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Le proxénétisme au féminin : étude sur le rôle des femmes dans le recrutement de prostituées à Montréal

Rosa, Julie 04 1900 (has links)
Bien que le rôle des femmes dans le recrutement de prostituées ne soit pas un phénomène nouveau, peu d’études se sont intéressées au sujet. L’intérêt de cette recherche repose d’ailleurs sur le manque de connaissances de cette problématique qui semble pourtant bien présente dans la société québécoise contemporaine. À l’aide d’entrevues auprès de 15 intervenants du milieu de la police, des organisations communautaires et des centres jeunesse, nous avons recensé de l’information sur 26 cas de femmes recruteuses. L’analyse de différents critères nous a permis de les classer en trois catégories, soit les partenaires, les entremetteuses et les tenancières. Contrairement aux entremetteuses et aux tenancières, les partenaires entretiennent une relation avec un homme complice. Les partenaires, tout comme les tenancières, ont toutes un passé dans la prostitution, alors que certaines entremetteuses n’ont jamais participé à l’industrie du sexe auparavant. La partenaire joue un rôle dans la gestion et le contrôle des victimes, ce qui n’est généralement pas le cas chez l’entremetteuse. La tenancière détient plusieurs responsabilités concernant la gestion d’au moins un établissement érotique. La majorité des partenaires utilise aussi la violence et les menaces pour contrôler leurs victimes, alors que les tenancières semblent user de techniques plus subtiles pour arriver à leurs fins. Bien que plusieurs motivations puissent pousser les recruteuses à chercher de nouvelles recrues, l’obtention de bénéfices monétaires ou matériels est la seule exprimée pour les trois profils. À quelques exceptions près, chacun des trois profils s’exécute selon un processus de recrutement préétabli. Pour la partenaire, il s’agit de cibler une fille vulnérable, de lui offrir un environnement sécuritaire où demeurer, puis de faire miroiter les éléments positifs à être en relation avec elle. L’étape cruciale est le moment où elle demande une contribution monétaire à la victime, puis l’initie à la prostitution. Le processus de recrutement des entremetteuses est semblable à celui des partenaires à l’exception de l’étape cruciale qui sera de mettre la recrue en contact avec un proxénète masculin ou des membres de gang. Le rôle de l’entremetteuse se termine généralement à ce stade. Pour sa part, la tenancière trouve généralement ses recrues au moyen d’annonces dans les journaux ou sur le Web et par ses contacts avec le crime organisé. / Although the role of women in the recruitment of prostitutes is not a new phenomenon, few studies have focused on it. The interest in this research relies on the lack of knowledge of this problem, although seemingly present in contemporary Quebec society. Using interviews with 15 stakeholders from police services, community organizations or youth centres, we recorded information on 26 cases of women who recruit for prostitution. The analysis of different criteria allowed us to classify them into three categories: partners, go-betweens and madams. Unlike go-betweens and madams, partners are in a relationship with a male accomplice. Like madams, all partners have a past in prostitution, while some go-betweens have never participated in the sex industry before. The partners play a role in the management and control of the victims, which is generally not the case with the go-betweens. The madams have several responsibilities for the management of at least one erotic establishment. Most partners also use violence and threats to control their victims, while the madams use more subtle techniques. Although there are several incentives that motivate recruiters to find new recruits, monetary benefits or material gains are the only expressed for the three profiles. With few exceptions, each profile runs in a predetermined recruiting process. For the partner, it is targeting a vulnerable girl, to offer her a safe environment to stay and then, glamorize the positive aspects to initiate a relationship with her. The crucial step is when the partner asks for a monetary contribution from the victim and then introduced her into prostitution. The recruitment process of the go-betweens is similar to that of the partners, except for the crucial step that will put the recruit in contact with a male pimp or gang members. The role of the go-betweens usually ends at this point. For her part, the madams will usually find her recruits in ads in the newspaper or on the Web and through her contacts with organized crime.
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L'influence des pairs sur les trajectoires de diversification criminelle des individus impliqués dans des activités de proxénétisme au Québec : une perspective des réseaux sociaux

Mailloux-Savard, Maude 06 July 2023 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 26 juin 2023) / En utilisant l'approche des réseaux sociaux et de la carrière criminelle, cette étude s'intéresse aux caractéristiques individuelles et des pairs qui influencent la diversification criminelle des individus impliqués dans le proxénétisme. Les études qui se sont intéressées au proxénétisme et aux individus impliqués dans ces activités, l'on principalement examiné à priori sous l'angle de la prostitution relayant au second plan, l'étude du proxénétisme lui-même. La majorité des travaux de recherche qui aborde le proxénétisme se concentre davantage sur le portrait qu'en font les victimes et les intervenants du milieu plutôt que sur la composition de leur trajectoire délictuelle. Malgré la reconnaissance empirique de l'importance de la co-délinquance sur la criminalité et les trajectoires criminelles individuelles, seules quelques études ont situé la compréhension de la co-délinquance dans un contexte de réseau formel pour examiner ses schémas, ses processus, ses précurseurs et ses conséquences. Des études antérieures ont montré que les relations co-délinquantes ont un effet sur la diversification criminelle et la théorie de l'influence sociale des pairs délinquants doit s'intéresser aux caractéristiques du réseau personnel du délinquant pour bien comprendre l'impact de celui-ci sur les types de délits que commettra le délinquant tout au long de sa carrière criminelle. À notre connaissance, aucune étude ne s'est intéressée à l'influence des pairs sur les trajectoires de diversification des individus impliqués dans des activités de proxénétisme. L'étude de cet effet sur le paramètre de la diversification chez ce type de délinquant pourra nous permettre une meilleure compréhension de la carrière criminelle des individus impliqués dans des activités de proxénétisme. En combinant les concepts du paradigme de la carrière criminelle ainsi que celui de l'influence sociale, nous avons élargi la portée des théories générales du crime pour mieux comprendre la façon dont les modèles de criminalités et ses corrélats peuvent fonctionner différemment chez les individus impliqués dans des activités de proxénétisme. Bien que la perspective de l'influence des pairs soutient que les relations exercent une influence sur le paramètre de la diversification criminelle, les chercheurs ont priorisé la compréhension de l'influence des pairs sur la fréquence de la délinquance plutôt que sur le type de délit commis. En adaptant le modèle d'analyse des réseaux sociaux à l'étude du paramètre de la diversification criminelle selon le type de délit commis, nous avons mis en perspective certaines caractéristiques du réseau personnel de délinquants impliqués dans des activités de proxénétisme en lien avec leur propre diversification criminelle dans des délits de