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Allers simples ; suivi de Les phrases qui tremblent

Ce mémoire en création littéraire est composé de deux parties. La partie création, Allers simples, est un recueil de treize nouvelles correspondant à la définition de la nouvelle-instant, qui s'intéresse à un moment précis de la vie d'un ou de quelques personnages. La charge émotive de l'instant étant privilégiée, chaque narration s'inscrit dans un moment du quotidien et vise à suggérer par l'intime, voire l'infime, l'essence d'une existence. C'est en fouillant la routine, le banal, que sont dévoilés les indices d'une souffrance sourde, que l'on préfère taire. Peu de rencontres véritables ont lieu dans ce recueil où apparaissent la difficulté de communiquer, la solitude et les comportements compulsifs. Dans des narrations à la première ou à la deuxième personne -le tu représentant alors un je se tenant à distance de lui-même -, treize personnages de divers milieux tentent de rompre le silence, par des monologues dont on ne saurait dire à qui ils s'adressent, sinon aux locuteurs eux-mêmes. L'enjeu de ce recueil est de donner aux narrateurs et narratrices une présence corporelle par un travail de la voix. Une attention particulière est portée à l'énonciation, afin que, par le souffle, le rythme, le vocabulaire, les textes soient révélateurs de la violence que recèlent les personnages. En étroite relation avec les nouvelles, le dossier d'accompagnement, Les phrases qui tremblent, aborde la quête de la voix dans l'écriture. Cette réflexion se situe dans le prolongement des travaux d'Henri Meschonnic sur le rythme et l'oralité et de Jean-Paul Goux sur la vocalité dans la prose. L'écriture suppose d'abord une écoute, comme l'avance Suzanne Jacob: l'écoute de soi, des autres, de soi parmi les autres. Notre histoire est faite des histoires qu'on nous a racontées, qu'on s'est racontées; c'est en se confrontant à de l'autrement que l'on se constitue une trame narrative. On apprend à refuser ses limites comme celles de l'existence telle qu'elle nous est offerte ici et maintenant. L'écriture permet alors de multiplier les possibles en proposant, sans imposer, une vision du monde singulière. Cette singularité ne peut passer que par un travail de la voix, qui nécessite de l'écrivain une écoute du texte en devenir, de l'oralité naissant du travail du rythme, au sens où l'entend Henri Meschonnic, c'est-à-dire comme un double mouvement: celui du langage qui traverse le corps et du corps qui traverse le langage. Tributaire du travail du matériau linguistique, par exemple du choix des mots et de la syntaxe, le rythme exprime les désirs et les manques, créant un en deçà du texte qui échappe à la signification, mais n'en est pas moins signifiant. Par la voix, quelque chose advient: l'inscription dans le texte d'une présence rendant possible un contact entre lecteur et écrivain, une rencontre qui devient source de transformation. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nouvelle-instant, Voix, Rythme, Écoute, Création littéraire.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3141
Date January 2010
CreatorsMajor-Cardinal, Françoise
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3141/

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