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Dynamiques d'interventions des ergonomes dans le champ du maintien dans l'emploi de salariés malades chroniques / Dynamics of the intervention of ergonomists in the field of keeping chronically ill workers in employmentQueriaud, Celia 08 December 2014 (has links)
Le maintien dans l'emploi d'un salarié malade chronique est une situation de hautecomplexité par des implications professionnelles, juridiques, sociales et relatives à la sphèreprivée, concernant une multitude d'acteurs communiquant de façon plus ou moins efficace.L'ergonome consultant est sollicité ponctuellement pour agir sur cet objet multidimensionnelavec de multiples contingences, impliquant des contraintes de temps, des contretemps etdes imprévus. Dans cette recherche, le processus "maintien dans l'emploi" est modélisé autravers des cadres temporels (fenêtre d'intervention ergonomique et épisode "InterventionMaintien dans l'Emploi") et des temporalités (histoires longues du salarié et de l'entreprise)impliqués. A l'aide de trois grandes méthodes d'analyse (autoanalyse d'interventions,simulations d'interventions et suivis-observations d'autres ergonomes), il est possible decaractériser le pilotage efficace et subtil des dimensions temporelles, mis en oeuvre parl'ergonome dans ce contexte d'intervention précis. Ce pilotage implique une certainedynamique d'intervention alternant des processus de compréhensions et d'actions.L'ergonome agit ici et maintenant mais dépasse aussi le cadre contraint de sa fenêtred’intervention. Il cherche à avoir prise sur chacune de ces dimensions temporelles, par unprocessus actif de construction de sa représentation. Pour pérenniser au mieux le maintiendans l'emploi du salarié concerné, il va tenter de réduire, voire de prévenir les dyschroniesentre ces dimensions temporelles, et de promouvoir entre elles des articulations efficientes. / Keeping a chronically ill person at work is a highly complex situation, considering itsimplications in professional, legal, and social implications as well as those related to theprivate sphere. These situations involve a multitude of stakeholders who communicate inmore or less efficient ways. Consultants in ergonomics are occasionally called on to act uponthis multidimensional object that is subject to many contingencies that involve timeconstraints, delays, and unforeseen events. In this research work, we have modelled theprocess of “maintaining in employment” based on the time frames (the window of ergonomicintervention and the episode of “intervention for maintaining in employment”) and the timelapses (the long-term histories of the employee and of the company) involved. Using threemain methods of analysis (self-analysis of interventions, simulations of interventions andobservations of other ergonomists), we were able to characterize the effective and subtlemanagement of temporal aspects by the ergonomist operating within this specific context ofintervention. This management implies specific dynamics of intervention, alternatingprocesses of understanding and action. Ergonomists act in the “here and now”, but also gobeyond the constrained framework of their window of intervention. They aim to gain controlover each of these temporal dimensions, through a process of active construction of theirrepresentations. In order to maintain the workers involved in sustained employment in thebest possible way, they will attempt to reduce, or even prevent the dyschronies betweenthese different dimensions, and to promote constructive connections between them.
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Comment le droit français et le droit québécois organisent-ils et participent-ils à l'insertion professionnelle et au maintien dans l'emploi des travailleurs ayant un trouble de santé mentale ?Dautel, Jean-Paul 09 January 2023 (has links)
Les troubles de santé mentale sont ceux qui affectent la pensée des personnes, à savoir ce qu'il y a de plus intime chez elles. Ils ont, comme effets, de fragiliser globalement leur personnalité et, comme caractéristiques, d'être variables dans leur fréquence et dans leur intensité. Ces caractéristiques sont suffisamment fortes pour susciter une interrogation sur leur prise en charge par les droits français et québécois quant à l'élaboration de mesures permettant leur insertion professionnelle et leur maintien dans l'emploi. Si ces derniers se révèlent par principe promoteurs de ces deux objectifs, la réalité semble cependant tout autre au regard du taux accru d'inactivité des personnes ayant un trouble de santé mentale sévère (en France et au Québec), et au constat de l'affaiblissement de la santé mentale au travail en raison de conditions de travail dégradées, créatrices de souffrances mentales.
La présente recherche a donc pour but de montrer comment la situation particulière des personnes ayant un trouble de santé mentale remet en cause : l'objectif promotionnel du droit ; la place que prend le droit parmi les autres acteurs de l'accompagnement professionnel et, conséquemment, son influence sur ces mêmes acteurs. Pour ce faire, nous avons opté pour une démarche méthodologique mixte qui allie, premièrement, une analyse classique du droit éclairée par la littérature d'autres disciplines des sciences sociales et, deuxièmement, une enquête de terrain dans la forme d'entrevues semi-dirigées avec des acteurs clés du retour au travail après un trouble de santé mentale. L'objectif de cette démarche est de mesurer l'effet du droit sur ses destinataires primordiaux (les personnes ayant un trouble de santé mentale) et d'étudier les rapports interactifs entre le droit et les acteurs du terrain intervenant dans l'accompagnement des populations visées vers et dans l'emploi.
Les résultats de notre recherche démontrent que, malgré la création de systèmes plus ou moins contraignants d'insertion professionnelle des personnes handicapées, les personnes ayant un trouble de santé mentale sévère demeurent à la marge de ces systèmes. On remarque un accès restrictif aux dispositifs législatifs et aux politiques de l'emploi, des environnements de travail encore fortement stigmatisants, et l'insuffisance des solutions d'accompagnement adaptées à ces troubles, malgré l'innovation récente que représente l'emploi accompagné. Notre conclusion nous amène au constat que peu de gens en situation de handicap « psychique » intègrent les milieux de travail.
Paradoxalement, ces mêmes milieux professionnels connaissent une augmentation importante de travailleurs ayant un trouble de santé mentale. Or, cette population en souffrance mentale, le plus souvent en raison de leurs conditions de travail, ne rentre pas dans la définition de personne handicapée dans la mesure où les troubles vécus seraient transitoires, exclusifs des dispositifs législatifs dédiés au handicap. Elle relève exclusivement des régimes « supplétifs » de maintien dans l'emploi. Lorsqu'elles sont causées par les conditions de travail, le faible taux d'acceptation des lésions d'ordre psychologique au sein des régimes de réparation des risques professionnels aboutit à une sous-déclaration de ces lésions. Aussi, qu'elles soient d'origine professionnelle ou non, leur traitement relève majoritairement des seules dispositions de droit commun (les obligations d'adaptation et de reclassement en France et l'obligation d'accommodement au Québec). Cependant, celles-ci se révèlent trop procédurales et formelles et valorisent l'approche biomédicale de la pathologie qui limite de fait toute expression de l'expérience subjective des travailleurs (leur vécu au et du travail) et rejette toute considération de la (re)construction de leur santé au travail.
L'ensemble de ces difficultés appelle ainsi à une révision du droit et des pratiques pour laquelle nous présentons des recommandations.
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