proxénétisme et celle de leurs partenaires. Pour se faire, à l'aide de 17 années de données colligées sur la co-délinquance au sein des gangs de rue à Montréal dans la province de Québec, des échantillons d'individus impliqués dans des activités de proxénétisme (n = 273) ont été extraits d'un réseau de 10 145 individus. À partir de cet échantillon, nous avons analysé et comparé les trajectoires criminelles individuelles des proxénètes et les facteurs qui les influencent. Nos premiers modèles linéaires généralisés ont montré que les individus impliqués dans des activités de proxénétisme sont généralement plus susceptibles d'être impliqués dans une criminalité diversifiée que les individus qui ne sont pas impliqués dans ce type d'activité. Nos deuxièmes analyses examinent l'influence différentielle des caractéristiques individuelles sur la diversification criminelle des individus impliqués dans des activités de proxénétisme et deux principaux constats en ressortent. D'une part, on observe que les hommes et les femmes impliqués dans des activités de proxénétisme présentent un taux de diversification criminelle similaire et d'une autre part, que les individus plus âgés impliqués dans des activités de proxénétisme ont tendance à élargir les types de délits dans lesquels ils s'impliquent, c'est-à-dire qu'ils vont se diversifier. Nos troisièmes analyses examinent l'influence différentielle de la structure du réseau sur la diversification criminelle des individus impliqués dans des activités de proxénétisme. Nous avons observé que, sans la spécification du type de délit commis par les pairs, la taille du réseau n'influence pas la diversification criminelle des individus impliqués dans des activités de proxénétisme. D'autre part, on observe que le nombre de contacts qu'entretiennent les individus impliqués dans le proxénétisme avec d'autres personnes impliquées dans ce type de délit diminuera leur diversification. Ensuite, nous avons observé que l'homophilie en termes de sexe entre les individus impliqués dans des activités de proxénétisme augmente les probabilités qu'ils soient impliqués dans une criminalité considérée comme étant diversifiée. En conclusion, on constate que les caractéristiques des pairs influencent de façon différente les trajectoires criminelles des individus impliqués dans le proxénétisme, c'est-à-dire, que l'impact des schémas relationnels sur le niveau de diversification des individus impliqués dans des activités de proxénétisme est différent de celui des individus qui ne sont pas impliqués dans le proxénétisme. / Using the social networks and criminal career approach, this study focuses on the individual and peer characteristics that influence the criminal diversification of individuals involved in pimping. Studies that have focused on procuring and the individuals involved in these activities have mainly examined a priori from the angle of prostitution, relaying in the background, the study of procuring itself. The majority of research that addresses pimping focuses more on the portrayal of victims and community workers rather than on the composition of their criminal trajectory. In doing so, we know very little about the individual pimp and while we know relatively little about who these individuals are, we know even less about their criminal history and the factors that influence their trajectories. Despite empirical recognition of the importance of co-offending on crime and individual offending trajectories, only a few studies have placed the understanding of co-offending in a formal network context to examine its patterns, processes, precursors and consequences. Previous studies have shown that co-offender relationships have an effect on criminal diversification, and the theory of the social influence of delinquent peers needs to look at the characteristics of the offender's personal network to fully understand the impact of the offender on the types of offences the offender will commit throughout his or her criminal career. To our knowledge, no study has examined the influence of peers on the diversification trajectories of individuals involved in pimping activities. The study of this effect on the parameter of diversification in this type of offender may allow us to better understand the criminal careers of individuals involved in pimping activities. By combining the concepts of the criminal career paradigm as well as the social influence paradigm, we broadened the scope of general theories of crime to better understand how patterns of criminality and it correlates may function differently among individuals involved in pimping activities. Although the peer influence perspective holds that relationships influence the parameter of criminal diversification, researchers have prioritized understanding peer influence on the frequency of delinquency (i.e., the number of offences) rather than on the type of offence committed. By adapting the social network analysis model to the study of the parameter of criminal diversification according to the type of crime committed, we put into perspective certain characteristics of the personal network of offenders involved in pimping activities in relation to their own criminal diversification into pimping offences and that of their partners. To do so, using 17 years of data collected on co-delinquency within street gangs in Montreal in the province of Quebec, samples of individuals involved in pimping activities were extracted from a network of 10,145 individuals. From this sample, we analyzed the individual criminal trajectories of pimps and the factors that influence them. Our initial analyses examine whether the level of criminal diversification of individuals involved in pimping activities differs from those not involved in such activities. Our first generalized linear models showed that individuals involved in pimping activities are generally more likely to be involved in diverse criminality than individuals who are not involved in this type of activity. Our second analysis examines the differential influence of individual characteristics on the criminal diversification of individuals involved in pimping activities, and two main findings emerge from our second generalized linear model. On the one hand, it is observed that men and women involved in pimping activities have a similar rate of criminal diversification and, on the other, that as individuals involved in pimping activities age, they tend to broaden the types of crimes in which they are involved, i.e., they will diversify. Our third analysis examines the differential influence of individual characteristics, but also that of network structure on the criminal diversification of individuals involved in pimping activities, and the main findings that emerge from our generalized linear models are as follows. First, we observed that, without specifying the type of crime committed by peers, the size of the network does not influence the criminal diversification of individuals involved in pimping activities. Second, we observed that homophily in terms of gender between individuals involved in pimping activities and their respective egocentric networks increases the likelihood that they are involved in criminality considered to be diverse. Finally, it is observed that the contacts maintained by individuals involved in pimping have a different effect depending on whether they know each other or not. In conclusion, we find that peer characteristics influence the criminal trajectories of individuals involved in pimping differently, that is, the impact of relational patterns on the level of diversification of individuals involved in pimping activities is different from that of individuals who are not involved in pimping.
