Fondée sur une démarche de terrain qualitative, cette thèse propose une analyse géographique de la pauvreté urbaine dans une des plus grandes villes du monde. La métropole de Jakarta, agglomération de plus de vingt millions d’habitants, s’affirme comme ville vitrine de la croissance économique de l’Indonésie et comme point relais de la mondialisation, où la pauvreté n’aurait, en somme, plus lieu d’être. Pourtant, en augmentant les situations de vulnérabilité de certaines populations, les dynamiques urbaines en œuvre contribuent à la mise sous tension de l’espace urbain.L’entrée par le concept de pauvreté en géographie permet de saisir la diversité des positions sociales et spatiales qui se conjuguent, se concurrencent et se négocient dans cet espace urbain, au gré des rapports de force en œuvre. Au-delà de la pauvreté en tant qu'état, il s’agit de prendre en compte les parcours individuels et collectifs liés au phénomène, en les insérant dans les trajectoires des lieux – depuis l’échelle du quartier à celle de l’aire métropolitaine.Plus que les seuls enjeux de définition, ce travail examine le rôle des représentations et des intérêts des groupes stratégiques dans la production de politiques urbaines profondément ancrées dans les idéologies dominantes, le néolibéralisme urbain notamment.Enfin, l’analyse croisée de plusieurs types d’espaces de la pauvreté à Jakarta et à Bekasi montre les disparités en termes d’appropriations et de pratiques de l’espace urbain. Ainsi, au-delà d’une dualisation de la société urbaine d’une métropole contemporaine, cette thèse pointe la segmentation des intérêts à agir des citadins considérés comme pauvres, selon leurs sentiments de légitimité et leurs modalités d’appartenance à la ville, ancrant alors la réflexion géographique dans un questionnement politique. / Based on qualitative methodologies, this PhD dissertation proposes a geographical analysis of urban poverty, in one of the biggest city in the world. The urban region of Jakarta counts more than twenty millions of inhabitants. It comes up as the showcase for economic success in Indonesia and a node of globalization, where one could expect the level of poverty to have decreased. Yet, current urban dynamics contribute to unsettle urban spaces increasing the vulnerability of poor people. The examination of the concept of poverty through a geographical lens allows to grasp the diversity of social and spatial positions and positionnings, from the neighborhood level to the metropolitan area. It helps also to investigate how they compete with each other and are (re)negotiated and interwoven under the influence of power relations. More than the mere situation of poverty, this work is based on a cross-analysis of individual and collective trajectories and spatial transformations. Further than the issue of defining poverty, this thesis explores the role of representations and the interest of stakeholders in urban policies related to mainstream ideologies, such as urban neoliberalism. Finally, a comparison between different types of poverty’s spaces in Jakarta and in Bekasi shows the strong differences in space’s appropriations and space’s uses. Beyond the idea of dualization of the urban society, this study aims to highlight the segmented interests of citizens, according to their sense of being legitimate in the city and their sense of belonging to the city. This shows how much the geographical inquiry is political.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA040147 |
Date | 13 November 2015 |
Creators | Dietrich, Judicaëlle |
Contributors | Paris 4, Sevin, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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