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La représentation des événements dans les domaines non temporalisésSoare, Elena 15 November 2013 (has links) (PDF)
Ce dossier rassemble la majeure partie de ma recherche entre la fin de ma thèse (2002-2003) et le moment actuel. Mes efforts ont été consacrés à l'étude des domaines verbaux qui ne contiennent pas des marques de finitude, autrement dit des domaines verbaux non finis ou non temporalisés. Il s'agit de toute forme verbale ou dérivée de verbe qui ne présente pas de flexion temporelle ni d'accord personnel, mais en revanche peut présenter des marques d'aspect. C'est une particularité bien connue par exemple pour l'infinitif : faire vs. avoir fait, mais qui caractérise également, comme je le montre à travers les études réunies par le présent dossier, certains noms déverbaux (comme le supin nominal roumain) et participes, qui constituent le point central de mes recherches. Le mémoire de synthèse est décliné en 6 chapitres, dont le chapitre final présente les conclusions et les perspectives de recherche. Dans chacune des parties, sont présentés et discutés les résultats des travaux réunis dans le volume d'annexes. Après un chapitre d'entrée en la matière, qui présente les problématiques, le Chapitre 2 est consacré à la question de la catégorisation et du changement catégoriel dans la grammaire. L'absence de temps et de marques personnelles s'associe en effet à une indétermination catégorielle qui est le propre des domaines participiaux. C'est par la problématique des catégories lexicales que j'ai choisi de commencer cette présentation de mes contributions à la recherche linguistique. Les domaines sur lesquels je me concentre dans ma recherche mettent à défi toute théorie lexicaliste de la catégorisation, en raison de la variété des choix de propriétés mixtes qu'ils incarnent. Je plaide donc en faveur d'une théorie souple des catégories, dans une approche syntaxique à la formation des mots, où la catégorisation est le résultat de niveaux fonctionnels dédiés, donc en dernier lieu de l'environnement syntaxique. Le chapitre propose également une théorie générale des participes comme des domaines tronqués qui incluent une lacune, et à partir desquels on peut construire des domaines plus ou moins réduits, de structures et interprétations diverses. Les Chapitres 3 et 4 sont consacrés à la thématique des nominalisations. à savoir, les noms déverbaux comme construction ou assemblage, qui à travers les langues prennent des formes diverses, parfois dépourvues de marque explicite de nominalisation (à savoir des suffixes comme -age ou -tion), apparaissant donc comme des nominalisations de formes participiales ou même des formes fléchies. Les nominalisations sont également des domaines mixtes, réunissant dans une même projection des propriétés verbales et des propriétés nominales, ce qui leur a valu un intérêt constant dans la théorie linguistique. Menant ma recherche dans une perspective comparative, je formule des hypothèses inter-linguistiques notamment sur la question des propriétés aspectuelles des nominalisations, hypothèses qui par la suite se sont vu confirmer et élargir, prenant une portée paramétrique. Enfin, un retour sur le comportement des déverbaux en français s'est imposé, qui remet en question certains résultats et demande un élargissement de la perspective. Les propriétés essentielles que considère prioritairement sont l'aspect, la projection des arguments et leur nécessaire interaction. Etant donné qu'il s'agit de domaines où le temps n'est pas projeté, mais qui sont tout de même proches de la phrase, la présence de traits aspectuels est de manière logique une première possibilité d'explication du haut degré de " verbalité " de certaines nominalisations. J'ai surtout contribué à montrer que les nominalisations les plus verbales ont une structure complexe, et certaines, une interprétation pluriactionnelle (supin roumain). Mes hypothèses et généralisations sont raffinées en élargissant typologiquement les données au domaines germanique et slave. J'ai également contribué à une classification plus fine de l'ensemble des déverbaux en montrant dans quelles conditions les dénotations événementielles devaient correspondre à une structure interne de type verbal (étude sur les noms 'agentifs' en -eur). Enfin, la thématique peu étudiée des nominalisations d'état est également abordée. La présentation des résultats de mes recherches est insérée dans un aperçu