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Territoires et représentations du genre dans l’école de la banlieue : l’enseignement féminin dans la banlieue sud-est parisienne de 1880 aux années 1950 / Feminine éducation in south-east parisian suburbs from 1880 to 1960Duvignacq-Croisé, Cécile 22 September 2011 (has links)
Les deux dernières décennies du XIXe siècle amorcent l’essor rapide de la banlieue parisienne et le déploiement de l’Ecole d’Etat. Les lois Paul Bert, Ferry et Goblet fondent l’Ecole républicaine laïque et organisent un enseignement féminin public. Dans le sud-est parisien, urbanisation et scolarisation se développent conjointement. L’étude de l’enseignement féminin, tant à travers ses élèves que ses enseignantes, jusqu’à la mise en place de la mixité à la fin des années 1950, révèle alors l’élaboration des modèles éducatifs et des représentations du genre en banlieue. Elle souligne le rôle de l’Ecole dans la codification du rôle social des femmes et de la place qui leur est attribuée dans l’espace de la cité. Elle offre aussi une grille de lecture renouvelée des rapports entre la capitale et ses banlieues, car la différenciation de ces dernières se fonde sur un territoire ressenti aussi bien que construit et sur un imaginaire de l’espace urbain. A travers les représentations qu’il véhicule, l’enseignement féminin souligne la pluralité sociologique du sud-est parisien et ses mutations sociodémographiques. L’évolution des structures et de l’offre scolaire, les attentes des notables et des familles en font le révélateur des différents pouvoirs et acteurs qui structurent cet espace : initiatives et concurrences locales, divergences entre le local et les logiques d’unification départementale ou nationale. L’Ecole concentre les inégalités qui se développent entre Paris et sa banlieue, entre les banlieues. Cette histoire des femmes, de l’Ecole et des banlieues s’articule autour de trois périodes clefs: le tournant du XXe siècle et la politique de laïcisation, l’Entre-deux-guerres et une concurrence scolaire accrue entre les sexes, entre Paris et ses banlieues, les années 1950 lorsque la politique scolaire s’affirme comme un facteur de hiérarchisation urbaine. Entre pouvoirs et société civile, l’enseignement féminin apparaît comme un vecteur fondamental de l’organisation des banlieues sud-est, et de l’affirmation d’une identité banlieusarde. / In the last two decades of the 19th century came the fast development of Parisian suburbs and the beginnings of the state school system. Laws bearing the names of Paul Bert, Ferry and Goblet were the foundation of a republican, secular educational system, as well as they designed public education for women. In the south-west of Paris, urbanism and education followed a joint development. A study of female education through learners and teachers until the implementation of coeducation in the late 1950s reveals the evolution of educational models and gender representation in suburban areas. It highlights the part played by schools in the systematization of the social role of women and the place attributed to them within the city; it also allows for a better understanding of the relationship between the capital and its suburbs, the latter differentiated in the way they are experienced not less than in the way they are planned and built, as well as through representations of the urban space. With the representations it promotes, female education highlights the social diversity of the Parisian south-west, and its socio-demographical mutations. Through the evolution of school structures and educational offer, expectations from parents and the elite, it becomes an indicator of the powers and agents at play there – local competitions and initiatives, discrepancies between local efforts and regional or national policies. The school system focuses the inequalities between Paris and its suburbs, and from one suburb to another. This history of women, education and suburbs addresses three distinct eras : the turn of the 20th century and the beginnings of the secularization of the school system, the Interwar period and the growing competition between genders and between Paris and its suburbs, and the 1950s, when educational policies openly factors in urban hierarchical organization. Between political powers and civil society, female education appears as an essential vehicle for the organization of the south-east suburbs, and the creation of a suburban identity.
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