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Étude de l’effet d’interaction de la température et du potentiel agricole sur l’incidence des conflits armésSmaoui, Maroua January 2018 (has links)
Un nombre croissant de conflits armés dans le monde est relié à une origine climatique. Les études sur les causes du conflit tiennent le climat, et plus spécifiquement le réchauffement, pour un multiplicateur de menaces. Mais, de par leurs résultats divergents, ces études répondent peu au défi posé par les perspectives alarmantes du réchauffement. Dans ce sillage, l’objectif de ce mémoire est d’étudier l’effet de la hausse de la température sur les conflits armés. Pour ce faire, le prisme de l’agriculture a d’emblée été privilégié, en raison de la dépendance des économies en proie aux conflits au secteur agricole.
Suivant une approche de panel, et dans le cadre d’un modèle à effets fixes, un potentiel agricole a été défini pour chaque pays par sa capacité à cultiver des céréales d’une part et par une mesure de la rareté de l’eau dans les bassins versants, d’autre part. Les résultats des estimations confirment l’hypothèse d’un impact plus grand de la hausse des températures sur les pays à faible potentiel agricole. Ces résultats démontrent qu’un bon potentiel agricole, et notamment une bonne mesure de la rareté de l’eau, peuvent agir comme rempart contre l’incidence des conflits. Parmi les chiffres phares, il est à indiquer par exemple qu’un bon indice d’aptitude à la culture céréalière inhibe de plus de 4 % la probabilité d’incidence d’un conflit armé dans un pays donné. Inversement, un niveau très élevé de la rareté des ressources en eau, cette fois, exacerbe les conflits à hauteur de 21,53 %. Cette étude invite dès lors à prendre plus en compte le rôle de l’agriculture comme rempart contre l’incidence des conflits. Une meilleure gestion des ressources hydriques est tenue pour primordiale dans l’anticipation des hausses de température. Par ailleurs, il serait tout aussi approprié d’intégrer les mesures d’atténuation des crises alimentaires dans la réflexion sur les conséquences du changement climatique, surtout pour les pays les plus vulnérables.
Cette estimation de l’effet de l’interaction du climat et de l’agriculture sur les conflits au niveau étatique est une première étape dans l’élaboration de modèles plus précis, intégrant des estimations davantage géo-localisées, à la fois de la violence armée et des variables agro-climatiques.
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Vergers plurispécifiques : piloter l’enracinement des arbres en profondeur par l’association d’herbacées dès la plantation / Plurispecific orchards : shape in depth trees root system by association herbaceous crops at plantationForey, Oswaldo 13 December 2016 (has links)
L'agroforesterie consiste à mélanger sur la même surface des arbres et des cultures et nécessite que des relations de complémentarité s'établissent entre les deux espèces pour diminuer la compétition pour les ressources, notamment au niveau des interactions racinaires. L'objectif du travail de cette thèse était de tester et d'évaluer la possibilité de piloter l'enracinement de jeunes pêchers sous les racines de la culture associée (enherbement) afin d'établir une complémentarité dans l'utilisation des ressources du sol et en utilisant deux leviers: (i) un déficit hydrique modéré pour changer le patron d'allocation du carbone entre les compartiments aérien et souterrain en faveur des racines et (ii) la compétition interspécifique pour l'eau pour exclure les racines de l'arbre des horizons de sol superficiels et le contraindre à pousser en profondeur. Pour cela, un verger de pêchers composé de trois traitements (témoin bien irrigué, déficit modéré, déficit modéré + enherbement) a été installé en janvier 2013 et suivi pendant deux ans. La croissance du compartiment aérien a été suivie de manière dynamique sur la saison de croissance et des excavations racinaires ont été effectuées chaque année à la fin de la saison de croissance. Nos résultats montrent que tous les composants de la croissance ont été significativement réduit par le déficit hydrique très modéré. La combinaison d'un déficit hydrique modéré et d'un enherbement total ont réduit par quatre la taille des arbres au bout de deux années de croissance, réduction causée par deux mécanismes probablement additifs: (i) la compétition de l'herbe pour l'espace, réduisant le volume de sol prospectable par les racines de l'arbre et par répercussion le volume de l'appareil aérien et (ii) la compétition de l'herbe pour l'eau, qui en créant un dessèchement du sol, amène probablement le pêcher à générer des signaux racinaires à destination des parties aériennes pour réduire la transpiration par fermeture