Spelling suggestions: "subject:"industrie audiovisual"" "subject:"industrie audiovisuais""
1 |
Hors champ : la marginalisation des femmes québécoises devant et derrière la caméraGarneau, Marie-Julie January 2009 (has links) (PDF)
Prenant le relais sur les formes écrites dites traditionnelles, les images cinématographiques et télévisuelles, issues de cette nouvelle ère des communications dans laquelle nous baignons depuis quelques décennies à peine, ont désormais une importance capitale. Puisque c'est bien souvent à travers ces médias de masse que l'on se forge une opinion et un point de vue sur le monde qui nous entoure, l'énorme pouvoir politique et économique lié à ceux qui contrôlent ce qui sera vu ou non sur nos écrans est donc aujourd'hui indéniable. Or, les femmes québécoises ont longtemps été exclues de la sphère publique, la place qui leur était réservée au sein de l'industrie audiovisuelle reflétant ce que l'on attendait d'elles dans la société traditionnelle en général, soit un rôle de soutien et d'assistance aux hommes, une place de second ordre. Et jusqu'à ce qu'elles parviennent à la réalisation, elles n'avaient aucune emprise sur les représentations féminines à l'écran.
Ainsi, les hommes cinéastes ont-ils véhiculé à outrance les stéréotypes de la femme au foyer ou de la femme hypersexuée : des femmes passives, dépendantes et soumises au regard des hommes L'arrivée des femmes aux commandes de la réalisation à la fin des années soixante, dans la foulée de la seconde vague féministe québécoise, leur a donc permis de revisiter l'univers que l'on dit propre aux femmes et de proposer de nouveaux modèles dans lesquels le public féminin était enfin en mesure de se reconnaître. Mais comme le système de production québécois est de nos jours basé sur une critériologie purement commerciale, le cinéma des femmes a connu un recul inquiétant ces dernières années et l'on peut se surprendre de ce que les femmes réalisatrices, représentant pourtant plus de 50 % de la population, se fassent aujourd'hui si rares dans les postes créatifs de l'industrie québécoise. Privées du pouvoir et des privilèges que confère l'accès aux médiums cinématographique et télévisuel, les femmes se retrouvent minorisées et marginalisées au sein de cette industrie développée, contrôlée et financée de tout temps par des hommes. Désormais, on tend à occulter l'apport culturel des femmes réalisatrices et à minimiser la pertinence de la vision des femmes, la diversité des points de vue étant pourtant nécessaire à toute société démocratique, particulièrement la nôtre qui se targue d'être un modèle de multiculturalisme. Se pourrait-il que les industries cinématographique et télévisuelle québécoises privilégient un sexe plutôt que l'autre? Se pourrait-il aussi que le manque de reconnaissance des compétences des femmes et des thématiques dites féminines soit à la base du mépris social dont elles sont victimes dans l'industrie de la part des producteurs, des techniciens et des diffuseurs? Est-ce que ce manque de reconnaissance pourrait expliquer pourquoi l'histoire de notre cinématographie nationale n'a pas jugé bon jusqu'ici de s'attarder au cinéma des femmes? C'est ce que cette recherche tentera de comprendre en mettant en lumière les enjeux importants liés au pouvoir de se raconter et à la place accordée aux minorités dans l'espace public, en l'occurrence ici les femmes québécoises. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, Réalisatrices, Reconnaissance, Identité narrative, Mépris social, Technologie de genre, Industrie audiovisuelle.