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La question de l'existence d'un contrat de travail ou d'entreprise relatif à la prostitution / The question of the existence an employment contract or buisness contract relative at the prostitution

Bourret, Christelle 05 December 2011 (has links)
La prostitution est une activité exercée par de nombreuses personnes prostituées afin de pouvoir subvenir à leurs besoins, comme c'est le cas pour toutes les personnes exerçant une activité professionnelle. Cette activité qui est imposable comme les autres activités professionnelles, n'est pas reconnue comme une profession. Malgré la reconnaissance de l'existence d'une prostitution volontaire, le législateur français ne permet pas aux personnes prostituées de conclure un contrat de travail ou d'entreprise relatif à la prostitution. Cependant, ces contrats leurs permettraient de bénéficier des régimes de protection sociale de la population active, donc d'améliorer leurs conditions de vie, car la santé des personnes prostituées est mise en péril par la nature de leur activité. L'étude des éléments constitutifs du contrat de prostitution, permet de constater que si l'évolution des mentalités s'accompagnait d'une réforme des textes relataifs aux actes liés à la prostitution, la conclusion de ces contrats serait envisageable. / Prostitution is an activity exercised by many people, in order to meet their needs, as it is for any person exercising any professional activity. Although this activity is taxable, as for any other work, it is not recognized as a profession. Despite the recognition of volunteer prostitution, French law does not allow prostitutes to conclude a work or buisness contract relative to prostitution. However, this type of contract waould allow them to enjoy the benefits of general social protection programs, and therefore to improve their life conditions, as the health of prostitutes is somehow endangered by the inner nature of this activity. The study of the components of the prostitution contract shows that, if the change the attidudes was accompagnied by a reform of laws relating to acts associated with prostitution, then the conclusion of these contracts would be possible.
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Jeunes femmes portant plainte ou témoignant contre leurs proxénètes : leur expérience au sein du processus pénal québécois

Damphousse, Karine 06 1900 (has links)
La présente étude porte sur l’expérience pénale de jeunes femmes ayant porté plainte ou témoigné contre un proxénète. En effectuant notre recherche, notre intention était de comprendre le vécu de ces jeunes femmes lors de leur relation avec le proxénète ainsi que de mieux saisir leurs motivations et attentes en recourant au système pénal. Nous avions également pour objectif de cerner les effets de leur expérience judiciaire sur leur vie en général. Afin de recueillir le point de vue des jeunes femmes et de rendre compte du sens qu’elles donnent à leur expérience au sein du processus pénal, nous avons effectué dix entretiens à tendance non-directive avec des jeunes femmes ayant fait cette expérience. L’analyse montre, dans un premier temps, qu’une fragilité émotionnelle conjuguée à une situation financière précaire constituent un facteur de risque de tomber sous l’emprise d’un proxénète. Malgré la présence d’une vulnérabilité les prédisposant à s’investir dans une relation d’abus, une majorité de jeunes femmes démontrent une ouverture face au monde prostitutionnel avant de faire la connaissance d’un proxénète. L’entrée dans le domaine de la prostitution ne peut donc être uniquement attribuable à l’influence d’un proxénète et constitue plutôt le corollaire d’un amalgame de facteurs. Au début de la relation, la manipulation du proxénète vise essentiellement à renforcer un intérêt à se prostituer déjà présent chez plusieurs jeunes femmes. Dans le cas de celles qui n’ont jamais envisagé de s’adonner à des activités de prostitution, c’est une dépendance affective préexistante qui les amènera à se laisser convaincre de s’engager dans cette avenue. Que la nature de la relation avec le proxénète soit professionnelle ou amoureuse, toutes les jeunes femmes que nous avons rencontrées sont rapidement confrontées à des stratégies de manipulation et font les frais de manifestations de violence visant à les assujettir. L’amorce d’une prise de conscience de la situation d’abus qui leur est imposée constitue l’élément-clé qui les amène à prendre la décision de quitter leur proxénète et à accepter de coopérer avec les policiers. Celles qui entretiennent une relation de travail avec le proxénète amorceront cette réflexion avant celles en relation de couple. Ce constat s’explique par l’amour que celles qui se considèrent en relation de couple ressentent à l’égard du proxénète qui, non seulement les rend plus vulnérables à sa manipulation, mais freine également toute tentative d’autonomisation face à lui. Le recours à l’aide des policiers ne va pas de soi pour toutes les jeunes femmes sous le joug d’un proxénète. Bien que l’influence d’une personne bienveillante joue souvent un rôle significatif sur leur décision de porter plainte, le choix de collaborer avec les intervenants judiciaires découle essentiellement de leur propre réflexion psychologique vis-à-vis de leur situation. En portant plainte, elles souhaitent généralement être délivrées de l’emprise du proxénète et être protégées par le système pénal afin d’avoir le temps nécessaire pour prendre des décisions quant à la réorganisation de leur vie. Pendant les procédures judiciaires, les jeunes femmes se disent pour la plupart anxieuses à l’idée de rendre témoignage. Leurs appréhensions sont essentiellement liées à la crainte de revoir le proxénète ainsi qu’à la peur de ne pas être crue par le juge. Les principales motivations qui poussent les interviewées à maintenir leur plainte sont le désir de démontrer au proxénète qu’il n’a plus d’emprise sur elles et de mettre un terme à cette expérience de vie. La représentation qu’elles se font du traitement reçu dans le cadre des procédures pénales est généralement positive pour peu que l’attitude des intervenants judiciaires à leur endroit ait été empreinte d’empathie et qu’elles aient été impliquées dans le dossier. Ainsi, qu’elles aient initié ou pas la démarche pénale, les jeunes femmes qui se sentent soutenues par les policiers et les intervenants judiciaires seront plus enclines à maintenir leur plainte jusqu’à la fin des procédures pénales. Suite à leur relation avec le proxénète, les jeunes femmes sont aux prises avec de multiples conséquences qui affectent différentes sphères de leur vie. Malgré leurs nombreuses séquelles psychologiques, physiques et sociales, peu sont celles qui s’impliquent jusqu'au bout d’une démarche thérapeutique. Plusieurs estiment ne pas être prêtes à se lancer dans une telle démarche, alors que d’autres ont l’impression que personne ne peut réellement les aider et préfèrent s’en remettre à leur résilience ou utiliser des moyens alternatifs pour passer au travers de cette épreuve de