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Chirurgie bariatrique, hypercoagulabilité et maladie thromboembolique veineuse : explorations à partir d'une étude de cohorte locale et d'une étude de cohorte nationale / Bariatric surgery, hypercoagulable state and venous thromboembolism disease : from monocentric study to nationwide cohort studyThereaux, Jérémie 16 January 2017 (has links)
Introduction: L’obésité est un facteur connu d’hypercoagulabilité in vitro et in vivo. Cependant peu d’études se sont intéressées aux facteurs de risque d’hypercoagulabilité biologique chez le patient obèse morbide, à sa variation après chirurgie bariatrique (CB) ainsi qu’aux facteurs de risques de maladie thromboembolique veineuse (MTEV) postopératoire après CB. Matériel et Méthodes: Tous les patients destinés à une CB entre le 1er Septembre 2014 et le 31 Janvier 2016 au CHU de Brest étaient éligibles pour notre étude de cohorte locale et ont bénéficié d’un large bilan sanguin préopératoire et à 12 mois postopératoires, incluant des tests de génération de thrombine (GT) avec mesure du potentiel endogène de thrombine (ETP), une méthode validée globale d’évaluation de la coagulation. En parallèle, nous avons extrait de la base du SNIIRAM de l’assurance maladie, tous les patients opérés d’une CB entre le 1er Janvier 2012 et le 30 Septembre 2014 et déterminer la fréquence d’une MTEV dans les 90 jours suivants la CB. Résultats: Cent-deux patients étaient inclus dans notre étude de cohorte brestoise. Les facteurs de risque (OR (95% IC)) de présenter un ETP dans le 4ème quartile de distribution étaient : taux de cholestérol total augmenté (Pas=1mmol/l) (2,6 (1,2-5,4);P =0,01) et taux de fibrinogène augmenté (Pas=1 g/l) (2,2; (1,1-4,5);P = 0,03). A un an post-opératoire (%perte de poids: 33.1±8.3), on retrouvait une baisse significative de l’ETP (%) (111 (96-129) vs. 84 (72-102) ; P<0.001), du taux de fibrinogène (g/l) (4,2±0,8 vs. 3,6±0,8 ; P<0.001) et une baisse non significative du taux de cholestérol total (mmol/l) (4,8±0,8 vs. 4,6±1,0; P=0,08). Apres extraction à partir du SNIIRAM, 110.824 patients étaient inclus. Le taux de MTEV dans les 90 jours était de 0,51%. Les principaux facteurs de risque de MTEV retrouvés en analyse multivariée étaient (P<0.001): un antécédent de MTEV (6,41 (4,50-9,14)), des complications post-opératoires (9,23 (7,30-11,68)), une défaillance cardiaque (2,45 (1,48-4,06), une chirurgie par laparotomie (2,38 (1,59-3,45)), un IMC ≥ 50 kg/m² (1,67 (1,28-2,18)), une sleeve gastrectomy (2,02 (1,39-2,93)) et une procédure de deuxième intention (1,37 (1,10-1,72)). Conclusion : Sur une étude de cohorte de plus de 110.000 patients, nous identifions un taux faible de MTEV dans les 90 jours post-opératoires après CB dépendant de facteurs de risque individuels et liés à la chirurgie. De surcroit nous identifions une baisse de la GT à 1 an post-opératoire en parallèle à une perte de poids massive et à une diminution de l’état inflammatoire. / Introduction: Obese patients are known to be in an in vitro and in an in vivo hypercoagulable state relative to normal-weight patients. Studies focusing exclusively on morbidly obese patients are lacking. Our study aimed to identify markers of enhanced coagulability, to compare its evolution one year after bariatric surgery (BS) and to determine risk factors of venous thromboembolism (VTE) within 90 postoperative days. Methods: All patients scheduled for bariatric surgery (BS) between September 1, 2014 and January 31, 2016 in Brest University Hospital were eligible for our prospective local study. In vitro coagulation was assessed using thrombin generation (TG) tests (Endogenous thrombin potential (ETP)). Data on all patients undergoing BS in France from 1st January 2012 to 30 September 2014 were also extracted from the database of the French national health care (SNIIRAM) to determine the rate of VTE in the 90 days after surgery. Results: One hundred and two patients were included in our study assessing TG. Risk factors for enhanced TG (ETP in the 4th quartile) were increased total cholesterol level (Step=1mmol/l) (2.6 (1.2-5.4); P =0.01) and increased fibrinogen level (Step=1g/l) (2.2 (1.1-4.5); P=0.03). At 12 postoperative months, we found a significant lower ETP (%) (111 (96-129) vs. 84 (72-102 P<0.001)), fibrinogen level (g/l) (4.2±0.8 vs. 3.6±0.8; P<0.001)) and a non-significant trend for lower total cholesterol level (mmol/l) (4.8±0.8 vs. 4.6±1.0; P=0.08). After extraction of the SNIIRAM database, 110,824 patients were included with a rate of VTE of 0.51% (90 post-operative days). Main risk factors for postoperative VTE were (p<0.001): history of VTE (6.41 (4.50-9.14)), postoperative complications (9.23 (7.30-11.68)), heart failure (2.45 (1.48-4.06), open approach (2.38 (1.59-3.45)), BMI ≥ 50 kg/m² (1.67 (1.28-2.18)), sleeve gastrectomy (2.02 (1.39-2.93)) and redo procedure (1.37 (1.10-1.72)). Conclusions: Our study highlights the role of total cholesterol and blood inflammatory marker levels in enhancing TG in morbidly obese patients and shows a decrease of TG at 12 months after BS. The risk of postoperative VTE after BS is low depending on the individual risk level.
