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Mesure écologique et analyse en réseau des liens entre dépression, anxiété, coping et qualité de vie après un accident vasculaire cérébral mineur / Ecological momentary assessment and network analysis of depression, anxiety, coping and quality of life after a minor stroke

Chaque année en France, 150 000 personnes sont hospitalisées suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Il est estimé qu'environ la moitié des survivants récupéreront complètement sur le plan neurologique, et ne souffriront d'aucun déficit quant à leurs capacités fonctionnelles (motrices et cognitives notamment). On parle dans ce cas d'AVC mineurs. Le parcours de soin après un AVC mineur est caractérisé par un retour au domicile précoce et un suivi médical intermittent, et nous n'avons actuellement que très peu d'informations quant à l'impact de l'accident sur l'évolution de la qualité de vie de ces patients. La littérature spécifique à cette population est encore très peu fournie à l'heure actuelle. Cependant, il a récemment était montré que des symptômes anxio-dépressifs surviennent fréquemment après un AVC mineur, et ce en dépit de l'absence de séquelles fonctionnelles visibles. Ces symptômes pourraient donc venir dégrader la qualité de vie des patients malgré leur bon état de santé apparent. Deux enjeux majeurs de santé publique s'articulent autour de la question de l'impact subjectif d'un AVC mineur : celui du dépistage et celui de la prise en charge des facteurs associés à la dégradation de la qualité de vie. Ce travail de thèse vise à étudier l'évolution de la qualité de vie après un AVC mineur et à explorer l'implication des symptômes anxio-dépressifs, d'une part, et celle des stratégies d'adaptation (coping), d'autre part, dans cette évolution. Nous avons mis en place une étude au cours de laquelle nous avons évalué les dimensions de la qualité de vie, auprès d'un échantillon composé de 68 personnes, à différents moments après un AVC mineur : durant l'hospitalisation initiale, après le retour au domicile, et quatre mois après l'accident. En parallèle, nous avons également évalué la symptomatologie anxio-dépressive et les stratégies de coping en associant deux modalités de mesures : des évaluations ponctuelles grâce à des échelles et questionnaires standardisés et validés d'une part, et, d'autres part, des évaluations écologiques instantanées et répétées grâce à une application smartphone. Les résultats révèlent que nombre de personnes décrivent une dégradation de leur qualité de vie au cours des quatre mois. Cette dégradation est liée, d'une part, à l'apparition de symptômes anxio-dépressifs consécutifs à l'AVC. Les analyses en réseau suggèrent que l'apparition, dès l'hospitalisation initiale, de manifestations somatiques précède la survenue de symptômes psychiques. Ces résultats soulignent la nécessité de ne pas négliger l'importance de la prise en charge, dès la phase aiguë, des symptômes somatiques, indépendamment du pronostic de récupération neurophysiologique. D'autre part, nos résultats suggèrent le rôle de certaines stratégies de coping dans l'évolution de la qualité de vie. Des études complémentaires devront permettre de confirmer nos résultats. Ces études sont nécessaires afin de préciser, notamment, les caractéristiques des situations problématiques vécues par les patients en fonction du temps après un AVC mineur. Ainsi, les stratégies de coping fonctionnelles pourraient constituer, à terme, des objectifs thérapeutiques tangibles qui contribueront à préciser les recommandations de prise en charge des AVC mineurs. Notre travail apporte également des éléments qui contribuent à la réflexion théorique et méthodologique de la recherche en psychopathologie et en psychologie de la santé. Sur le plan théorique, notre étude souligne l'intérêt et l'apport de l'approche en réseau, notamment pour l'étude des processus psychopathologiques dans le cadre de la maladie somatique. Au niveau méthodologique, nos résultats encouragent à l'utilisation et au développement des méthodes d'évaluation écologiques instantanées et répétées en psychologie. Malgré les limites actuelles sur le plan technologique, les perspectives de recherches futures sont nombreuses et prometteuses. / About 150 000 individuals are hospitalized after a stroke every year in France. Half of stroke survivors are expected to have complete neurological recovery and thus they will not suffer from any motor or cognitive impairment. Those cases are called minor strokes. Patients with minor stroke frequently experience an early hospital discharge and fitful neurological follow-ups. To date, we have few information regarding minor stroke's effect on the evolution of those patients' quality of life. Even though scientific literature is still insufficient, recent studies showed that anxiety and depression symptoms frequently occur after a minor stroke despite there being no functional impairment. Anxiety and depressive symptoms could impact patients' quality of life. Two main concerns of public health emerge from this hypothesis: screening and caring the determinants of the deterioration of minor stroke patients' quality of life. The present dissertation aims to study the evolution of quality of life after a minor stroke and to explore the role of anxiety and depression symptoms and the role of coping strategies. For this purpose, we have measured the quality of life of 68 patients at three times after the stroke: during initial hospitalization, after discharge and at four-month. We also assessed their anxiety and depression symptoms and coping strategies by combining two methods: standard ponctual assessment using classical scales and questionnaires on the one hand; and ecological momentary assessment using a smartphone application, on the other hand. Our results show a deterioration of the quality of life in numerous participants during the study. On the one hand, this deterioration is associated with the appearance of anxiety and depression symptoms after stroke. Network analysis suggests that somatic disturbance precedes the occurrence of psychological symptoms. Those results highlight the importance of paying attention and caring somatic symptoms despite the pronostic of neurophysiological recovery. On the other hand, our results suggest that coping could influence the evolution of quality of life after a minor stroke. Further studies are needed to confirm those results. Indeed, we have to understand the specificities of stress situations that individuals are facing after a minor stroke. According to this information, efficient coping could represent concrete therapeutic objectives which will be helpful to specify practice guidelines. Our work also contributes to a theoretical and methodological reflexion of psychopathology and health psychology science. On the theoretical hand, our study emphasizes the benefits of the network approach to psychopathology in somatic diseases. On the methodological hand, our study argues for the use of ecological momentary assessment methods in regard of the promising perspectives they could bring in psychological science.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCB218
Date23 November 2017
CreatorsVansimaeys, Camille
ContributorsSorbonne Paris Cité, Bungener, Catherine, Zuber, Mathieu
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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