Notre thèse s'attachera à montrer la pertinence d'une écriture engagée et genrée de la Seconde République et du Franquisme à travers cinq romans de femmes récents pour réparer les déficiences de l'Histoire. La tension référentielle créée par l'historicisation et la fictionnalisation de ces romans permet leur ancrage dans un référent historique questionné et fragilisé à travers une écriture postmoderne et non-événementielle. Ces choix épistémologiques soulignent le projet axiologique sous-tendu. Ainsi, l'analyse du discours porté sur l'Histoire révèle sa subjectivité, partialité et son ironie pour imposer une approche mémorielle orientée vers la récupération de la mémoire des vaincus/ues, volontairement manichéenne pour construire la condamnation du franquisme. L'analyse des thématiques privilégiées met en lumière ensuite la réhabilitation de la sphère privée, à travers les relations entre sexes et la famille, pour en révéler l'historicité. L'étude des enjeux familiaux met au jour la construction des identités et des mémoires familiales, de leurs stratégies pour se perpétuer, mais aussi des processus de délitement qu'elles subissent, à travers les questions de la filiation et de la transmission. L'étude des personnages, de l'hétérogénéité énonciative et formelle montre enfin comment ces histoires assument un traitement sexué de l'Histoire induisant une focalisation sur l'expérience historique des femmes et une récupération obsessionnelle de leur parole pour révéler les enjeux de pouvoir, déconstruire les préjugés androcentriques sur la féminité, établir l'identité, voire la spécificité de la culture des femmes de l'époque pour révéler les processus de son occultation et de sa dévalorisation, tout en pointant le projet misogyne qui informe le franquisme. / Our thesis will endeavour to show the relevance of a committed, gendered writing on the Second Republic and on Francoism - through five recent novels written by women - to compensate for the deficiencies of History. The referential tension created by the historicization and the fictionalization of these novels makes them fall into a historical referent questioned and weakened through post-modern and non- factual writing. These epistemological choices emphasize the underlying axiological project. Thus, the analysis of the speech found in History reveals its subjectivity, bias and irony to impose a memorial approach restoring the memory of the vanquished (male or female), an approach voluntarily manichean to condemn Francoism. Then the analysis of the privileged themes brings into light the rehabilitation of the private sphere, through the relations between genders and families to reveal its historicity. The study of what is at stake in families reveals the construction of identities and family memories, their strategies to perpetuate them but also the processes of disintegration they are submitted to, through the questions of filiation and transmission. The study of the characters, of the heterogeneity of speech and form finally shows how these stories take on a gendered treatment of History leading to a focalization on the historic experience of women and an obsessional recuperation of their voices to reveal power interests at stake, deconstruct androcentric prejudices on femininity, establish the identity, or specificity of women's culture at the time, to reveal the processes of its concealment and depreciation while pointing at the misogynist policy which characterizes Francoism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012GRENL025 |
Date | 05 July 2012 |
Creators | Miguel, Eva |
Contributors | Grenoble, Tyras, Georges |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0029 seconds