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Investigation de l’état hypercoagulable chez le chien grâce à la génération de thrombine modifiée par l’ajout d’anticoagulantsTrudel, Caroline 04 1900 (has links)
Les tests de coagulation actuellement disponibles en médecine vétérinaire ne parviennent pas à détecter l’état hypercoagulable de manière fiable. Les tests usuels de l’hémostase (ex : PT, PTT, antithrombine, D-dimères, etc.) n’évaluent malheureusement qu’une infime portion de la coagulation sanguine. Les tests globaux de l’hémostase, incluant la thromboélastographie et la génération de thrombine, permettent une évaluation plus complète de l’hémostase, incluant l’équilibre entre les facteurs procoagulants et anticoagulants. Ceux-ci comportent cependant encore certaines lacunes quant à leur performance diagnostique. L’étude présentée dans ce mémoire propose des modifications à la génération de thrombine conventionnelle dans le but d’identifier un état hypercoagulable chez des chiens malades. Plus précisément, nous avons comparé les effets in vitro de la thrombomoduline et de daltéparine sur la génération de thrombine réalisée chez des chiens sains et des chiens malades, pour démontrer une déficience en anticoagulants endogènes (i.e. protéine C et antithrombine) chez ces derniers. Pour se faire, 10 chiens sains et 10 chiens malades ont été sélectionnés en fonction de leur historique, examen physique et analyses sanguines. Du plasma pauvre en plaquettes a été obtenu pour chaque chien à partir de sang total citraté, aliquoté et congelé à -80 ̊Celsius pendant moins de 18 mois. La génération de thrombine a été mesurée sur le plasma décongelé à l'aide de la méthode Calibrated Automated Thrombogram. Les mesures ont d’abord été réalisées sans anticoagulant, puis avec l’addition de thrombomoduline et de trois concentrations de daltéparine (0,2, 0,4 et 0,6 U/ml). Le potentiel de thrombine endogène (ETP), le temps d’initiation (Lag time), le temps pour l’atteinte du pic (TTPeak) et le pic (Peak) ont été obtenus et analysés à l'aide d'un modèle linéaire mixte (p < 0,05). Aucune différence n’était observée entre les groupes avant l’ajout d’anticoagulants. L’ajout de thrombomoduline et de daltéparine entraînait une diminution significative de l'ETP et du Peak dans les deux groupes. Cependant, l’effet de ces deux anticoagulants étaient significativement moins marqué dans le groupe malade par rapport au groupe sain, à l'exception du Peak aux concentrations de daltéparine les plus élevées (0,4 U/ml et 0,6 U/ml). Cette modification de la génération de thrombine conventionnelle permet donc de mettre en évidence un déficit en anticoagulant endogène chez les chiens malades, chez lesquels la génération de thrombine est moins affectée par l’ajout in vitro de substances anticoagulantes. Par conséquent, effectuer la génération de thrombine avec et sans l'ajout d'anticoagulants exogènes pourrait être bénéfique pour la détection des états d'hypercoagulables chez le chien. / Current coagulation testing in veterinary medicine fails to reliably and consistently identify hypercoagulable states. Traditional coagulation assays (e.g. PT, PTT, antithrombin, D-dimers, etc.) only assess a small portion of the process of coagulation. Global coagulation assays, including thromboelastography and thrombin generation, allow a more complete evaluation of hemostasis, including the balance of procoagulant versus anticoagulant blood components. However, these tests still have shortcomings in terms of their diagnostic utility. The study presented in this thesis investigates modifications to conventional thrombin generation techniques as an attempt to better identify hypercoagulable states in sick dogs. More specifically, we aimed to compare the in vitro effects of thrombomodulin and dalteparin on thrombin generation performed in healthy dogs and dogs presented with illnesses associated with hypercoagulable states. We hypothesized that addition of these agents would demonstrate endogenous anticoagulant deficiencies (i.e. protein C and antithrombin) in sick dogs. Ten healthy dogs and ten sick dogs were selected based on history, physical examination and complete blood work. Platelet-poor plasma was obtained from citrated whole blood, aliquoted and frozen at -80 ̊Celsius for less than 18 months. Thrombin generation was measured on thawed plasma using a Calibrated Automated Thrombogram assay. Measurements were performed without anticoagulant and with the addition of thrombomodulin and dalteparin at three dilutions (0.2, 0.4 and 0.6 U/ml). Endogenous thrombin potential (ETP), lag time (Lag time), time to peak (TTPeak) and peak thrombin generation (Peak) were recorded and analyzed using a mixed linear model (p < 0.05). No difference was observed between the groups before the addition of anticoagulants. The addition of thrombomodulin and dalteparin significantly decreased ETP and Peak thrombin generation in both groups. However, the effects of both anticoagulants were significantly less in the diseased group compared to the healthy group, except for Peak at the highest dalteparin concentrations (0.4 U/ ml and 0.6 U/ml). The addition of thrombomodulin and dalteparin to plasma in vitro highlights an endogenous anticoagulant deficiency in this population of sick dogs, by failing to reduce thrombin generation to the same extent as in healthy dogs. Therefore, performing thrombin generation with and without the addition of exogenous anticoagulants might be beneficial for the detection of hypercoagulable states in the dog.
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