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La collaboration internationale dans les enquêtes sur le darkweb : exploration des types et des motivations selon l’expérience des policiersVilleneuve-Dubuc, Marie-Pier 05 1900 (has links)
Mondialement, les organisations policières sont responsables de résoudre les crimes qui sont commis physiquement dans les juridictions qui leur sont attribuées. Cependant, ce fonctionnement n’est pas adapté aux cybercrimes, considérant qu’ils sont commis virtuellement et non physiquement dans l’espace. Depuis les dernières années, des milliers de criminels utilisent le darkweb, la portion cachée de l’Internet, afin de commettre des crimes à l’insu de toutes détections policières. En effet, les forces de l’ordre se retrouvent bien souvent dans l’incapacité d’intervenir face aux cybercrimes à cause du manque de ressources financières et humaines ainsi que du manque de formations adéquates. Une solution proposée face à ce problème est de favoriser les collaborations internationales qui transcendent les juridictions. Cependant, la littérature sur le sujet de la collaboration internationale n’est plus d’actualité et ne prend pas en considération les défis causés par les technologies. Étant la première étude à se pencher sur cette problématique, ce mémoire a pour objectif général de comprendre les collaborations internationales dans les enquêtes policières sur les crimes commis à l’aide du darkweb. Précisément, cette étude exploratoire désire (1) décrire et comprendre les motivations qui poussent les enquêteurs à collaborer à l’extérieur de leur agence policière et (2) décrire et comprendre les types de collaboration nécessaire à la réalisation d’une enquête policière sur le darkweb. Pour ce faire, nous utilisons une approche internationale et centrée sur les policiers grâce à un corpus de 20 entretiens avec des enquêteurs de cinq pays (Canada, États-Unis, Royaume-Uni, Australie et Suède). Cette recherche s'appuie sur le point de vue des participants afin d'apprécier leurs réalités et leurs expériences. À l’aide d’une analyse thématique classique, nous avons décrit cinq principales motivations et trois types de collaboration expérimentés par les sujets. Ce mémoire permet de mettre en lien des thématiques distinctes dans la littérature, de générer de nouvelles connaissances et d’établir les bases conceptuelles pour de futures recherches. Les résultats illustrent la pertinence et la nécessité de mettre de l’avant les collaborations internationales afin d’accroître le succès des enquêtes policières sur les crimes commis à l’aide du darkweb. / Globally, police organizations are responsible for solving crimes committed physically in their assigned jurisdictions. Considering that they are committed virtually and not physically in space, this system is not adequate for tackling cybercrimes. In the last decades, thousands of criminals have been using the darkweb, the hidden part of the Internet, to commit crimes without police detection. Indeed, law enforcement agencies are often unable to intervene in cybercrimes due to a lack of financial, human resources and adequate training. One proposed solution to this problem is to foster international collaborations that transcend jurisdictions. However, the literature about international collaboration is outdated and does not consider the challenges caused by technology. As the first study to address this issue, the overall goal of this master’s thesis is to understand international collaborations in police investigations of darkweb crimes. Specifically, this exploratory study seeks to (1) describe and understand the motivations that drive investigators to collaborate outside of their police agency and (2) describe and understand the types of collaboration required to conduct a police investigation on the darkweb. We used an international and police-centric approach through a corpus of 20 interviews with investigators from five countries (Canada, United States, United Kingdom, Australia, and Sweden). This research draws on the participants' perspectives to appreciate their realities and experiences. Using the traditional thematic analysis, we described five main motivations and three types of collaboration experienced by the subjects. This dissertation connects distinct themes in the literature, generates new knowledge, and establishes the conceptual basis for future research. The results illustrate the relevance and necessity of improving international collaborations to increase the success of police investigations of darkweb-related crimes.
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Le proxénétisme et la police : trajectoires, efficacité et logiques de décision policièresChadillon-Farinacci, Véronique 01 1900 (has links)
La présente thèse vise à analyser et à explorer la gestion du proxénétisme par les forces de l’ordre suivant les trajectoires criminelles et policières de personnes éventuellement enquêtées pour du proxénétisme, les logiques de décisions policières et l’efficacité des interventions policières dont ces proxénètes font l’objet. Elle étudie les interventions policières dont les proxénètes font l’objet par l’analyse quantitative de données policières d’une grande ville canadienne entre 2001 et 2014 (n=589) en trois analyses.
D’abord, l’approche typologique privilégiée consiste à partitionner les trajectoires des proxénètes enquêtés en différentes classes. Elle rend compte de la diversité des proxénètes contemporains, diversité perceptible dans les caractéristiques mises en lumière par la construction de trois groupes de trajectoires : les gestionnaires discrets, les polymorphes peu violents et les suractifs querelleurs. Nos résultats indiquent qu’une minorité de proxénètes se démarquent par leur polymorphisme criminel.