des stomates. Nos résultats sur les racines montrent que le développement du système racinaire du pêcher dans les conditions de notre étude pendant les deux premières années après la plantation est essentiellement plagiotrope. Le rapport racines/branches n'a pas été significativement modifié en faveur des racines sous l'effet du déficit hydrique mais la combinaison du déficit hydrique et de la compétition avec l'enherbement a diminué par trois la biomasse racinaire des arbres et exclu totalement les racines de l'horizon de surface (0-10 cm) au bout de deux ans. Cependant, la croissance racinaire se concentre majoritairement dans les 30 premiers cm de sol pour tous les traitements, mais une faible proportion du système racinaire totale (5%) des pêchers en condition hydrique non limitante dépasse les 70 premiers cm de sol (profondeur d'excavation maximale de l'étude) et est capable de prélever de l'eau jusqu'à 2 m de profondeur. Ainsi, nos résultats amène à penser que la séparation des systèmes racinaires entre l'arbre et la culture est très certainement une propriété émergente pilotable, à conditions de caractériser l'architecture racinaire de l'arbre et notamment sa plasticité chez des arbres jeunes. Des pratiques innovantes telles que l'installation des arbres par semis puis greffage au champ de la variété de production pourraient permettre de s'affranchir des traumatismes racinaires inhérents au mode de production des plants en pépinière. Il est également possible de moduler l'effet de la culture associée en sélectionnant des espèces et variétés dont la capacité compétitive souterraine est adaptée au stade de développement de l'arbre, en associant par exemple des espèces à faible capacité compétitive au début de son développement et à capacité compétitive graduellement plus importante au fur et à mesure qu'il grandit. / Agroforestry consists of association trees and crop in the same plot and requires that complementarity relationships be established between the two species in order to reduce competition, especially at the root level. The aim of this work was to test and evaluate the possibility of driving young peach tree roots under the roots of the associated crop (grass) in order to establish complementarity in resources uptake using two levers: (i) e moderate water deficit to change the carbon allocation pattern between shoots and roots in favour of roots and (ii) interspecific water competition to exclude tree roots from the first soil horizons and force them to grow at depth. To do so, we planted in January 2013 a peach tree orchard composed of three treatments (well-watered control, moderate water deficit and moderate water deficit + grass groundcover) which was monitored for two years. Shoot growth was dynamically monitored over the growing season and root excavations were performed each year at the end of the growing season. Our results show that all components of aerial growth were significantly reduced by the very moderate water deficit applied. The combination of a moderate water deficit and a grass groundcover led to a fourfold reduction in tree size after two years due to (i) grass competition for space, which reduced soil volume for the tree roots and consequently reduced shoot size and (ii) grass competition for water which by drying the soil led the tree to send root to shoot signals in order to reduce transpiration by stomatal closure. Our results on roots show that peach tree roots in the first two years of growth are mainly plagiotropic in the conditions of our study. The root/shoot ratio was not significantly modified in favour of roots under a moderate water deficit but combination of water deficit with grass competition led to a threefold reduction in root biomass et excluded tree roots from the topsoil horizon (0-10 cm) after two years. However, root growth mainly concentrated in the first 30 cm of soil in all treatments, but a small fraction of the root system (5%) in the control treatment was growing below the first 70 cm of soil (maximal excavation depth in our study) and was able to take up water up to 2 m depth. Thus, our results suggest that root system separation between trees and crop is a manageable emerging property, given that tree root architecture is characterized, and especially its plasticity in young trees. Innovating practices such as sowing trees and grafting them in the field could alleviate root injuries inherent to nursery practices. It is also possible to adjust the effect of the associated crop by selecting species and cultivars whose competitive ability is adapted to the tree age, by associating species with low competitive ability at the beginning of the tree development and with gradually more important competitive ability as the tree ages.
