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"On est comme les Mossis mais pas mossi comme ça" : fluctuation intersubjective des positionnements discursifs en interaction familiale au Burkina Faso / "We are like the Mossi but not really Mossi" : inter-subjective fluctuation in discursive positioning during family interactions in Burkina Faso

Panis, Caroline 07 November 2014 (has links)
Cette recherche propose, grâce aux outils de la sociolinguistique, de l’analyse du discours, et de l’anthropologie, d’interroger la validité et de déconstruire la pertinence discursive de la notion d’identité ethnique qui est promue dans les discours socio-politiques burkinabè, à partir d’une enquête ethnographique réalisée auprès de deux familles, l’une se présentant à moi comme bisa, l’autre comme mossi. Elle montre comment l’identité mobilisée par les sujets parlants est sans cesse déconstruite, reconstruite et renégociée dans l’interaction, ce qui me permet de mettre en cause la notion d’identité des sujets parlants, afin d’étudier plutôt les multiples processus d’identification. En questionnant la manière dont ces identifications mouvantes et fluctuantes se construisent dans le discours en fonction de stratégies interactionnelles de rapprochement ou d’éloignement du sujet parlant par rapport à l’interlocuteur, des questions de pouvoir sous-jacentes aux interactions, et de l’historicité des discours mobilisés, l’étude met en évidence le fait que ces différentes constructions se manifestent dans la fluctuation des opérations de mises en frontières, la renégociation des catégories discursives, et le réagencement des positionnements subjectifs ; et me conduit à redéfinir les conditions méthodologiques et épistémologiques de l’analyse des discours de mise en frontières en tant qu’ils font émerger la fluctuation permanente dans les positionnements sociaux et subjectifs. / This research means to question the discursive validity of ethnic identity that is promoted in Burkinabe sociopolitical discourses, with sociolinguistic, discourse analysis and anthropological methods. I realized for this purpose an ethnographic investigation within two families, one presented as Bisa, the other as Mossi. It shows how speaking subjects rebuild and renegotiate their identity in the interaction, which allows me to question this notion of identity and study multiple identification processes instead. Considering the way these fluctuating identifications appear in the discourse according to interactional strategies, power issues, and historicity of solicited discourses, displays that theses constructions emerge in the fluctuation of discursive boundaries, the renegotiation of discursive categories, and the reconstruction of subjective positioning. This leads me to a redefinition of methodological and epistemological conditions of the analysis of discourses that create boundaries, as long as they enable the emergence of permanent fluctuation in social and subjective positioning.
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La négociation ambivalente de l’identité et du rapport à la culture d’une « minorité modèle » : les récits des jeunes de minorité coréenne à Montréal

Doucet, Daphné 09 1900 (has links)
Cette recherche porte sur l’expérience socio-scolaire des jeunes adultes issus de l’immigration d’origine coréenne au Québec, et ce, étudié à travers la question des processus d’identification ainsi que leur rapport à la culture. L’enquête met notamment en évidence l’ambiguïté reliée à l’identité des jeunes coréens et coréennes de minorité modèle. La problématique étudiée porte plus spécifiquement sur le vécu de frontières avec le groupe majoritaire et le sentiment d’appartenance des jeunes adultes issues d’une minorité racisée ayant rarement fait l’objet d’une étude spécifique. Le concept de processus d’identification, avec son caractère dynamique, permet, dans le cadre de cette recherche, de reconnaître le travail de négociation entre, d’une part, la catégorisation et, d’autre part, l’auto-identification. Cette négociation par l’acteur prend notamment place entre les multiples influences ethnoculturelles et les rapports d’oppression raciale auxquels ces jeunes adultes peuvent être confrontés dans leur expérience. En effet, ceux-ci se retrouvent ainsi à la croisée d’un Québec francophone, d’un Canada anglophone, d’une communauté ethnique coréenne, mais également devant divers préjugés racisant contribuant à inférioriser leur origine ethnique. En allant au-delà des portraits statistiques, l’originalité de cette étude tient dans l’analyse exploratoire de l’expérience socio-scolaire – et le sens attribué à cette expérience par les individus – à travers leurs discours construits par l’entremise d’entretiens qualitatifs. La recherche a su montrer que les individus forment des rapports complexes hybrides à leur identification et que la catégorisation par le groupe dominant est constamment négociée en des formes variées de résistance. Cette catégorisation a été vécue par les participant·es sous la forme de pressions ethniques et sociales, d’invalidation et d’exclusion sociale. Les résultats de nos analyses suggèrent également que les transitions d’institution scolaire marquent des moments importants de renégociation des frontières, tout comme la (re)découverte culturelle du pays d’origine de la Corée du Sud. Finalement, le rapport à la culture des participant·es a révélé la place centrale du français et de la blanchité dans l’identité québécoise et le potentiel de remise en question des préjugés et d’ouverture sur la culture que porte la nouvelle vague de culture populaire sud-coréenne à l’étranger. / This research focuses on the socio-educational experience of young adults with an immigration background of Korean origin in Quebec studied through the question of their identification processes as well as their relationship to culture. In particular, the research highlights the ambiguity surrounding the identity of young Koreans from model minority groups. The problematic concerns more specifically the lived experience of borders with the majority group and the feeling of belonging of young adults from a racialized minority that have rarely been the subject of a specific study. The concept of identification process, by its dynamic nature, allows us, within the context of this research, to recognize the work of negotiation between, on one hand, categorization and, on the other hand, self-identification. This negotiation by the actor particularly takes place between the multiple ethnocultural influences and the racial oppressive relationships that these young adults may face in their experience. Indeed, they thus find themselves at the crossroads of a French-speaking Quebec, an English-speaking Canada, a Korean ethnic community, but also faced with various racial prejudices that contribute to inferiorize their ethnic origin. By searching beyond statistical portraits, the originality of this study lies in the exploratory analysis of school experiences – and the meaning attributed to this experience by the individuals – through their discourse constructed with qualitative interviews. This research has shown that individuals form complex hybrid relationships with their identification and that categorization by the dominant group is constantly negotiated through various forms of resistance. This categorization was experienced by the participants as ethnic and social pressures, invalidation, and social exclusion. The results of our analyzes further suggest that transitions between school institutions mark important moments of borders’ renegotiation, and so does the cultural (re)discovery of their origin country of South Korea. Finally, the participants’ relationship to culture revealed the central place of French and whiteness in Quebec’s identity and the potential to question prejudices and to open to culture that holds the new wave of South Korean popular culture South Korean overseas.
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« Comme, j’ai jamais été victime de racisme, mais direct. […] C’est comme dans le gris, c’est pas noir ou blanc » : l’expérience socioscolaire des personnes de minorité vietnamienne de deuxième génération au Québec

