L'invention de la photographie a permis à l'individu moderne de documenter visuellement et de façon autonome son histoire personnelle. Les avant-gardes au vingtième siècle (surréalistes, situationnistes, artistes conceptuels) ont alors élevé au rang d'art ces traces indicielles des événements de la vie ordinaire ou de processus esthétiques à l'œuvre. Les productions artistiques et littéraires se sont alors recentrées sur l'expérience subjective de l'auteur au quotidien et Nadja d'André Breton marque l'avènement du récit autobiographique moderne illustré de photographies, à la manière d'un reportage sur soi-même. Cette conception du récit fragmentaire et hétérogène rejoint alors la notion de " mythologie " énoncée par Roland Barthes. Le dispositif photographique dans le texte, une des formes narratives privilégiées des médias, impose cette esthétique du récit à partir duquel le sujet moderne configure une apparence d'identité. Barthes dans les années soixante-dix pratique à son tour cette forme de récit-photo, en même temps que des artistes français comme Christian Boltanski dont les pratiques photo-textuelles ont été assimilées à des " mythologies individuelles ". Dans les années quatre-vingts, le principe est baptisé " photobiographie " alors que l'artiste Sophie Calle débute son activité artistique exclusivement consacrée à la production d'un récit de soi en images. Inspiré des cultural studies, ce travail étudie donc chronologiquement l'émergence de l'autobiographie illustrée de photographies, non pas en tant que genre mais plutôt en tant que pratique généralisée, en art et en littérature à travers la notion de " mythologie individuelle " comme esthétique de soi.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00640863 |
Date | 17 June 2008 |
Creators | Nachtergael, Magali |
Publisher | Université Paris-Diderot - Paris VII |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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