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Ancient wisdom, modern choices : the confucian influences on political attitudes and behaviors

Liang, Baowen 02 1900 (has links)
La recherche sur le comportement politique a souvent privilégié les données provenant des cultures occidentales, mais cette approche risque d’occulter les subtilités du comportement humain en dehors de ce cadre. Les chercheurs risquent ainsi de tomber dans le piège de généraliser à partir de contextes spécifiques, ce qui peut conduire à des conclusions erronées. Cette thèse aborde cette problématique en examinant les attitudes et les comportements politiques en Asie de l’Est à travers le prisme de la culture confucéenne. Son objectif principal est d’interroger certaines idées établies sur le comportement politique afin d’évaluer leur pertinence au-delà des frontières occidentales. Cette thèse est composée de trois chapitres empiriques distincts. Chacun d’entre eux aborde un domaine spécifique où la culture peut exercer son influence. Le premier chapitre empirique (chapitre 2) se penche sur le biais de négativité dans les attitudes des citoyens envers l’autorité politique. Il est bien établi que les évaluations politiques des citoyens sont plus fortement influencées par des perceptions négatives que positives des caractéristiques, des événements et des résultats politiques. Dans ce chapitre, j’avance l’idée que la culture joue un rôle crucial mais souvent sous-estimé dans ces biais de négativité. Une analyse multiniveau utilisant la World Values Survey (WVS) met en lumière que le biais de négativité dans la satisfaction à l’égard des gouvernements nationaux diminue à mesure que le niveau de collectivisme dans une société augmente. En outre, j’explore l’impact des valeurs culturelles au niveau individuel en m’appuyant sur les données de l’Asian Barometer Survey (ABS). En accord avec les résultats de la WVS, je constate que le collectivisme atténue l’asymétrie négative-positive lorsque les citoyens évaluent l’autorité politique en fonction des performances gouvernementales. Ces découvertes soulignent l’importance de la prudence lorsqu’il s’agit de généraliser le biais de négativité comme un modèle décrivant uniformément les attitudes des citoyens envers l’autorité politique à travers le monde. Le deuxième chapitre empirique (chapitre 3) plonge dans le phénomène du biais de négativité dans la construction de la confiance généralisée, soit la confiance que les individus accordent aux membres de la société. Les études antérieures ont démontré que la confiance est relativement facile à ébranler, mais difficile à instaurer. Toutefois, je soutiens dans ce chapitre que la littérature sur le biais de négativité est ancrée dans des hypothèses individualistes et néglige les contextes collectivistes. À travers une expérience en ligne préenregistrée réalisée en Chine, je constate que l’exposition à des informations négatives sur le manque de fiabilité d’autres membres de la société a un impact plus marqué sur la confiance généralisée que l’exposition à des informations positives équivalentes sur la fiabilité de ces individus. Cependant, l’effet asymétrique de l’information sur la confiance est conditionné par les valeurs culturelles auto-attribuées par les participants. Les individus aux valeurs collectivistes élevées montrent moins de biais de négativité dans le processus de formation de la confiance. Ces résultats éclairent le rôle de la culture dans la compréhension de la dynamique de la confiance et appellent à une exploration plus approfondie des influences culturelles sur le biais de négativité. Le troisième chapitre empirique (chapitre 4) explore l’écart de participation électorale entre hommes et femmes. En Asie de l’Est, la participation politique des femmes n’a pas évolué au même rythme que le développement économique de la région. Cet écart est souvent imputé à l’influence de la culture confucéenne qui met l’accent sur la hiérarchie, l’ordre et l’obéissance. Toutefois, ce chapitre nuance cette perspective en mettant en avant comment certains aspects du Confucianisme, tels que la méritocratie, peuvent en réalité renforcer le rôle des femmes dans la société moderne en Asie de l’Est. Centré sur le contexte chinois, notamment sur l’institution historiquement significative du système d’examen civil (keju) basée sur Confucius, ce chapitre met en lumière l’impact durable des héritages méritocratiques sur les comportements contemporains. À l’aide de données provenant d’archives historiques et de la China General Social Survey, je découvre une corrélation négative entre les performances des ancêtres d’une préfecture aux examens keju et l’écart entre les sexes dans la participation aux élections villageoises contemporaine. Cette thèse contribue à notre compréhension de la relation entre la culture et l’engagement politique des citoyens. En se concentrant spécifiquement sur l’Asie de l’Est, cette étude représente l’une des rares investigations visant à étudier empiriquement l’influence culturelle sur les attitudes et les comportements politiques dans cette région. En plaidant en faveur d’une recherche qui va au-delà des échantillons “WEIRD”, elle ouvre la voie à de futures investigations dans des contextes globaux, ce qui permettra de développer des perspectives plus inclusives et nuancées dans le domaine de la recherche sur le comportement politique. / The political behavior literature has traditionally centered on data from Western cultures, but this tendency risks overlooking the complexities of human behavior