|
2 |
Les plateformes de SVOD confrontées au maintien de la diversité culturelle : une prise de position des États à l'ère numériqueEmery, Lise 22 March 2024 (has links)
Thèse en cotutelle : Université Laval, Québec, Canada et Université Paris-Saclay, Cachan, France. / Cette étude a pour objet la diversité culturelle et son maintien dans le cadre de l’ère numérique et des plateformes de SVOD. Objectif des États dans le cadre de leur souveraineté culturelle, la diversité des expressions culturelles est mise à mal dans un contexte de bouleversement du marché de la production audiovisuelle par les acteurs internationaux issus du numérique. Cet objectif d’intérêt général, tant au niveau national qu’international, doit être préservé par les États, pour ne pas voir la création audiovisuelle perdre en qualité. Il convient dès lors de repenser les systèmes audiovisuels, pour intégrer les plateformes SVOD dans la mise en œuvre des obligations de diversité culturelle, notamment dans le cadre du financement de la création. Cette refonte de l’audiovisuel est en marche en France comme au Canada.
|
3 |
Travailler dans l'ombre : lumière sur le travail précaire des artisan·e·s du cinéma et de la télévision au QuébecParé, Jeanne 02 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à l’expérience du travail à la pige chez les technicien·ne·s en cinéma et télévision au Québec. Dans un contexte de transformations de l’industrie audiovisuelle, de discours sur la dégradation des conditions de travail dans ce secteur et de mutation générale des rapports de travail, nous tentons de saisir la façon dont ces travailleur·se·s particulièrement atypiques et invisibles vivent leur métier et leur statut. Plus précisément, nous documentons l’expérience concrète et quotidienne de la précarité d’emploi qui est souvent associée à ce milieu et proposons un ancrage empirique à ce concept.
Pour ce faire, nous avons réalisé dix entretiens semi-dirigés avec des technicien·ne·s de différents corps de métier. À partir de l’idéaltype d’intégration professionnelle et du concept de rapport au travail et à l’emploi développés par Paugam (2000), nous analysons ce corpus et observons deux types d’intégration propices à l’émergence de formes diverses de précarité : l’intégration « incertaine » et « laborieuse », qui témoignent de rapports ambivalents à plusieurs aspects du travail et de l’emploi. Ces constats informent sur le contenu possible de la précarité qui est généralement associée à l’emploi atypique. Dans une deuxième portion d’analyse, nous révélons une série de stratégies individuelles de gestion de la précarité, mettant en relief l’importance des réseaux de relations et la diversification des activités dans le contrôle de l’instabilité d’emploi. On note à cet égard une tendance à la responsabilisation individuelle face aux risques du travail précaire, qui ne sont que partiellement absorbés par la protection sociale étatique et syndicale.
Au terme de ces analyses, nous proposons des pistes de réflexion sur les liens qui unissent la hausse du travail atypique et le travail précaire en audiovisuel. Les transformations du rôle de l’État et la construction d’une nouvelle rationalité néolibérale sont mobilisées pour éclairer notre exploration de l’expérience individuelle et de l’organisation du travail en cinéma et télévision. / This thesis examines the experience of freelance work among film and television technicians in
Quebec. In a context of transformation of audiovisual industry, of speeches on the deterioration of
its working conditions and a constantly changing world of work, we propose an analysis of the
reality of these particularly atypical and invisible workers. More specifically, we focus on their
concrete and daily experience of job precarity which is often associated with this industry,
proposing an empirical base to this concept.
To this end, we interviewed ten audiovisual workers from diverse technical departments. Firstly,
based on the concepts of professional integration « ideal type » and « relationship to work and
employment » developed by Paugam (2000), we analyze this corpus and observe two types of
professional integration: the « uncertains » and the « laborious », which inform on the different
forms of precarity and shows the ambivalence toward it. Secondly, we present various individual
strategies developed by these workers to deal with precarity, pointing out the importance of
networks and diversification of economic activities in the job instability control. In that regard, we
note a trend toward individual accountability and responsibility for the risks of precarious
employment, which are partly absorbed by state and union protection.
To conclude, we share a few thoughts on the links between flexible and atypical work and precarity
in the audiovisual industry. We explore the transformation of the state’s role and the rise of a
neoliberal rationality in light of the individual experience and work organization in film and
television industry.
|
Page generated in 0.0925 seconds