Entre septembre 1947 et mars 1952, 1115 orphelins de la Shoah ont pu quitter l’Europe pour le Canada dans le cadre du War Orphans Project, un programme d’immigration mis en place par la principale organisation juive canadienne, le Canadian Jewish Congress (CJC). Cette thèse porte à la fois sur les trajectoires de ces jeunes rescapés et sur l’action des organisations qui les ont accompagnés en Europe et au Canada. En se basant essentiellement sur les dossiers individuels de demande de visa des orphelins, elle reconstitue leurs parcours de guerre et de sortie de guerre. À travers une articulation constante des dimensions, elle souhaite interroger les circulations migratoires des jeunes rescapés au-delà d’une lecture téléologique qui ferait du départ au Canada une évidence. Ce travail tient aussi le dossier comme un lieu d’observation des discours et des pratiques des adultes qui les remplissent. Ces derniers ont formulé un discours sur le retour à la normale des orphelins. Ils ont aussi cherché à clarifier sur le papier des identités que la guerre avait rendu confuses et à présenter les jeunes rescapés comme des migrants désirables pour les autorités canadiennes. L’analyse des dossiers comme mise en récit et présentation de l’autre par un tiers met au jour les pratiques administratives de catégorisation et d’assignation identitaire et donne à voir comment les orphelins ont tenté de s’adapter et de résister. / Between September 1947 and March 1952, 1115 Holocaust orphans were allowed to migrate to Canada as part of a refugee project sponsored by the Canadian Jewish Congress (CJC), at this time the main organization of the Canadian Jewry. This dissertation explores both the orphans’ trajectories and the work of the organizations that took care of them in Europe and Canada. Mostly based on the young survivors’ visa application files, it aims to map their paths during and immediately after the war through a microhistorical and transnational perspective. This dissertation also uses the casefiles as a material to grasp the discourses and practices of the adults that completed them. In every casefile, social and humanitarian workers developed ideas on how best to rehabilitate the orphans and help them to go back to a “normal life”. They also tried to stabilize identities confused by the war and to present the young survivors as desirable migrants in a way that was fitting Canadian authorities’ expectations. The analysis of the casefiles highlights how administrations categorize and impose identities but also how individuals manage to resist and adapt themselves.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSE2147 |
Date | 16 November 2017 |
Creators | Burgard, Antoine |
Contributors | Lyon, Université du Québec à Montréal, Bueltzingsloewen, Isabelle von, Cohen, Yolande |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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