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Ethos et écriture performative dans le manifeste avant-gardiste : l'apport des autrices et femmes artistesBeauchamp Houde, Sarah-Jeanne 08 1900 (has links)
Thèse en cotutelle / Le genre du manifeste prend son essor dans la première moitié du XXe siècle, notamment
dans le contexte des avant-gardes historiques en réaction aux nombreux bouleversements sociopolitiques et esthétiques à l’aube des deux guerres mondiales. Alors que les signataires des
manifestes dits « fondateurs » des mouvements futuriste, dadaïste et surréaliste se sont vu arroger
le titre de « chef de file » dans la foulée de leur publication, la faible participation des femmes dans
leur élaboration est remarquable, se limitant tout au plus à une co-signature (comme dans le cas de
Sophie Taeuber et du manifeste Dada-Zurich). Or, nombreuses sont les autrices et les artistes à
avoir investi ce genre mêlant création et théorie dans une volonté de négocier avec la pensée
dominante d’un mouvement avant-gardiste donné et – cela va sans dire – avec les conventions
littéraires et esthétiques institutionnalisées.
Observer leurs productions dans une approche à la fois féministe et rhétorique montre que
les femmes signataires investissent singulièrement cette écriture marquée par la provocation et la
violence verbale. Elles forcent ainsi la redéfinition des trois principes fondateurs du geste
manifestaire : l’opposition, l’imposition et le regroupement. En résultent des programmes
polémiques en réaction explicite aux manifestes officiels ainsi qu’à d’autres consacrés à la défense
et à l’illustration d’une pensée artistique qui se veut plus indépendante des textes signés par des
hommes. En se mettant elles-mêmes en scène, les créatrices incarnent des positions de dissociation par rapport à certaines idées, valeurs ou pratiques scripturaires et artistiques défendues plus largement dans l’un ou l’autre des mouvements. Dès lors, le manifeste devient le lieu d’une réelle performance de soi rendant possible l’appropriation par les femmes de ce genre historiquement investi par les hommes pour l’adapter à un discours qui s’inscrit dans une marginalité complète. / The genre of the manifesto is linked to the cultural history of the first half of the 20th century
with the historical avant-gardes, in reaction to the numerous socio-political and aesthetic upheavals
at the dawn of the two world wars. While the signatories of the so-called « founding » manifestos
of the Futurist, Dada and Surrealist movements were given the title of « chef de file » in the wake
of their publication, the low level of participation by women in their elaboration is remarkable,
limited at most to a co-signature (such as Sophie Taeuber with the Dada-Zurich manifesto). Yet
many female authors and artists have taken up this genre, which combines creation and theory, in
a desire to negotiate with the dominant thought of a given avant-garde movement and – it goes
without saying – with institutionalized literary and aesthetic conventions.
Observing their productions from both a feminist and a rhetorical perspective shows that
the women signatories are singularly invested in this form of writing marked by provocation and
verbal violence. In doing so, they force a redefinition of the three founding principles of the
manifesto gesture: opposition, coercion and grouping. The result is polemical programs in explicit
reaction to official manifestos, as well as others devoted to the defense and illustration of an artistic
thought more independent of texts signed by men. By putting themselves on stage, women creators
embody positions of dissociation from certain ideas, values or scriptural and artistic practices
defended more broadly in one or other of the movements. From then on, the manifesto becomes
the site of a real self-performance, making it possible for women to appropriate a genre historically
invested by men and adapt it to a discourse that is completely marginal.
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Hilda Mundy : guerre, après-guerre et modernité : écriture d’avant-garde dans la Bolivie des années 30 / Hilda Mundy : war, post-war and modernity : avant-garde writing in Bolivia in the thirty'sZavala Virreira, Rocio 30 January 2013 (has links)
Ecrivaine bolivienne des années 30 - oubliée jusqu'aux années 90- Hilda Mundy s'est fait connaître notamment à la fin de la guerre du Chaco (1932-1935) et dans l'immédiat après-Guerre comme chroniqueuse humoristique à Oruro, sa ville natale. Ses chroniques sont autant d'exemples d'une écriture des moeurs, critique et satirique de la bonne société de son temps et notamment à l'égard d'une morale hypocrite et bigote. Satire des puissants, les écrits d'Hilda Mundy viseront également les travers et les scandales de la vie politique de l'époque ainsi que la montée du militarisme qui se profilait à la fin de la guerre ; ceci marquera le destin de l'écrivaine sous le signe de la censure. Son seul livre Pirotecnia, ensayo miedoso de literatura ultraista, publié à La Paz en 1936, est la suite de cette écriture des formes brèves, centrée sur la désacralisation des symboles du pouvoir. Les thèmes de la ville moderne, de la technique, du jeu et de l'attaque contre la tradition, présents aussi dans ses écrits parus dans la presse, constituent l'univers avant-Gardiste de Pirotecnia. Mouvement et méfiance sont au coeur de cette littérature moderne qui dit moi. Le moi de l'écriture mundyenne, riche de son hétéronymie, est porteur d'un projet poétique propre à une esthétique des arts scéniques où le masque dont on parle le plus est celui de la parole. / A Bolivian writer in the thirty's - forgotten until the 90's - Hilda Mundy became known especially at the end of the Chaco War (1932-1935) and in the immediate post-War period as a humouristic columnist in Oruro, the town where she was born. All her columns are instances of a literature of manners, on which she turns a critical and satirical eye. Her remarks on hypocritical and sanctimonious moral standards of her time are particularly scathing. Hilda Mundy's texts satirize the powerful and target the faults and scandals of political life, and the rise of militarism which was looming at the end of the war. This marked the destiny of the writer under the sign of censure. Her only book, Pirotecnia, ensayo miedoso de literatura ultraista, published in La Paz in 1936 remains loyal to this type of writing, favouring short texts and focused on deconsecration of power symbols. The themes of the modern city, of technology, games and gambling and the attack on tradition, which are also present in her press articles, made up the avant-Garde universe of Pirotecnia. Movement and mistrust are at the heart of this modern literature, which is written in the first person. The self of Hilda Mundy's writing is enriched by its heteronymy and continues a poetic project related to an aesthetics of scenic arts, where the most important mask is that of language.
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