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Romanciers cyniques : Octave Mirbeau, Pierre Drieu la Rochelle, Michel Houellebecq / Cynics novelists : Octave Mirbeau, Pierre Drieu la Rochelle, Michel Houellebecq

Fustin, Ludivine 11 January 2017 (has links)
À travers l’étude des romans de trois écrivains jugés cyniques – au sens antique ou moderne du terme –, il s’agit de chercher à définir un nouveau statut auctorial dans l’histoire du champ littéraire du XIXe au XXIe siècles : celui de romancier cynique. Le fil conducteur de cette recherche procède, avant tout, du rapport fondamental qu’entretient le cynisme avec la vérité. Vérité historique, lorsque ces écrivains envisagent le cynisme (notion qui touche aussi bien à la philosophie, à la psychologie qu’à la morale) comme un matériau romanesque, autrement dit, un thème, un caractère, une attitude à exposer afin de dévoiler au mieux la réalité de leur siècle respectif. Vérité transhistorique, quand ils s’attachent à révéler ce que sont l’homme et le monde. Le cynisme relève alors d’une pratique, celle du dire-vrai, qui favorise le caractère aléthique du texte littéraire et conditionne la teneur du discours véhiculé par le roman : c’est un centre autour duquel gravitent des thèmes, des éléments narratifs et des procédés d’écriture communs aux écrits romanesques de Mirbeau, de Drieu et de Houellebecq, dont les horizons sont pourtant bien distincts. Cette forte implication du cynisme dans l’espace littéraire suppose nécessairement un rapport singulier au réel ; elle exige du romancier qu’il ménage la rencontre du fictif et du vécu, tout en déclenchant un processus de dévoilement, franc et lucide, à l’égard de la littérature elle-même. Le romancier cynique se doit de mettre à nu les faiblesses, les contradictions, voire les travers de la littérature afin d’être au plus près de ce qu’elle est vraiment. / The antique and modern study of the novels by these three cynical writers aims at trying to portray a new authorial status in the history of nineteenth to twenty-first century literature : the status of the cynical novelist. First and foremost, the common thread of this research comes from the essential link between cynicism and truth. On the one hand, truth as historic truth is defined when cynicism (in its philosophical, psychological and ethical terms) is considered by these novelists as a novel material, in other words, a theme, a character, and an attitude, which exposes the reality of their respective century. On the other hand, truth as transhistorical truth is when they endeavour to unveil what mankind and world are. Cynicism comes therefore from the habit of truth-telling, the one that promotes the alethic aspect of the literary text and determines the content of the speech conveyed by the novel. Mirbeau, Drieu and Houellebecq novels have really definite horizons of their owns. But if I consider the common points to these three writers, I can say that this truth-telling process is a centre around which themes, narrative elements and writing processes gravitate. This strong involvement of cynicism in the literary space necessarily implies a singular connection to reality, therefore, it implies for the novelist both to handle carefully this melting of fiction and real-life experiences and to trigger a process of a honest and lucid disclosure towards literature itself. A cynical novelist must expose the weaknesses, the contradictions and even the quirks of literature in order to be as close as possible to what it really is.
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Réécritures du mythe de Lilith dans La Jongleuse de Rachilde et Le Jardin des supplices d’Octave Mirbeau : reflets d’une féminité trouble

