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Autonomie dans les pratiques infirmières hospitalières : contribution à une théorie agentique du développement professionnelPiguet, Catherine 09 June 2008 (has links)
La redéfinition de la profession infirmière, intervenue en Europe depuis 1990 afin de répondre aux nouveaux besoins en santé de la population, appelle les professionnelles à se centrer sur la prévention, le maintien et la promotion de la santé dans toutes les situations de soins (OMS, 1986). Cette réorientation, développée dans la formation initiale, touche le développement d’un rôle présenté dans les textes de lois et professionnels comme « autonome » et « indépendant » et pose problème quant à son intégration dans les pratiques de soins infirmiers. En effet, celles-ci, principalement déléguées par le corps médical et par l’institution, font apparaître l’injonction paradoxale au sein de laquelle les infirmières se situent : celle du développement d’une pratique autonome selon des objectifs donnés.
A partir d’un échantillon (n=841) issu d’une enquête réalisée auprès de l’ensemble des infirmières d’un CHU en Suisse (n=1951), au travers d’une approche sociocognitive (BANDURA, 2003), la recherche des principaux facteurs favorisant le développement d’une « pratique de santé », identifiée comme la centration sur le malade et sa santé selon sa propre définition de la santé, amène à mettre en évidence une double dimension de l’agentivité: autonome et hétéronome.
Ainsi, les résultats montrent que la valeur attribuée par l’infirmière à sa « pratique de santé » détermine son orientation au sein d’un contexte qui reste prioritairement dirigé vers une « pratique de soins », centrée sur la gestion de l’ensemble des soins auprès du patient selon la définition de l’institution. Dès lors, l’autonomie dans les pratiques infirmières se présente comme l’exercice de l’agentivité, soit la puissance personnelle d’agir de l’infirmière, selon sa propre orientation : santé ou soins. Elle se développe significativement chez les professionnelles ayant un haut niveau de formation, santé ou soins, par une approche centrée sur l’apprentissage tout au long de la vie.
Cette thèse permet de tracer des perspectives relatives à la clarification des rôles et des missions des infirmières et de leurs développements, au sein des établissements hospitaliers universitaires en particulier. Elle pose la question de la construction d’un sentiment d’efficacité personnelle (SEP) qui ne correspondrait pas à l’attente prioritaire et explicite du contexte. Enfin, en distinguant l’agentivité de l’autonomie, elle contribue à la construction conceptuelle des questions liées à l’autoformation (CARRE, 2005). / The redefinition of the nursing profession, in effect in Europe since 1990 in order to meet the new health needs of the population, requires professionals to focus on the prevention, the maintenance and the promotion of health in all care situations (OMS, 1986). This reorientation, developed in initial training, concerns the development of a role depicted in the professional legal texts as "autonomous" and "independent", while raising the issue of its integration into nurses' care-giving practices. Indeed, these practices, which are mainly delegated by the medical corps and the institution, highlight the paradoxical injunction in which nurses find themselves: developing their autonomous practice in accordance with heteronomously-set objectives.
Based on a sample (n=841) taken from a study which surveyed the nursing population of a Swiss university hospital (n=1951), via a social cognitive approach (BANDURA, 2003), the search for main factors that foster the development of "health practices", identified as a focus on the patient and the patient's health according to one's own definition of health, brings to the fore a double dimension of agency : autonomous and heteronomous.
Thus, the results show that the value attributed by the nurse to her "health practices" determines their orientation within a context that remains first and foremost directed toward "treatment practices" centered on the management of patient care in all its forms as defined by the institution. Consequently, autonomy in nursing practices appears to be the exercise of agency or of the nurse's personal power to act, according to her own orientation, health or treatment. It develops significantly in highly-qualified professionals, according to an approach centered on lifelong learning.
This thesis allows for a marking out of perspectives pertaining to the clarification of nurses' roles and missions as well as the development of these roles within the university hospital structure. It raises the question of the construction of a self-efficacy which would not correspond to the explicit, nor priority expectation of the context. Lastly, by distinguishing agency and autonomy, this thesis contributes to the conceptual construction of questions linked to self-directed learning (CARRE, 2005).
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Autonomie dans les pratiques infirmières hospitalières, contribution à une théorie agentique du développement professionnelPiguet, Catherine 09 June 2008 (has links) (PDF)
La redéfinition de la profession infirmière, intervenue en Europe depuis 1990 afin de répondre aux nouveaux besoins en santé de la population, appelle les professionnelles à se centrer sur la prévention, le maintien et la promotion de la santé dans toutes les situations de soins (OMS, 1986). Cette réorientation, développée dans la formation initiale, touche le développement d'un rôle présenté dans les textes de lois et professionnels comme « autonome » et « indépendant » et pose problème quant à son intégration dans les pratiques de soins infirmiers. En effet, celles-ci, principalement déléguées par le corps médical et par l'institution, font apparaître l'injonction paradoxale au sein de laquelle les infirmières se situent : celle du développement d'une pratique autonome selon des objectifs donnés.<br /><br />A partir d'un échantillon (n=841) issu d'une enquête réalisée auprès de l'ensemble des infirmières d'un CHU en Suisse (n=1951), au travers d'une approche sociocognitive (BANDURA, 2003), la recherche des principaux facteurs favorisant le développement d'une « pratique de santé », identifiée comme la centration sur le malade et sa santé selon sa propre définition de la santé, amène à mettre en évidence une double dimension de l'agentivité: autonome et hétéronome.<br /><br />Ainsi, les résultats montrent que la valeur attribuée par l'infirmière à sa « pratique de santé » détermine son orientation au sein d'un contexte qui reste prioritairement dirigé vers une « pratique de soins », centrée sur la gestion de l'ensemble des soins auprès du patient selon la définition de l'institution. Dès lors, l'autonomie dans les pratiques infirmières se présente comme l'exercice de l'agentivité, soit la puissance personnelle d'agir de l'infirmière, selon sa propre orientation : santé ou soins. Elle se développe significativement chez les professionnelles ayant un haut niveau de formation, santé ou soins, par une approche centrée sur l'apprentissage tout au long de la vie.<br /><br />Cette thèse permet de tracer des perspectives relatives à la clarification des rôles et des missions des infirmières et de leurs développements, au sein des établissements hospitaliers universitaires en particulier. Elle pose la question de la construction d'un sentiment d'efficacité personnelle (SEP) qui ne correspondrait pas à l'attente prioritaire et explicite du contexte. Enfin, en distinguant l'agentivité de l'autonomie, elle contribue à la construction conceptuelle des questions liées à l'autoformation (CARRE, 2005).
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