Les fonctionnements psychopathologiques de certains adolescents nés en France (de parents migrants) et placés dans des institutions éducatives, relèvent de souffrances identitaires qui ne peuvent être comprises en dehors du contexte socioculturel de la situation familiale et institutionnelle. La perte des repères socioculturels lors de la migration parentale, la séparation induite par le placement éducatif ainsi que les réaménagements identificatoires et pulsionnels de l’adolescent interrogent en profondeur la dynamique des temps de passages. Il est apparu que la séparation originaire de la migration résonne avec la séparation du placement empêchant le sujet d’accéder aux objets qui fondent ses origines et donc son devenir. Ces jeunes sont comme exclus d’une filiation, dans l’incapacité d’accéder à une historisation. Ils cherchent par eux-mêmes (en marge) des référentiels privés, les excluant d’une subjectivité reconnue et partagée par le reste de la société. Ils signent ainsi une difficulté d’accéder à des idéaux collectifs dont le surmoi culturel se fait normalement le représentant psychique. La destructivité des relations objectales révèle une conflictualité intrapsychique, transgénérationnelle et institutionnelle qui nous oblige à articuler subjectivité et collectivité pour penser la multiplicité du traumatisme. Une réflexion sur une clinique de terrain ainsi que sur les dispositifs de prise en charge a pu être menée en lien avec la spécificité des souffrances identitaires. / The psychological functions of certain teenagers born in France and placed in educational institutions, reveals identity sufferance which cannot be understood outside of the sociocultural family’s and institution’s context. The loss of sociocultural references during parental migration, the separation induced by educational placement just as the teenager’s identity and drive reorganization deeply questions the “ temps de passage”. It appears that the original emigrational separation resonates with the placement separation, preventing the subject access to objects, which are the basis for their origins and therefore their future. These young people are just like excluded from filiations, incapable of reaching “historisation”. They search by their own means private references, excluding them from admitted subjectivity, shared by the rest of society. In this way they mark a difficulty to access collective ideals in which the cultural superego normally acts as the psychological representative. “Objectales” relational destructivity reveals intra-psychological, trans-generational and institutional conflict that obliges us to articulate subjectivity and collectivity in order to apprehend the multiplicity of trauma. A reflection based on clinical ground, along with care measures has been lead linked with the specificity of identity sufferance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100057 |
Date | 11 June 2015 |
Creators | Curbilié, Camille |
Contributors | Paris 10, Cupa, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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