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Le renseignement et la gendarmerie nationale : enjeux et perspectives / Intelligence and the national gendarmerie : issues and perspectivesHamoir, Clement 13 November 2019 (has links)
Alors que la gendarmerie nationale exerce ses missions sur l’ensemble du spectre de la sécurité nationale, celle du renseignement est longtemps demeurée en retrait. La reconnaissance de cette compétence, enfin acquise en 2009 après d’âpres débats, lui a permis de revendiquer un nouveau positionnement dans l’organisation administrative des services. Dans un contexte marqué par la nécessaire prise en compte de la menace terroriste, elle est parvenue à créer son propre service de renseignement en 2013, la SDAO. Bien qu’intégrée depuis toujours à son organisation dans le cadre d’une approche généraliste de la sécurité, la fonction de renseignement de la gendarmerie est désormais incarnée dans sa structure. Sa reconnaissance par la loi de 2015 relative au renseignement permet de consacrer la gendarmerie nationale comme un acteur à part entière du renseignement. Dès lors, l’institution a progressivement adapté son organisation pour répondre aux enjeux posés par ce nouveau droit du renseignement et prendre en compte ses nouvelles prérogatives. Cependant, ces évolutions bouleversent les équilibres. En interne, le centre de gravité du renseignement de sécurité intérieure s’est détaché de la fonction de police judiciaire pour être repositionné au niveau de la SDAO. A l’extérieur, la création de cette nouvelle entité, en parallèle des problématiques posées par l’intégration de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur, met en lumière le caractère à la fois central mais sensible de la coordination avec les autres services. Par les enjeux qu’il soulève, le renseignement questionne ainsi le modèle français de police autour de deux logiques opposées, celle du maintien de l’autonomie de chaque institution ou le renforcement de la complémentarité entre elles. Les choix qui seront pris feront en évoluer une au détriment de l’autre. / While the national gendarmerie carries out its missions on the whole spectrum of the national security, that of the intelligence for a long time remained in withdrawal. The recognition of this competence, finally acquired in 2009 after bitter debates, allowed him to claim a new position in the administrative organization of services. In a context marked by the need to take into account the terrorist threat, it managed to create its own intelligence service in 2013, the SDAO. Although it has always been part of its organization as part of a global approach to security, the intelligence function of the gendarmerie is now embodied in its structure. Its recognition by the law of 2015 on the intelligence makes it possible to devote the national gendarmerie as a full actor of intelligence. Since then, the institution has gradually adapted its organization to respond to the challenges posed by this new intelligence law and to take into account its new prerogatives. However, these developments upset the equilibrium. Internally, the center of gravity of internal security intelligence broke away from the judicial police function to be repositioned at the level of the SDAO. Outside, the creation of this new entity, in parallel with the problems posed by the integration of the gendarmerie at the Ministry of the Interior, highlights the central but sensitive nature of coordination with other services. By the issues it raises, intelligence questions the French police model around two logics that currently oppose, that of maintaining the autonomy of each institution or reinforcing the complementarity between them.