Denault, Marilou 08 1900 (has links)
De légendaires, les grandes figures féminines des mythes anciens sont devenues, au fil du XIXe siècle, emblématiques. Le mouvement s’amplifie vers la fin du siècle et l’imaginaire « féminin » se nourrit alors d’un discours social qui contribue à construire la féminité en termes de menace et de dépravation. Les figures mythiques prêteront leurs traits à celle de la femme fatale, devenue le symbole de la dégénérescence de la société française. Engrangeant dans son corps représenté tous les vices du siècle, la figure féminine nous est apparue éminemment révélatrice quant à la compréhension d’une époque. Or, la figure de la femme fatale s’avère fondamentalement ambivalente et Lilith, pouvant à la fois incarner l’amour et la destruction, affiche ce double visage de la féminité. Nous démontrons qu’il existe une relation étroite entre la profonde ambivalence du mythe de Lilith et les représentations de la femme fatale et pour ce faire, procédons à une analyse comparative de l’œuvre de Rachilde et Octave Mirbeau qui, dans La Jongleuse et Le Jardin des supplices, réécrivent le mythe de Lilith. De la comparaison des deux Lilith, ressortent deux représentations extrêmement contrastées de la femme fatale : alors que Rachilde dresse toute droite son héroïne dans son désir ascensionnel, Mirbeau construit une Clara toute en mollesse et assoiffée de chair. Par l’analyse des rapports qui s’articulent entre deux écritures, nous démontrons que la dualité inhérente au mythe de Lilith répond à l’instabilité d’une société aux prises avec de multiples angoisses en matière d’identité sexuelle. Cette comparaison nous amène aussi à nous interroger quant aux traces d’une certaine sexuation dans la voix littéraire. / Over the course of the nineteenth century the legendary female figures of ancient myth had become emblematic of the female sex. This association grew stronger toward the end of the century and the “feminine imaginary” fed itself on a social discourse that contributed to the construction of femininity in terms of menace and depravity. The mythical figures that lent their faces to representations of the femme fatale became symbols of the degeneration of French society. With all of the vices of the century gathered into her body, this female figure appears to us as eminently revealing as to the understanding of an era. However, the figure of the femme fatale is fundamentally ambivalent, and the mythical figure of Lilith, which can embody love as well as destruction, represents the two opposing aspects of nineteenth century representations of femininity. This study shows that there is a direct relationship between the profound ambivalence that characterizes the myth of Lilith and representations of the femme fatale. To this end, we undertake a comparative analysis of the works of Rachilde and Octave Mirbeau, who rewrite the myth of Lilith in The Juggler and The Torture Garden. Two extremely contrasting representations emerge from the comparison between the two “Liliths”: as Rachilde portrays her upstanding heroine’s desire to transcend her body, Mirbeau constructs his Clara as soft and mired in the body, thirsty for carnal pleasure. By examining the relationships that become apparent between these works, we demonstrate that the duality inherent in the myth of Lilith responds to the instability of a society grappling with multiple anxieties regarding sexual identity. This comparison, therefore, allows us to interrogate the traces of a specific mode of sexuation in the literary voice.
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Réécritures du mythe de Lilith dans La Jongleuse de Rachilde et Le Jardin des supplices d’Octave Mirbeau : reflets d’une féminité trouble

Denault, Marilou 08 1900 (has links)
De légendaires, les grandes figures féminines des mythes anciens sont devenues, au fil du XIXe siècle, emblématiques. Le mouvement s’amplifie vers la fin du siècle et l’imaginaire « féminin » se nourrit alors d’un discours social qui contribue à construire la féminité en termes de menace et de dépravation. Les figures mythiques prêteront leurs traits à celle de la femme fatale, devenue le symbole de la dégénérescence de la société française. Engrangeant dans son corps représenté tous les vices du siècle, la figure féminine nous est apparue éminemment révélatrice quant à la compréhension d’une époque. Or, la figure de la femme fatale s’avère fondamentalement ambivalente et Lilith, pouvant à la fois incarner l’amour et la destruction, affiche ce double visage de la féminité. Nous démontrons qu’il existe une relation étroite entre la profonde ambivalence du mythe de Lilith et les représentations de la femme fatale et pour ce faire, procédons à une analyse comparative de l’œuvre de Rachilde et Octave Mirbeau qui, dans La Jongleuse et Le Jardin des supplices, réécrivent le mythe de Lilith. De la comparaison des deux Lilith, ressortent deux représentations extrêmement contrastées de la femme fatale : alors que Rachilde dresse toute droite son héroïne dans son désir ascensionnel, Mirbeau construit une Clara toute en mollesse et assoiffée de chair. Par l’analyse des rapports qui s’articulent entre deux écritures, nous démontrons que la dualité inhérente au mythe de Lilith répond à l’instabilité d’une société aux prises avec de multiples angoisses en matière d’identité sexuelle. Cette comparaison nous amène aussi à nous interroger quant aux traces d’une certaine sexuation dans la voix littéraire. / Over the course of the nineteenth century the legendary female figures of ancient myth had become emblematic of the female sex. This association grew stronger toward the end of the century and the “feminine imaginary” fed itself on a social discourse that contributed to the construction of femininity in terms of menace and depravity. The mythical figures that lent their faces to representations of the femme fatale became symbols of the degeneration of French society. With all of the vices of the century gathered into her body, this female figure appears to us as eminently revealing as to the understanding of an era. However, the figure of the femme fatale is fundamentally ambivalent, and the mythical figure of Lilith, which can embody love as well as destruction, represents the two opposing aspects of nineteenth century representations of femininity. This study shows that there is a direct relationship between the profound ambivalence that characterizes the myth of Lilith and representations of the femme fatale. To this end, we undertake a comparative analysis of the works of Rachilde and Octave Mirbeau, who rewrite the myth of Lilith in The Juggler and The Torture Garden. Two extremely contrasting representations emerge from the comparison between the two “Liliths”: as Rachilde portrays her upstanding heroine’s desire to transcend her body, Mirbeau constructs his Clara as soft and mired in the body, thirsty for carnal pleasure. By examining the relationships that become apparent between these works, we demonstrate that the duality inherent in the myth of Lilith responds to the instability of a society grappling with multiple anxieties regarding sexual identity. This comparison, therefore, allows us to interrogate the traces of a specific mode of sexuation in the literary voice.

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