Ensuite, l’étude des logiques de décisions policières comprend l’examen de trois principaux registres : le premier s’opère dans une logique policière de résolution d’un crime où le policier priorise les crimes graves et ceux qui s’inscrivent dans une série, le deuxième découle d’un profilage basé sur l’apparence ethnique cumulée du sexe et de l’âge et le troisième registre
reprend un discours moralisateur en matière de prostitution. Les séries chronologiques indiquent qu’au fil des années le proxénétisme principalement coercitif gagne en importance par rapport au proxénétisme non coercitif. Les analyses de survie montrent que la fréquence de la criminalité n’influence pas les risques de surveillance proactive, mais que le score moyen de gravité influence les probabilités d’être visé par un contrôle d’identité pour un mois donné. Ce résultat est logique : la gravité d’un crime joue plus sur la surveillance que sa fréquence. Ces résultats cumulés à l’effet important de trois caractéristiques sociodémographiques nous conduisent à rejeter l’hypothèse selon laquelle les policiers sévissent uniformément sans tenir compte du fait que les proxénètes sont criminalisés à des degrés très divers. Or, même si les décisions policières ciblant les proxénètes obéissent à une logique pragmatique qui les conduit à contrôler plus souvent les suspects ayant des antécédents les plus graves, il n’en reste pas moins que, à criminalité comparable, la distribution des interventions policières s’apparente à des pratiques qui ne sont pas limitées à des considérations pragmatiques.
Enfin, en ce qui a trait à l’efficacité des interventions policières à dissuader la récidive des proxénètes enquêtés, d’autres analyses de survie indiquent qu’une criminalité fréquente précipite la récidive, peu importe le type de proxénétisme. De plus, la surveillance policière n'a pas d’effet sur les probabilités de récidive. Les proxénètes enquêtés semblent insensibles à ces mesures, donc si l’arrestation est dissuasive, elle ne l’est pas suffisamment pour montrer un effet sur la trajectoire. De plus, l’influence de la gravité moyenne sur les risques de récidive porte à croire à la présence d’un délai de l’effet de dissuasion où les proxénètes en viennent à commettre plusieurs délits, donc leur trajectoire accumule les interventions policières, par exemple pour des crimes contre la personne ou encore pour des bris de conditions.
Sans prostitution, il n’y a pas de proxénétisme. C’est pourquoi afin de comprendre la place du proxénétisme dans l'industrie de la prostitution, il est essentiel de tenir compte des deux principales approches d’études de la prostitution : d'une part la perspective réglementariste, qui cadre la prostitution comme un travail non reconnu, d'autre part la position abolitionniste,
qui suggère que la prostitution est une forme de violence faite aux femmes dans le cadre d'une situation à laquelle elles n'ont jamais consenti. Bien que les deux postures puissent être défendues, la présente thèse offre un point de vue nuancé où des questions relatives à la criminalité des proxénètes et à l’influence du discours dominant sur les pratiques policières
et à leur efficacité sont soulevées.
La thèse conclut par une discussion sur l’allocation de ressources policières spécialisées dans la lutte au proxénétisme, à la traite de personne et à l’exploitation sexuelle et sur leur apport pour réunir des conditions de prostitution plus sécuritaires. / The present thesis aims to analyze and explore the management of procuring by the police according to the criminal and police trajectories of people eventually investigated for procuring crimes, the logics of police decisions and the effectiveness of police interventions aiming these people. The thesis analyzes police interventions of which pimps are the object during their trajectory by the quantitative analysis of police data reconstituting the criminal and police trajectories of people eventually targeted in a pimping investigation of a large Canadian city between 2001 and 2014 (n=589).
First, the preferred typological approach consists in dividing trajectories into different classes. It accounts for the diversity of contemporary pimps, a perceptible diversity in the characteristics brought to light by the construction of three groups of trajectories: discrete managers, low-violent polymorphs and quarrelsome overactives. Our results indicate that a minority of pimps stand out for their criminal polymorphism. Second, the study of the logics of police decisions includes the examination of three main registers: the first takes place in a police logic of resolution of a crime where the police officer prioritizes the serious crimes and those which are part of a series, the second arises from profiling based on the cumulative of ethnic appearance, sex and age and the third register takes up a moralizing discourse on prostitution. Time series indicate that, over the years, coercive pimping has gained in importance in investigations over non-coercive pimping. However, survival analyzes show the frequency of crime does not influence the risks of proactive surveillance, but that the average severity score does influence the odds of being targeted for an identity check in a given month. This result is logical: the seriousness of a crime affects surveillance more than its frequency. These results, combined with the important
effect of the three socio-demographic characteristics leads us to reject the hypothesis according to which the police force uniformly target their suspects without considering the fact that alleged pimps are criminalized to varying degrees. However, even if police decisions targeting pimps obey a pragmatic logic which leads them to more often check suspects with
the most serious criminal records, the fact remains that, for comparable criminality, the distribution of police interventions regarding street checks are not limited to pragmatic considerations.
Third, with regard to the effectiveness of police interventions in deterring the recidivism of alleged pimps, survival analyzes indicate that frequent crime precipitates recidivism, regardless of the type of pimping. In addition, police surveillance has no effect on the likelihood of recidivism. The pimps investigated seem unresponsive to these measures, so while the arrest might be a deterrent, it is not enough to show an effect on the trajectory. In addition, the influence of average severity on the risk of recidivism suggests the presence of a delay in the deterrent effect where pimps come to commit several offenses, so their trajectory accumulates police interventions, for example for violent crimes or for breach of conditions.
Without prostitution, there is no third parties or pimps. This is why in order to understand the place of pimps and third parties in the sex industry, it is essential to address the two main approaches and their vision of prostitution: one perspective frames prostitution as a unrecognized work, and the other one suggests that prostitution is a form of violence against
women in a situation to which they have never consented. Although both positions can be defended, this thesis offers a nuanced point of view where questions relating to the criminality of pimps and the influence of the dominant discourse on police practices and their effectiveness are raised.
The thesis concludes with a discussion on the allocation of police resources specializing in the fight against human trafficking and sexual exploitation and their contribution to bringing together safer prostitution conditions.
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