outside the Western sphere. Researchers might fall into the trap of the exception fallacy when they propose generalized theory based on specific contexts. This dissertation addresses this issue by examining political attitudes and behaviors in East Asia through the lens of the Confucian culture. Its primary aim is to interrogate established theories of political behavior to determine their applicability beyond Western contexts. This dissertation is composed of three distinct empirical chapters. Each examines a specific domain where culture may exert its influence. The first empirical chapter (Chapter 2) investigates the negativity biases in citizens’ attitudes toward the political authority. In particular, we know that citizens’ political evaluations tend to be more strongly influenced by negative than positive perceptions of traits, events and policy outcomes. In this chapter, I argue that culture is a significant yet understudied correlate of negativity biases. A multilevel analysis using the World Values Survey (WVS) demonstrates that the negativity bias in national government satisfaction weakens as a society’s level of collectivism is higher. Next, I explore the effect of cultural values at the individual level with data from the Asian Barometer Survey (ABS). In line with the results from the WVS, I find that collectivism reduces the negative-positive asymmetry when citizens evaluate the incumbent authority on the basis of government performance. These results invite more caution when taking negativity biases as a general pattern that describes citizens’ attitudes toward political authority everywhere. The second empirical chapter (Chapter 3) examines the phenomenon of negativity bias in the formation of generalized trust, the trust that individuals have in the members of society. Previous research demonstrates that generalized trust is relatively easy to destroy but challenging to create. In this chapter, I argue that the negativity bias literature is based on individualist assumptions and overlooks collectivist contexts. Using a preregistered online experiment conducted in China, I find that receiving negative information about the untrustworthiness of other social members has a more profound impact on generalized trust than receiving comparable positive information about their trustworthiness. Nevertheless, the asymmetric effect of information on trust is contingent on participants’ self-rated cultural values. Individuals with higher collectivist values tend to exhibit less negativity bias in trust development. These results shed light on the role of culture in understanding the dynamics of trust formation and call for further exploration of cultural influences on negativity biases. The third empirical chapter (Chapter 4) explores the gender gap in electoral participation. East Asian women’s political participation has not kept pace with the region’s economic development. This discrepancy is often attributed to the influence of Confucian culture, which emphasizes hierarchy, order, and obedience. This chapter nuances this perspective by highlighting how certain elements of Confucianism, such as meritocracy, may actually empower modern-day East Asian women. This chapter focuses on the Chinese context, particularly the historically significant Confucian-based meritocratic institution known as the civil examination system (keju). I argue that historical meritocratic legacies can have a lasting impact on contemporary behavior, specifically by reducing the gender gap in political participation in local village elections. Using data from historical archives and the China General Social Survey, I find a negative correlation between the performance of a prefecture’s ancestors in the keju exams and the gender gap in village election turnout among present-day respondents. This dissertation contributes to the understanding of the relationship between culture and political attitudes and behavior. In particular, this study represents one of the few investigations aimed at empirically studying the cultural influence on political attitudes and behaviors in this region. By advocating for research beyond “WEIRD” samples, it sets the stage for future endeavors that embrace global contexts and fosters more inclusive and nuanced perspectives in political behavior research.
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Nulle part ailleurs : la poétique de l'absence dans le Livro do desassossego, de Fernando Pessoa

Pereira Milazzo, Daniel 08 1900 (has links)
Cette thèse propose une réflexion originale sur la construction d’une poétique de l’absence dans le Livro do desassossego (Livre de l’intranquillité) de Fernando Pessoa (1888-1935). Plus grande œuvre en prose de l’écrivain portugais, le Livro est une œuvre inachevée et inachevable, en raison tant de sa forme que de son contenu. En fait, c’est la négation du livre, l’anti-livre. Attribuées par Pessoa à son demi-hétéronyme Bernardo Soares, les centaines de fragments tissent en filigrane une quête vers la compréhension de ce qu’est l’absence et des modalités de sa manifestation. Participe à cette quête la réflexion sur l’absence de l’être, dont l’interrogation mobilise le dialogue avec des sources anciennes, notamment chez Parménide, Héraclite et Augustin. L’absence se manifeste aussi dans le moyen entrepris pour l’investiguer : le langage. À ce sujet, l’analyse des piliers de la théologie négative, inaugurée par Pseudo-Denys l’Aréopagite et basée sur le lien avec ce qui est impossible à dire, apporte une perspective décisive pour illuminer