Chu, Ashley 08 1900 (has links)
Ce mémoire vise à comprendre comment les personnes de minorité vietnamienne de deuxième génération au Québec négocient leur rapport au groupe majoritaire au prisme de leur expérience socioscolaire. Cette recherche part du constat d’un écart entre l’image de la communauté vietnamienne au Québec comme une minorité modèle, c’est-à-dire un groupe minoritaire qui a connu une intégration réussie, et la présence d’une barrière entre le « nous » vietnamien et le « eux » québécois. Je m’intéresse ainsi à saisir ces tensions sous l’angle de rapports majoritaires-minoritaires. Deux concepts principaux ont été mobilisés pour rendre compte de ces négociations : celui de la blanchité et de la racialisation. Les concepts des frontières ethniques et de l’identification ont aussi été retenus dans le but de comprendre comment ces négociations s’articulent au processus d’identification de cette population. Cette recherche qualitative se base sur treize entretiens semi-dirigés et sur une analyse thématique de ceux-ci. Les résultats de la recherche montrent des négociations avec la blanchité et le vécu d’expériences de racialisation dans les interactions avec les acteurs significatifs de la sphère scolaire, tels que les pairs et le personnel enseignant. La blanchité est principalement vécue comme une norme imposée et inatteignable pour les personnes racialisées. Les témoignages des jeunes Vietnamien·ne·s soulignent par ailleurs la racialisation des personnes asiatiques comme étant à la fois des minorités modèles et des éternel·le·s étranger·ère·s. De plus, les récits des participant·e·s mettent en évidence les processus d’exclusion, d’infériorisation et de hiérarchisation auxquels font face les personnes de minorité vietnamienne de deuxième génération au Québec. Ces processus s’articulent également au processus d’identification des participant·e·s et limitent leur choix d’identification. Ces négociations affectent aussi la manière dont les personnes de minorité vietnamienne de deuxième génération appréhendent la culture vietnamienne et la culture québécoise. / This master’s thesis aims to understand how second-generation Vietnamese people in Quebec negotiate their relationship with the majority group through the lens of their socio-educational experience. This research begins with the observation that there is a gap between the image of the Vietnamese community in Quebec as a model minority, that is, a minority group that has successfully integrated, and the presence of a barrier between the Vietnamese “us” and the Quebec “them.” I am interested in understanding these tensions and will be examining them through the lens of majority-minority relations. Two main concepts have been mobilized to examine these negotiations: whiteness and racialization. The concepts of ethnic boundaries and identification were also used in order to understand how these negotiations relate to the identification process of this population. This qualitative research is based on thirteen semi-structured interviews and a thematic analysis of them. The research results show negotiations with whiteness and lived experiences of racialization in the participants’ interactions with key actors in the educational sphere, such as peers and teachers. Whiteness is primarily experienced as an imposed and unattainable norm for racialized individuals. The participants’ stories also highlight the racialization of Asian people as both model minorities and perpetual foreigners. In addition, the participants' narratives bring to light the processes of exclusion, inferiorization and hierarchization faced by second-generation Vietnamese people in Quebec. These processes are also articulated in the participants' identification process and limit their choices of identification. These negotiations also affect the way in which second-generation Vietnamese people view Vietnamese culture and Quebec culture.

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