vie. Les jeunes femmes qui reçoivent l’aide de leurs proches et/ou d’organismes professionnels sont celles qui perçoivent le plus rapidement les effets bénéfiques de leur implication pénale. Il ressort de notre analyse que l’expérience pénale vient renforcer une autonomisation déjà amorcée par la jeune femme lors de la rupture avec le proxénète. Les impacts de l’implication pénale sont doubles : elle permet aux jeunes femmes d’augmenter l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes, et de couper définitivement tous contacts avec le souteneur. Le système pénal comporte cependant des limites puisqu’il n’a aucun effet sur le contexte de vie des jeunes femmes et, par le fait même, sur leurs activités prostitutionnelles. Ainsi, bon nombre de jeunes femmes retournent dans leur milieu d’origine après la démarche pénale et doivent continuer à composer avec les conditions associées à leur mode de vie antérieur. Qui plus est, l’effet déstabilisant lié à l’expérience pénale a pour conséquence de retarder leur rétablissement psychologique et la réorganisation de leur existence. Celles qui arrivent à réorienter le plus rapidement leur vie sont les jeunes femmes qui reçoivent le soutien de leurs proches ainsi que celles qui n’entretenaient pas de relation amoureuse avec le proxénète. Mots-clés : proxénétisme, prostitution, système pénal, empowerment, stigmatisation. / The present study focuses on the experiences of the criminal justice system by a number of young women, all of whom have pressed charges or testified against a pimp. In carrying out our research, our objective was to understand the experiences of these young women during their relationship with the pimp, as well as gaining a better insight into their reasons and expectations when they turned to the criminal justice system. We also aimed to identify the effects such judicial experiences have had on their lives in general. In order to gather the young women’s perspectives and faithfully report the meaning they attribute to their experiences of criminal procedure, we carried out ten non-directive interviews with young women who had been through such an experience. First of all, our analysis shows that emotional fragility combined with a precarious financial situation constitute a risk factor of falling under the control of a pimp. Despite an existing vulnerability predisposing these women to become involved in an abusive relationship, the majority of such young women demonstrate an open-minded approach to the world of prostitution prior to meeting a pimp. Thus, their entrance into prostitution cannot be solely attributed to the influence of a pimp and seems rather to be the outcome of a combination of factors. At the beginning of the relationship, the pimp’s manipulation essentially aims to reinforce this interest in prostitution already present in several of the young women. In the case of those women who had never envisaged engaging in prostitution, a pre-existing affective dependence could lead them to be persuaded to follow this path. Whether the relationship with the pimp is professional or romantic, all the young women we met were quickly confronted with strategies of manipulation and were exposed to displays of violence aimed at subjugating them. The initial realisation of the abusive situation to which they are being subjected constitutes the key factor leading them to make the decision to leave their pimp and agree to cooperate with the police. Those who had a professional relationship with their pimp came to this decision before those in a romantic relationship with the pimp. This observation can be explained by the love which those who considered themselves to be in a romantic relationship felt for their pimp, which not only made them more vulnerable to his manipulation but also slowed all attempts to empower themselves against him. Turning to the police for help is not an obvious choice for all young women under a pimp’s control. While the influence of a caring person often plays a significant role in their decision to press charges, the decision to cooperate with criminal justice officials usually arises from their own psychological reflection concerning their situation. By pressing charges, they generally hope to get away from their pimp’s control and be protected by the legal system, giving them the necessary time to make decisions to turn their lives around. During the judicial procedure, most of these young women say they are anxious at the idea of testifying. Their apprehension is essentially linked with the fear of seeing the pimp again, along with fear of not being believed by the judge. The main reasons motivating interviewees to maintain their charges are the desire to show the pimp he no longer has any control over them and also to end this episode of their life. Their representations of the treatment they received during the criminal justice procedure are generally positive if legal officials have shown empathy towards them and if the women have been encouraged to be involved in the legal case. Thus, whether the women initiated the legal procedure themselves or not, those who feel supported by the police and criminal justice officials are more likely to maintain charges to the end of the legal procedure. Following their relationship with the pimp, the young women struggle with many consequences which affect different areas of their lives. Despite numerous psychological, physical and social repercussions, only a small minority ever follow through with a full course of therapy. Many feel they are not ready to undertake such measures, while others feel that nobody can really help them and prefer to rely on their own resilience or use alternative methods to get past this difficult experience. Those young women who receive help from their friends and family or professional organisations more rapidly perceive the beneficial effects of their involvement with the legal system. Our analysis finds that the experience of the legal system serves to reinforce a process of empowerment already initiated by a young woman when her relationship with her pimp ended. The impacts of the young women’s judicial involvement are twofold: it allows them to improve their self-esteem while also permanently cutting all contact with the pimp. However, the criminal justice system does have limits, as the experience has no impact on the young women’s life context nor, by this very fact, on their involvement in prostitution. Consequently, many young women return to their original environments once the criminal procedure is over and continue to face the conditions associated with their previous lifestyle. Moreover, the destabilizing effect associated with the judicial experience causes their psychological recovery and reorganisation of their lives to be delayed. Those who do manage to turn their lives around the fastest are those who receive support from people close to them and also those who were not in a romantic relationship with their pimp. Key words: pimping, prostitution, criminal justice system, empowerment, stigmatisation.
