence qui se trouve à la racine de la religion islamique. L'étude a révélé que les sujets vulnérables subissent à la fois de la violence visible et de la violence silencieuse provenant des structures sociales, cela rendant leur état de plus en plus vulnérable et précaire. De plus, le monde des enfants est colonisé par une communication dirigée vers un « non-dialogue » dans l’espace dédié à leur protection. Il ressort de cette étude que les communications établies dans les maisons d’accueil se basent sur une éthique de la religion islamique, et elles mènent par-là à des chemins représentant des processus de reconnaissance et de socialisation religieuse. Les propos que nous avons fait émerger nous ont permis d’affirmer l’existence d’une forte contrainte d’ordre religieux – voir la violence silencieuse. C’est pourquoi ces espaces de vie ne remplissent pas les conditions préalables à la réalisation d’une éthique de discussion dans le sens habermassien. Cette recherche révèle un cycle de violence silencieuse inscrit dans les structures sociales de l’Iran et perturbant le contexte de l’agir communicationnel dans un contexte d’enfants vulnérables. La conséquence en est l’émergence d’un processus de déformation qui entraîne des distorsions communicationnelles. L’étude a ouvert la voie à une nouvelle piste de recherche dirigée vers les distorsions communicationnelles qui révèlent de nouveaux aspects pathogènes d’une contrainte exercée par un pouvoir politico-administratif. / This thesis focuses on the study of distortions of communications between the vulnerable children served by the Imam Ali Society and its staff. These communications were studied by looking at three dimensions of the experiences of those children, namely, the psychosocial dimension (paths and stories of the children placed in foster homes), the community dimension (family and close social groups) and the social one. It was carried out by employing Habermas's theory of communicative action (1987) while taking into account the ethico-political structure of the Iranian society. For this purpose, we also introduced concepts of vulnerability and violence in order to objectify communication distortions in the case of vulnerable children. The problem was approached as an ethical conundrum in the children and staff interactions regarding the following questions: in which direction is the communications between the children and the staff in the Imam Ali Society Shelter taking place? Are they more in the direction of constraint or rather in the direction of cooperation? The methodology of this research is part of a logico-pragmatic approach based on argumentation. It is based on certain theoretical contributions of natural logic (Grize, 1996) and the discourse ethics theory (Habermas, 1987-2013). According to our results, there is a zone of violence and increased vulnerability, source of which is mostly routed in Islam. This research also leads us to identify a zone of vulnerability, where the vulnerable are exposed to both visible and silent violence from social structures, making their condition more and more vulnerable and precarious. In addition, the children's lives are colonized by a communication directed towards a "non-dialogue" in the social space rather than one dedicated to their protection. The study indicates that communications established in the shelter of the Imam Ali Society are based on Islamic ethics, leading thereby to paths representing processes of religious recognition and socialization. This research identified the existence of a strong religious constraint i.e., silent violence. For this reason, these spheres of life do not fulfill the preconditions for realization of a Habermassian ethical discourse theory. Our work demonstrates a cycle of silent violence embedded in the Iran's social structures, disrupting communication in the context of vulnerable children. The consequence is the emergence of deformation processes that lead to communication distortions. This research paved the way for a new line of research on communication distortions revealing new pathogenic aspects of a constraint exerted by a politico-administrative power.