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Paysage, médiation paysagère et "bon état écologique" de la haute vallée de la Sèvre niortaise : mener une enquête historique pour fonder un projet partagé (XVIIIème -XXIème siècles) / Landscape, lanscape mediation and « good environmental status » of the valley of the Sèvre niortaise : a historical research to base a shared project (XVIII – XXI centuries) / Paisaje, mediación paisajistica y «buen estado ecologico» del alto valle de la Sèvre niortaise : una búsqueda histórica para llevar a cabo un proyecto compartido (Siglos XVIII – XXI)Bercovitz, Rémi 09 December 2015 (has links)
Notre recherche doctorale propose, sur la base des résultats d’une expérimentation menée dans la haute vallée de la Sèvre niortaise, une contribution à la théorisation de ce que pourrait être une pratique paysagiste de la médiation environnementale par le paysage. A l’initiative de ce travail se trouve l’interrogation formulée par le Conseil Général des Deux-Sèvres quand aux modalités et aux dispositifs qui pourraient favoriser une « gestion intégrée » de la ressource hydrique et de l’aménagement des cours d’eau. Le questionnement du CG79 intervient alors que les politiques publiques en la matière se réordonnent autour d’une stratégie de « restauration écologique » comprise comme un retour à un état avant « perturbations anthropiques ». A rebours de ces conceptions fondées sur l’image d’une nature menacée par l’homme, nous proposons d’aborder la problématique environnementale et celle des politiques associés dans leurs irréductibles hybridités socio-écologiques ainsi que dans leurs multiples échelles spatio-temporelles. Or pour penser la question environnementale et l’action en la matière comme un objet complexe, les sociétés ont besoin d’objets intermédiaires. Par ce terme, on entend tous les moyens matériels et conceptuels employés dans l’action collective pour diagnostiquer, se coordonner et agir. L’hypothèse fondatrice de notre recherche est que le paysage peut, à condition de se doter de méthodes, constituer un objet intermédiaire entre société et environnement. On considère en effet le paysage comme un reflet des relations socio-écologiques qui offre la possibilité de se représenter le complexe environnemental et de l’inscrire à la croisée des expertises et des logiques d’acteurs. Dans cette perspective, nous parlerons de médiation paysagère. Ce paysage-reflet, toutefois, n’est pas donné d’avance. La première tâche de la médiation paysagère est de le construire et de le faire exister comme tel aux yeux de la communauté humaine concernée. Pour ce faire, la connaissance scientifique joue un rôle de premier plan. Loin d’être un obstacle à la délibération et à la concertation, elle doit au contraire activer un processus de décryptage, et d’interprétation collective. Dans cette perspective, la singularité de notre démarche est d’inscrire au cœur de la médiation une recherche historique qui en constitue la « ressource cognitive ». / Any water policy oscillates between multiple vocations - social, environmental, economic, patrimonial - and arouses frequent controversies. It deploys itself according to sectorized actions, to contradictory interests and to different social representations. Today, the confliction about river landscapes re-organizes itself around a new purpose promulgated by the Water Framework European Directive: reach the " good ecological state " in 2015. Therefore, the rearrangement of the intentionality of the action is the context of my doctoral research. This one approaches the landscape at the same time as object of the knowledge and as decision-making tool. I postulate, that in front of the diversity of the social expectations and in front of the multiplicity of the objectives to be seized by the decision-makers, it is important to be able to refer to a frame integrator of reflection and action. The landscape constitutes for me this frame. In this perspective, it is envisaged as a tool of mediation capable of bringing a new "socio-territorial contract". The hypothesis of the landscape mediation thus constitutes the horizon of my contribution, which presents the methodological foundations of an approach which, applied to the case of the river landscapes of the Sèvre niortaise, is leaned on the construction and the sharing of an historical knowledge. / Toda política del agua oscila entre preocupaciones y vocaciones múltiples – sociales, ambientales, económicas, patrimoniales… - y suscita frecuentes controversias. Con ella se ponen en marcha acciones sectorizadas en las que participan diferentes actores con intereses contradictorios y sistemas de representación social bien diferenciados. Hoy en día, los conflictos en relación con los paisajes del fondo del valle se reorganizan alrededor de un nuevo objetivo promulgado por la Directiva Marco Europea del Agua : alcanzar el « buen estado ecológico » de los ríos en el año 2015. Es en este contexto de cambio en las políticas del agua en el cual se basa mi investigación doctoral, en la cual se aborda el paisaje a la vez como objeto de conocimiento e instrumento de ayuda en las decisiones. Se postula que frente a la diversidad de las esperas sociales y los múltiples objetivos a tener en cuenta por los responsables de la gestión del agua, es importante poder referirse a un marco integrador de reflexión y acción. Para mi, el paisaje constituye este marco. En esta perspectiva, el paisaje se contempla como una herramienta de mediación capaz de construir un nuevo «contrato social y territorial ». La hipótesis de la mediación a través del paisaje constituye el horizonte de esta tesis, que presenta los fundamentos metodológicos de un procedimiento que, aplicado al caso de la Sèvre niortaise, se apoya en el hecho de construir y compartir conocimientos históricos.
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