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Les organisations secrètes criminelles et le management par la terreur : cas des réseaux de proxénétisme subsahariens / Criminal secret organizations and management by terror : the case of sub-Saharan pimping networks

Amedegnato, Akakpo 25 April 2014 (has links)
Une organisation, c'est avant tout des hommes et des moyens pour atteindre desobjectifs, et les réseaux subsahariens de proxénétisme ne dérogent pas à cette règle. Comme touteorganisation ils structurent et mobilisent des acteurs, mettent en place des stratégies pour arriver àleurs fins. En même temps la question de l'organisation suscite entre autre celle de l'environnementorganisationnel, car toute organisation vit et évolue dans un environnement donné avec lequel secréent des interactions. La problématique de la dynamique organisationnelle des réseauxsubsahariens de proxénétisme soulève celle de leur visibilité et de leur légitimité dans cetenvironnement, car ce sont des organisations criminelles, secrètes, et donc ne pouvant bénéficierd'aucune publicité. Pourtant, ces réseaux fonctionnent bel et bien, et les conséquences de leursactions sont bien perceptibles. Comment comprendre cette possibilité de fonctionnement dans detelles circonstances ? Il est certain que les jeunes femmes recrutées par les proxénètes subsaharienssubissent un management par la terreur. Cependant un élément déterminant laisse supposer que cesjeunes femmes vivent dans une peur qui va au-delà de la simple peur du proxénète : le phénomène« vaudou », propre aux réalités socioculturelles des sociétés subsahariennes. L'environnementinstitutionnel des réseaux subsahariens de proxénétisme inspirerait-il leur fonctionnement ? Cettethèse se propose d'apporter un éclairage sur le fonctionnement et les pratiques organisationnellesdes réseaux subsahariens de proxénétisme, à la lumière de la théorie du néo-institutionnalisme etcelle de la contingence. Ces deux théories mettent en évidence la relation d'influence possible entrel'environnement d'une organisation et son comportement. / An organization, it is primarily men and means to achieve goals, and sub-Saharanpimping networks are no exception to this rule. Like any organization they structure and mobilizestakeholders, implement strategies to achieve their goals. At the same time the question of theorganization causes including that of the organizational environment as an organization exists andevolves in a given environment with which interactions are created. The problem of organizationaldynamics of sub-Saharan pimping networks, raises the question of their visibility and legitimacy inthis environment, because they are criminal, secret organizations and therefore not eligible for anyadvertising. However, these networks do work well and the consequences of their actions areperceived. How to understand the possibility of operating in such circumstances ? It's certain, thatyoung women recruited by sub-Saharian pimps undergo management by terror. A key elementsuggests that these women live in fear that goes beyond the simple fear of the pimp. It's the« voodoo », a phenomenon linked to the socio-cultural realities of sub-Saharan communities. Doesthe institutional environment of sub-Saharan pimping networks inspire their operation ? This thesisaims to shed light on organizational practices and the operation of sub-Saharan pimping networks,in the light of two theories : neo-institutionalism and contingency. Both theories emphasize therelationship with the environment that can affect an organization and its behavior.
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Jeunes femmes portant plainte ou témoignant contre leurs proxénètes : leur expérience au sein du processus pénal québécois

Damphousse, Karine 06 1900 (has links)
La présente étude porte sur l’expérience pénale de jeunes femmes ayant porté plainte ou témoigné contre un proxénète. En effectuant notre recherche, notre intention était de comprendre le vécu de ces jeunes femmes lors de leur relation avec le proxénète ainsi que de mieux saisir leurs motivations et attentes en recourant au système pénal. Nous avions également pour objectif de cerner les effets de leur expérience judiciaire sur leur vie en général. Afin de recueillir le point de vue des jeunes femmes et de rendre compte du sens qu’elles donnent à leur expérience au sein du processus pénal, nous avons effectué dix entretiens à tendance non-directive avec des jeunes femmes ayant fait cette expérience. L’analyse montre, dans un premier temps, qu’une fragilité émotionnelle conjuguée à une situation financière précaire constituent un facteur de risque de tomber sous l’emprise d’un proxénète. Malgré la présence d’une vulnérabilité les prédisposant à s’investir dans une relation d’abus, une majorité de jeunes femmes démontrent une ouverture face au monde prostitutionnel avant de faire la connaissance d’un proxénète. L’entrée dans le domaine de la prostitution ne peut donc être uniquement attribuable à l’influence d’un proxénète et constitue plutôt le corollaire d’un amalgame de facteurs. Au début de la relation, la manipulation du proxénète vise essentiellement à renforcer un intérêt à se prostituer déjà présent chez plusieurs jeunes femmes. Dans le cas de celles qui n’ont jamais envisagé de s’adonner à des activités de prostitution, c’est une dépendance affective préexistante qui les amènera à se laisser convaincre de s’engager dans cette avenue. Que la nature de la relation avec le proxénète soit professionnelle ou amoureuse, toutes les jeunes femmes que nous avons rencontrées sont rapidement confrontées à des stratégies de manipulation et font les frais de manifestations de violence visant à les assujettir. L’amorce d’une prise de conscience de la situation d’abus qui leur est imposée constitue l’élément-clé qui les amène à prendre la décision de quitter leur proxénète et à accepter de coopérer avec les policiers. Celles qui entretiennent une relation de travail avec le proxénète amorceront cette réflexion avant celles en relation de couple. Ce constat s’explique par l’amour que celles qui se considèrent en relation de couple ressentent à l’égard du proxénète qui, non seulement les rend plus vulnérables à sa manipulation, mais freine également toute tentative d’autonomisation face à lui. Le recours à l’aide des policiers ne va pas de soi pour toutes les jeunes femmes sous le joug d’un proxénète. Bien que l’influence d’une personne bienveillante joue souvent un rôle significatif sur leur décision de porter plainte, le choix de collaborer avec les intervenants judiciaires découle essentiellement de leur propre réflexion psychologique vis-à-vis de leur situation. En portant plainte, elles souhaitent généralement être délivrées de l’emprise du proxénète et être protégées par le système pénal afin d’avoir le temps nécessaire pour prendre des décisions quant à la réorganisation de leur vie. Pendant les procédures judiciaires, les jeunes femmes se disent pour la plupart anxieuses à l’idée de rendre témoignage. Leurs appréhensions sont essentiellement liées à la crainte de revoir le proxénète ainsi qu’à la peur de ne pas être crue par le juge. Les principales motivations qui poussent les interviewées à maintenir leur plainte sont le désir de démontrer au proxénète qu’il n’a plus d’emprise sur elles et de mettre un terme à cette expérience de vie. La représentation qu’elles se font du traitement reçu dans le cadre des procédures pénales est généralement positive pour peu que l’attitude des intervenants judiciaires à leur endroit ait été empreinte d’empathie et qu’elles aient été impliquées dans le dossier. Ainsi, qu’elles aient initié ou pas la démarche pénale, les jeunes femmes qui se sentent soutenues par les policiers et les