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Le rôle et l’implication de la communauté des services de renseignement français dans la lutte contre le processus de radicalisation violente d’inspiration jihadiste depuis 2015 / Responsabilities and involvement of the french intelligence community in the fight against violent jihadist-inspired radicalization process since 2015Cherigui, Heddy 04 July 2019 (has links)
Alors que depuis 2015, en France, la menace terroriste d’inspiration jihadiste s’avère prégnante, protéiforme et durable, sa détection s’impose dorénavant comme un enjeu fondamental pour les services de renseignement soumis à des missionsd’une sensibilité accrue. Le volume important d’ individus détectés et suivis au titre de la radicalisation violente d’inspiration jihadiste, a entraîné un redimensionnement des services de renseignement français depuis ces quatre dernières années. Leur rôle et leur implication s’inscrivent désormais au travers d’une démarche proactive mise en oeuvre par des moyens humains réévalués mais aussi soutenue par des procédés techniques toujours plus élaborés et encadrés par un droit du renseignement récent qui a su s’imbriquer au sein d' un arsenal juridique antiterroriste en plein essor. Si le droit du renseignement est un droit d'exception permettant aux services de renseignement de bénéficier de pouvoirs exorbitants, pour autant, il est strictement encadré et soumis à des contrôles institutionnels et juridictionnels prévus par la loi. La restructuration des services français de renseignement, depuis 2015, afin de s’adapter à ses nouveaux défis, semble avoir atteint le niveau d’efficacité requis pour lutter contre le processus de radicalisation violente d’inspiration jihadiste et ainsiéviter le passage à l’acte. Mise sous la pression constante d’une obligation de résultats, la communauté des services de renseignement français doit, parallèlement, agir sous une contrainte juridique permanente afin d’atteindre ses buts sans pour autant négliger le format des moyens mis en oeuvre. / Since 2015, France is facing a more acute and multifaceted jihadist-inspired terrorist threat. This crisis is intended to be a long -lasting one and early detection is becoming a priority issue for intelligence services who are subject to more and more sensitive missions.The increasing amount of detected individuals for jihadist-inspired radicalization has led to a resizing of French Intelligence apparatus over the four past years. Their role and involvement are nowadays more proactive, supported by a rescaling of the human resources and abilities to use more sophisticated intelligence techniques. The latter needed to be framed by a renewed intelligence itself properly nested into the booming counter-terrorist legal framework.The restructuring of the French Intelligence services since 2015, decided in order to face its new challenges, seems to have completed the required level of efficiency when dealing with violent jihad-inspired violence and thus the subsequent action. Intelligence law is a law of exception allowing an outrageous power to intelligence services. Though, it remains strictly monitored andsubmitted to judicial and constitutional review provided by the law. French Intelligence community has to work under a dual obligation of law abiding procedures and results obligation to reach its goals without ever neglecting the proper form about the implemented means.
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L'intelligence artificielle : appréhender les risques de discriminationMorton, Elodie 11 1900 (has links)
Traitement des mégadonnées, surveillance, prédictions comportementales ou aides à la décision, les avantages techniques et commerciaux attribués à l'intelligence artificielle emportent l’engouement et l’adhésion des acteurs économiques privés. Ayant vocation à reproduire les facultés cognitives de l’être humain, l’intelligence artificielle s’immisce ainsi progressivement dans nos activités, nos usages et plus largement, dans nos vies.
Pourtant, les défauts de la technologie inquiètent. Utilisée à des fins de reconnaissance faciale, de profilage publicitaire ou encore de recrutement, les biais de l’intelligence artificielle représentent des risques de discriminations pour les personnes qui interagissent avec cette technologie. Or dans un secteur aussi sensible que le recrutement, un tel risque représente un enjeu aussi bien pour les candidats, exposés à une violation de leur droit fondamental à l’égalité, que pour les employeurs qui, eux, s’exposeraient à des sanctions juridiques.
En l’absence d’un cadre juridique spécifique à l’intelligence artificielle, la question se pose donc de savoir si notre droit permet l’appréhension de ces formes de discriminations à l’embauche.
Le propos de ce mémoire consistera donc à proposer des réponses à cette interrogation en trois temps : l’étude du cadre légal applicable, la gestion du risque de biais discriminatoire et l’enjeu de l’accès à la justice des candidats lésés. / Big data processing, surveillance, behavioral predictions or decision aids, the technical and commercial advantages attributed to artificial intelligence have won the enthusiasm and support of private economic players. Designed to reproduce the cognitive abilities of human beings, artificial intelligence is gradually interfering in our activities, our practices and more widely in our lives.
Nevertheless, the flaws of the technology are concerning. Used for facial recognition, advertising profiling or recruitment purposes, the artificial intelligence biases are a risk of discrimination against people who interact with this technology. In a sector as sensitive as recruitment, such a risk constitutes a challenge both for candidates, exposed to a violation of their fundamental right to equality, and for employers who would be exposed to legal sanctions.
Without a specific legal framework for artificial intelligence, the question therefore arises as to whether our law allows for the apprehension of these forms of discrimination in hiring.
The purpose of this thesis will consist in proposing answers to this question in three stages : the study of the applicable legal framework, the challenges of managing the risk of discriminatory bias, and access to justice for aggrieved candidates.
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