de l'évolution de cette thématique au sein de la théorie grammaticale, vu que ce sujet, par l'intérêt qu'il a suscité, est un prisme excellent pour étudier l'histoire de la grammaire générative elle-même. Le Chapitre 5 est consacré à un pan plus ancien et en même temps moins développé de mes recherches, mais qui a une importance cruciale pour mon projet de recherche à partir de maintenant. Il s'agit des formes verbales non-finies comme l'infinitif et les participes, qui entrent dans des constructions de nature verbale comme des périphrases ou les structures prédicatives de type relative réduite ou constructions facile-à. Dans mes travaux sur les relatives infinitivales, (du type maison à vendre) menée de façon comparative sur les données du roumain, du français et de l'italien, je montre que ces constructions sont des relatives réduites à interprétation modale. J'étudie dans le détail la structure fonctionnelle de ces relatives, articulée sur une tête Pred vers laquelle se déplace le nominal le plus proche actif syntaxiquement. Cette analyse est étendue aux constructions de type facile à contenter, et je montre que la différence entre les infinitifs argumentaux et prédicatifs dans les langues romanes est celle entre des phrases complètes et des phrases réduites : les premières ont une position sujet et un trait EPP satisfait ; se qualifiant donc comme des " phases fortes ", tandis que les infinitives à lacune objet, construites par une opération de mouvement, n'ont pas ces propriétés, et se comportent comme des " phases faibles ". Cette distinction est corrélée à la nature des catégories fonctionnelles proposée pour rendre compte de ces propriétés. La dernière partie du chapitre est dédiés à la structure et à l'interprétation des participes et infinitifs dans les périphrases modo-aspectuelles et la complémentation non finie. Cette partie de ma recherche a son origine dans une section de ma thèse, portant sur les constructions avec a fi 'être' et a avea 'avoir' + supin en roumain. J'entreprends une étude des constructions avec auxiliaire et structure réduite participiale ou non finie (PredP), dans le but d'éclaircir les différents éléments qui contribuent à l'interprétation, et cela en comparaison avec mes autres recherches sur les nominalisations. L'évolution de ma recherche ainsi esquissée à travers mon document de synthèse peut se reconstruire à travers les travaux réunis dans le volume d'annexes. J'y ai inclus des travaux très " précoces ", publiés juste après la thèse et qui reprenaient des questions laissées ouvertes par celle-ci, jusqu'à des articles très récents et des projets en cours. Les publications sont regroupées en même temps par thèmes (nominalisations - prédications non finies) et chronologiquement dans la mesure du possible. On peut remarquer au fil des articles que les idées fortes qui ont jalonné ma recherche étaient présentes in nuce dans les travaux " précoces " et continuent d'être élaborés jusqu'à prendre une forme pleinement articulée dans les travaux récents ; c'est le cas par exemple des patrons nominaux et verbaux dans la nominalisation, de l'analyse pluriactionnelle du supin nominal, mais aussi de l'analyse des relatives réduites. Ce sont également des soucis de cohérence théorique de l'ensemble qui ont mené à développer des thématiques nouvelles comme l'analyse des noms d'agent.
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Le supin roumain et la théorie des catégories mixtesElena, Soare Negoita 13 December 2002 (has links) (PDF)
Cette thèse étudie la distribution et les propriétés de la forme appelée "supin" dans la grammaire traditionnelle du roumain, dans le cadre de la grammaire générative et dans une démarche comparative. Dans l'analyse proposée, le supin et le participe roumain sont un seul item lexical. Le statut du supin n'est pas mixte, mais verbal ou nominal en fonction du contexte. On montre que le participe - supin y compris - repose sur une opération d'externalisation de l'argument interne, qui se réalise différemment selon les environnements syntaxiques. Cette proposition sert aussi à expliquer certaines propriétés spéciales de la nominalisation du participe. On étudie le statut des domaines maximaux du supin: Groupe Prépositionnel ou Proposition non finie, et la structure des propositions participiales dont le "supin verbal" est générateur, qui sont d'un type particulier, à statut d'argument ou de prédicat.
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