intervenants judiciaires seront plus enclines à maintenir leur plainte jusqu’à la fin des procédures pénales. Suite à leur relation avec le proxénète, les jeunes femmes sont aux prises avec de multiples conséquences qui affectent différentes sphères de leur vie. Malgré leurs nombreuses séquelles psychologiques, physiques et sociales, peu sont celles qui s’impliquent jusqu'au bout d’une démarche thérapeutique. Plusieurs estiment ne pas être prêtes à se lancer dans une telle démarche, alors que d’autres ont l’impression que personne ne peut réellement les aider et préfèrent s’en remettre à leur résilience ou utiliser des moyens alternatifs pour passer au travers de cette épreuve de vie. Les jeunes femmes qui reçoivent l’aide de leurs proches et/ou d’organismes professionnels sont celles qui perçoivent le plus rapidement les effets bénéfiques de leur implication pénale. Il ressort de notre analyse que l’expérience pénale vient renforcer une autonomisation déjà amorcée par la jeune femme lors de la rupture avec le proxénète. Les impacts de l’implication pénale sont doubles : elle permet aux jeunes femmes d’augmenter l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes, et de couper définitivement tous contacts avec le souteneur. Le système pénal comporte cependant des limites puisqu’il n’a aucun effet sur le contexte de vie des jeunes femmes et, par le fait même, sur leurs activités prostitutionnelles. Ainsi, bon nombre de jeunes femmes retournent dans leur milieu d’origine après la démarche pénale et doivent continuer à composer avec les conditions associées à leur mode de vie antérieur. Qui plus est, l’effet déstabilisant lié à l’expérience pénale a pour conséquence de retarder leur rétablissement psychologique et la réorganisation de leur existence. Celles qui arrivent à réorienter le plus rapidement leur vie sont les jeunes femmes qui reçoivent le soutien de leurs proches ainsi que celles qui n’entretenaient pas de relation amoureuse avec le proxénète. Mots-clés : proxénétisme, prostitution, système pénal, empowerment, stigmatisation. / The present study focuses on the experiences of the criminal justice system by a number of young women, all of whom have pressed charges or testified against a pimp. In carrying out our research, our objective was to understand the experiences of these young women during their relationship with the pimp, as well as gaining a better insight into their reasons and expectations when they turned to the criminal justice system. We also aimed to identify the effects such judicial experiences have had on their lives in general. In order to gather the young women’s perspectives and faithfully report the meaning they attribute to their experiences of criminal procedure, we carried out ten non-directive interviews with young women who had been through such an experience. First of all, our analysis shows that emotional fragility combined with a precarious financial situation constitute a risk factor of falling under the control of a pimp. Despite an existing vulnerability predisposing these women to become involved in an abusive relationship, the majority of such young women demonstrate an open-minded approach to the world of prostitution prior to meeting a pimp. Thus, their entrance into prostitution cannot be solely attributed to the influence of a pimp and seems rather to be the outcome of a combination of factors. At the beginning of the relationship, the pimp’s manipulation essentially aims to reinforce this interest in prostitution already present in several of the young women. In the case of those women who had never envisaged engaging in prostitution, a pre-existing affective dependence could lead them to be persuaded to follow this path. Whether the relationship with the pimp is professional or romantic, all the young women we met were quickly confronted with strategies of manipulation and were exposed to displays of violence aimed at subjugating them. The initial realisation of the abusive situation to which they are being subjected constitutes the key factor leading them to make the decision to leave their pimp and agree to cooperate with the police. Those who had a professional relationship with their pimp came to this decision before those in a romantic relationship with the pimp. This observation can be explained by the love which those who considered themselves to be in a romantic relationship felt for their pimp, which not only made them more vulnerable to his manipulation but also slowed all attempts to empower themselves against him. Turning to the police for help is not an obvious choice for all young women under a pimp’s control. While the influence of a caring person often plays a significant role in their decision to press charges, the decision to cooperate with criminal justice officials usually arises from their own psychological reflection concerning their situation. By pressing charges, they generally hope to get away from their pimp’s control and be protected by the legal system, giving them the necessary time to make decisions to turn their lives around. During the judicial procedure, most of these young women say they are anxious at the idea of testifying. Their apprehension is essentially linked with the fear of seeing the pimp again, along with fear of not being believed by the judge. The main reasons motivating interviewees to maintain their charges are the desire to show the pimp he no longer has any control over them and also to end this episode of their life. Their representations of the treatment they received during the criminal justice procedure are generally positive if legal officials have shown empathy towards them and if the women have been encouraged to be involved in the legal case. Thus, whether the women initiated the legal procedure themselves or not, those who feel supported by the police and criminal justice officials are more likely to maintain charges to the end of the legal procedure. Following their relationship with the pimp, the young women struggle with many consequences which affect different areas of their lives. Despite numerous psychological, physical and social repercussions, only a small minority ever follow through with a full course of therapy. Many feel they are not ready to undertake such measures, while others feel that nobody can really help them and prefer to rely on their own resilience or use alternative methods to get past this difficult experience. Those young women who receive help from their friends and family or professional organisations more rapidly perceive the beneficial effects of their involvement with the legal system. Our analysis finds that the experience of the legal system serves to reinforce a process of empowerment already initiated by a young woman when her relationship with her pimp ended. The impacts of the young women’s judicial involvement are twofold: it allows them to improve their self-esteem while also permanently cutting all contact with the pimp. However, the criminal justice system does have limits, as the experience has no impact on the young women’s life context nor, by this very fact, on their involvement in prostitution. Consequently, many young women return to their original environments once the criminal procedure is over and continue to face the conditions associated with their previous lifestyle. Moreover, the destabilizing effect associated with the judicial experience causes their psychological recovery and reorganisation of their lives to be delayed. Those who do manage to turn their lives around the fastest are those who receive support from people close to them and also those who were not in a romantic relationship with their pimp. Key words: pimping, prostitution, criminal justice system, empowerment, stigmatisation.