la démarche de Pessoa. Pour réfléchir au mystère enfoui dans le Livro, mystère qui est aussi son moteur et l’essence de la parole, l’herméneutique de certains passages de la Bible s’avère un important atout, notamment dans la question concernant le nom de Dieu. Ma thèse démontre que, comme dans les Écritures, le Livro porte un nom secret. Dans ce contexte, en comprenant la place de l’absence dans le langage de Pessoa, la thèse évoque la théorie kabbalistique du langage chez Gershom Scholem, dans laquelle le nom de Dieu et l’essence de la parole recèlent et révèlent à la fois. Cette absence se déploie aussi dans le questionnement d’une subjectivité poreuse et plurielle, qui se heurte à des énigmes existentielles et articule l’absence du je. Cette thèse met en exergue également le lien explicite entre l’absence et l’amour : le rapport à l’absence, surtout l’absence de l’autre, produit des sentiments. Du rapport affectif à l’absence surgit l’amour, qui comporte un surplus, un élan. Comme chez Dante, l’amour chez Pessoa se déplie dans l’espace de la distance et dans la jouissance d’un affect irréalisable. À travers la parole poétique, Pessoa quête l’absence par, dans et du langage. / This thesis proposes an original interpretation regarding the construction of a poetics of absence in the Livro do desassossego (Book of Disquiet) by Fernando Pessoa (1888-1935). A major prose work by the Portuguese writer, the Livro is a work unfinished and unfinishable, both in form and content. In fact, it runs counter to the book; it is an anti-book. Hundreds of fragments assigned by Pessoa to his half-heteronym Bernardo Soares weave a search towards the meaning of absence and the ways it manifests itself. Such searching includes thoughts on the absence of being, whose interrogation calls for a dialogue with ancient sources, especially Parmenides, Heraclitus and Augustine. The absence also manifests itself in the medium used to investigate it: language. In that regard, the analysis of negative theology’s main ideas, initially articulated by Pseudo-Dionysius the Areopagite and based on the link with what cannot be said, offers a decisive perspective for illuminating Pessoa’s project. In thinking about the hidden mystery in the Livro, a mystery that is both its source and the word’s essence, the hermeneutics of certain passages of the Bible offer a crucial advantage, in particular when the name of God is discussed. My thesis demonstrates that, as in the Scriptures, the Livro carries a secret name. In this context, in understanding the place of absence in Pessoa’s language, the thesis evokes Gershom Scholem’s kabbalistic theory of language in which the name of God and the word’s essence conceal and reveal at the same time. Such absence also appears in the questioning of a porous and plural subjectivity, which comes up against existential enigmas and articulates the absence of the self. In the same vein, this thesis emphasizes the link between absence and love: being attached to absence, mainly the absence of the beloved, produces feelings. From this affective link to absence comes love, which also leads to a surplus and an elan. As with Dante, for Pessoa love comes about at a distance and in the joy of unrealizable affect. By means of poetic expression, Pessoa searches the absence of language, through language and inside language. / Esta tese propõe uma reflexão original sobre a construção de uma poética da ausência no Livro do desassossego, de Fernando Pessoa (1888-1935). Mais importante obra em prosa do escritor português, o Livro é uma obra inacabada e inacabável, em razão tanto de sua forma quanto de seu conteúdo. É, na verdade, a negação do livro, um anti-livro. Atribuídas por Pessoa a seu semi-heterônimo Bernardo Soares, as centenas de fragmentos tecem em filigrana uma busca rumo à compreensão do que é a ausência e das modalidades de sua manifestação. Participa desta busca a reflexão sobre a ausência do ser, cuja interrogação mobiliza o diálogo com fontes antigas, notadamente Parmênides, Heráclito et Santo Agostinho. A ausência também se manifesta no meio utilizado para a investigar: a linguagem. Sobre este assunto, a análise dos pilares da teologia negativa, inaugurada por Pseudo-Dionísio Areopagita e baseada na relação com aquilo que é impossível dizer, oferece uma perspectiva decisiva para iluminar o projeto de Pessoa. Para refletir sobre o mistério escondido no Livro, mistério que é também seu motor e a essência da palavra, a hermenêutica de algumas passagens da Bíblia se confirma como uma importante vantagem, principalmente na discussão sobre o nome de Deus. Minha tese demonstra que, como nas Escrituras, o Livro carrega um nome secreto. Neste contexto, entendendo o lugar da ausência na linguagem de Pessoa, a tese evoca a teoria cabalística da linguagem segundo Gershom Scholem, na qual o nome de Deus e a essência da palavra tanto ocultam quanto revelam. Esta ausência se desenvolve também no questionamento sobre uma subjetividade porosa e plural, que se confronta com enigmas existenciais e articula a ausência do eu. Esta tese também destaca o elo explícito entre a ausência e o amor: a relação à ausência, sobretudo a ausência do outro, produz sentimentos. Da relação afetiva à ausência surge o amor, que comporta um excedente, um élan. Como se percebe em Dante, o amor em Pessoa se desdobra no espaço da distância e na experiência de um afeto irrealizável. Por meio da palavra poética, Pessoa busca a ausência da, dentro e através da linguagem.

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