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Le proxénétisme et la police : trajectoires, efficacité et logiques de décision policières

Chadillon-Farinacci, Véronique 01 1900 (has links)
La présente thèse vise à analyser et à explorer la gestion du proxénétisme par les forces de l’ordre suivant les trajectoires criminelles et policières de personnes éventuellement enquêtées pour du proxénétisme, les logiques de décisions policières et l’efficacité des interventions policières dont ces proxénètes font l’objet. Elle étudie les interventions policières dont les proxénètes font l’objet par l’analyse quantitative de données policières d’une grande ville canadienne entre 2001 et 2014 (n=589) en trois analyses. D’abord, l’approche typologique privilégiée consiste à partitionner les trajectoires des proxénètes enquêtés en différentes classes. Elle rend compte de la diversité des proxénètes contemporains, diversité perceptible dans les caractéristiques mises en lumière par la construction de trois groupes de trajectoires : les gestionnaires discrets, les polymorphes peu violents et les suractifs querelleurs. Nos résultats indiquent qu’une minorité de proxénètes se démarquent par leur polymorphisme criminel. Ensuite, l’étude des logiques de décisions policières comprend l’examen de trois principaux registres : le premier s’opère dans une logique policière de résolution d’un crime où le policier priorise les crimes graves et ceux qui s’inscrivent dans une série, le deuxième découle d’un profilage basé sur l’apparence ethnique cumulée du sexe et de l’âge et le troisième registre reprend un discours moralisateur en matière de prostitution. Les séries chronologiques indiquent qu’au fil des années le proxénétisme principalement coercitif gagne en importance par rapport au proxénétisme non coercitif. Les analyses de survie montrent que la fréquence de la criminalité n’influence pas les risques de surveillance proactive, mais que le score moyen de gravité influence les probabilités d’être visé par un contrôle d’identité pour un mois donné. Ce résultat est logique : la gravité d’un crime joue plus sur la surveillance que sa fréquence. Ces résultats cumulés à l’effet important de trois caractéristiques sociodémographiques nous conduisent à rejeter l’hypothèse selon laquelle les policiers sévissent uniformément sans tenir compte du fait que les proxénètes sont criminalisés à des degrés très divers. Or, même si les décisions policières ciblant les proxénètes obéissent à une logique pragmatique qui les conduit à contrôler plus souvent les suspects ayant des antécédents les plus graves, il n’en reste pas moins que, à criminalité comparable, la distribution des interventions policières s’apparente à des pratiques qui ne sont pas limitées à des considérations pragmatiques. Enfin, en ce qui a trait à l’efficacité des interventions policières à dissuader la récidive des proxénètes enquêtés, d’autres analyses de survie indiquent qu’une criminalité fréquente précipite la récidive, peu importe le type de proxénétisme. De plus, la surveillance policière n'a pas d’effet sur les probabilités de récidive. Les proxénètes enquêtés semblent insensibles à ces mesures, donc si l’arrestation est dissuasive, elle ne l’est pas suffisamment pour montrer un effet sur la trajectoire. De plus, l’influence de la gravité moyenne sur les risques de récidive porte à croire à la présence d’un délai de l’effet de dissuasion où les proxénètes en viennent à commettre plusieurs délits, donc leur trajectoire accumule les interventions policières, par exemple pour des crimes contre la personne ou encore pour des bris de conditions. Sans prostitution, il n’y a pas de proxénétisme. C’est pourquoi afin de comprendre la place du proxénétisme dans l'industrie de la prostitution, il est essentiel de tenir compte des deux principales approches d’études de la prostitution : d'une part la perspective réglementariste, qui cadre la prostitution comme un travail non reconnu, d'autre part la position abolitionniste, qui suggère que la prostitution est une forme de violence faite aux femmes dans le cadre d'une situation à laquelle elles n'ont jamais consenti. Bien que les deux postures puissent être défendues, la présente thèse offre un point de vue nuancé où des questions relatives à la criminalité des proxénètes et à l’influence du discours dominant sur les pratiques policières et à leur efficacité sont soulevées. La thèse conclut par une discussion sur l’allocation de ressources policières spécialisées dans la lutte au proxénétisme, à la traite de personne et à l’exploitation sexuelle et sur leur apport pour réunir des conditions de prostitution plus sécuritaires. / The present thesis aims to analyze and explore the management of procuring by the police according to the criminal and police trajectories of people eventually investigated for procuring crimes, the logics of police decisions and the effectiveness of police interventions aiming these people. The thesis analyzes police interventions of which pimps are the object during their trajectory by the quantitative analysis of police data reconstituting the criminal and police trajectories of people eventually targeted in a pimping investigation of a large Canadian city between 2001 and 2014 (n=589). First, the preferred typological approach consists in dividing trajectories into different classes. It accounts for the diversity of contemporary pimps, a perceptible diversity in the characteristics brought to light by the construction of three groups of trajectories: discrete managers, low-violent polymorphs and quarrelsome overactives. Our results indicate that a minority of pimps stand out for their criminal polymorphism. Second, the study of the logics of police decisions includes the examination of three main registers: the first takes place in a police logic of resolution of a crime where the police officer prioritizes the serious crimes and those which are part of a series, the second arises from profiling based on the cumulative of ethnic appearance, sex and age and the third register takes up a moralizing discourse on prostitution. Time series indicate that, over the years, coercive pimping has gained in importance in investigations over non-coercive pimping. However, survival analyzes show the frequency of crime does not influence the risks of proactive surveillance, but that the average severity score does influence the odds of being targeted for an identity check in a given month. This result is logical: the seriousness of a crime affects surveillance more than its frequency. These results, combined with the important effect of the three socio-demographic characteristics leads us to reject the hypothesis according to which the police force uniformly target their suspects without considering the fact that alleged pimps are criminalized to varying degrees. However, even if police decisions targeting pimps obey a pragmatic logic which leads them to more often check suspects with the most serious criminal records, the fact remains that, for comparable criminality, the distribution of police interventions regarding street checks are not limited to pragmatic considerations. Third, with regard to the effectiveness of police interventions in deterring the recidivism of alleged pimps, survival analyzes indicate that frequent crime precipitates recidivism, regardless of the type of pimping. In addition, police surveillance has no effect on the likelihood of recidivism. The pimps investigated seem unresponsive to these measures, so while the arrest might be a deterrent, it is not enough to show an effect on the trajectory. In addition, the influence of average severity on the risk of recidivism suggests the presence of a delay in the deterrent effect where pimps come to commit several offenses, so their trajectory accumulates police interventions, for example for violent crimes or for breach of conditions. Without prostitution, there is no third parties or pimps. This is why in order to understand the place of pimps and third parties in the sex industry, it is essential to address the two main approaches and their vision of prostitution: one perspective frames prostitution as a unrecognized work, and the other one suggests that prostitution is a form of violence against women in a situation to which they have never consented. Although both positions can be defended, this thesis offers a nuanced point of view where questions relating to the criminality of pimps and the influence of the dominant discourse on police practices and their effectiveness are raised. The thesis concludes with a discussion on the allocation of police resources specializing in the fight against human trafficking and sexual exploitation and their contribution to bringing together safer prostitution conditions.
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L’écosystème des crimes de bars de danse érotique québécois

Nicolas-Pierre, Yamilée 11 1900 (has links)
Il existe des associations entre les bars de danse érotique et les activités illicites, dans les écrits journalistiques et scientifiques. Nous avons vérifié ces associations en menant une description des crimes et déviances associés aux bars de danse érotique. Puis, nous avons tenté d’expliquer l’organisation et la structure de ces crimes, en nous appuyant sur l’approche du crime organisant et la théorie de l’écosystème du crime, de Felson (2006). Des entretiens semi-dirigés ont été conduits avec dix femmes danseuses, une femme shooter girl, un propriétaire, un portier et deux clients. Une analyse thématique à deux niveaux a montré que les délits se rapportent aux stupéfiants, à la prostitution, au proxénétisme, aux déviances, et à divers actes de violence. Des distinctions importantes, quant au contrôle selon les établissements sont notées. La structure et l’organisation des crimes peuvent s’expliquer par une logique propre aux relations symbiotiques et interdépendantes, tel que le suggère la théorie de l’écosystème du crime de Felson. Ainsi, la structure des délits peut prendre une forme mutualiste ou parasitaire. L’interrelation propre au neutralisme explique l’organisation générale de ces délits. Le milieu criminogène de la danse érotique offre de multiples opportunités, qui seront saisies par les acteurs motivés, en vue de réaliser un bénéfice personnel. Deux constats étonnants : les données suggèrent que l’implication des organisations criminelles est relativement limitée; et les conséquences occasionnées par les activités du milieu présentent un caractère inquiétant, particulièrement pour les femmes. Des efforts en matière de prévention situationnelle seraient appropriés pour réduire les opportunités. / Erotic dance clubs are perceived as being linked to numerous illegal activities. In this study, we describe crimes associated with erotic dance bars in Quebec, focusing on criminal and deviant acts, and aiming to establish their level of organization and structure. This analysis is guided by two theoretical frameworks: the organizing crime approach and Felson’s (2006) crime ecosystem theory. Fieldwork was undertaken by conducting guided interviews with ten female dancers, a shooter girl, a club owner, a doorman and two patrons. A thematic analysis was conducted at two levels. Findings illustrate that crime in such settings are generally linked to the consumption and sale of narcotics, prostitution and pimping, deviances, and various crimes of violence. The analysis also revealed that control mechanisms and management varied greatly across clubs. The structure and organization of crime could be understood, in Felson’s (2006) crime ecosystem terms, as symbiotic and interdependent relationships between mutualistic and parasitic parties. Overall, the criminogenic environment of erotic dance clubs, offers many opportunities to be seized by individuals motivated to make personal gain. Additional findings suggest that the involvement of criminal group is relatively limited; and the consequences caused by various legitimate and unlawful activities pose a great deal of concerns, in particular for women. In such contexts, situational prevention measures would be adequate to reduce opportunities.
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L’écosystème des crimes de bars de danse érotique québécois

Nicolas-Pierre, Yamilée 11 1900 (has links)
Il existe des associations entre les bars de danse érotique et les activités illicites, dans les écrits journalistiques et scientifiques. Nous avons vérifié ces associations en menant une description des crimes et déviances associés aux bars de danse érotique. Puis, nous avons tenté d’expliquer l’organisation et la structure de ces crimes, en nous appuyant sur l’approche du crime organisant et la théorie de l’écosystème du crime, de Felson (2006). Des entretiens semi-dirigés ont été conduits avec dix femmes danseuses, une femme shooter girl, un propriétaire, un portier et deux clients. Une analyse thématique à deux niveaux a montré que les délits se rapportent aux stupéfiants, à la prostitution, au proxénétisme, aux déviances, et à divers actes de violence. Des distinctions importantes, quant au contrôle selon les établissements sont notées. La structure et l’organisation des crimes peuvent s’expliquer par une logique propre aux relations symbiotiques et interdépendantes, tel que le suggère la théorie de l’écosystème du crime de Felson. Ainsi, la structure des délits peut prendre une forme mutualiste ou parasitaire. L’interrelation propre au neutralisme explique l’organisation générale de ces délits. Le milieu criminogène de la danse érotique offre de multiples opportunités, qui seront saisies par les acteurs motivés, en vue de réaliser un bénéfice personnel. Deux constats étonnants : les données suggèrent que l’implication des organisations criminelles est relativement limitée; et les conséquences occasionnées par les activités du milieu présentent un caractère inquiétant, particulièrement pour les femmes. Des efforts en matière de prévention situationnelle seraient appropriés pour réduire les opportunités. / Erotic dance clubs are perceived as being linked to numerous illegal activities. In this study, we describe crimes associated with erotic dance bars in Quebec, focusing on criminal and deviant acts, and aiming to establish their level of organization and structure. This analysis is guided by two theoretical frameworks: the organizing crime approach and Felson’s (2006) crime ecosystem theory. Fieldwork was undertaken by conducting guided interviews with ten female dancers, a shooter girl, a club owner, a doorman and two patrons. A thematic analysis was conducted at two levels. Findings illustrate that crime in such settings are generally linked to the consumption and sale of narcotics, prostitution and pimping, deviances, and various crimes of violence. The analysis also revealed that control mechanisms and management varied greatly across clubs. The structure and organization of crime could be understood, in Felson’s (2006) crime ecosystem terms, as symbiotic and interdependent relationships between mutualistic and parasitic parties. Overall, the criminogenic environment of erotic dance clubs, offers many opportunities to be seized by individuals motivated to make personal gain. Additional findings suggest that the involvement of criminal group is relatively limited; and the consequences caused by various legitimate and unlawful activities pose a great deal of concerns, in particular for women. In such contexts, situational prevention measures would be adequate to reduce opportunities.

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