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"Les Journées nationales" suivi de "Quand les huissiers se saisissent de la scène : l'absurde bureaucratique dans le théâtre contemporain"

Le recueil de brèves théâtrales "Les Journées nationales" rassemble trois courtes pièces ("La Journée nationale du pardon", "La Journée nationale de la lutte contre l’embonpoint" et "La Journée nationale de la frivolité") qui reposent sur une prémisse commune, en apparence farfelue : l'obligation de célébrer un quelconque impératif social dicté par la majorité. À travers un humour parfois noir, "Les Journées nationales" se présentent comme de courtes satires sociales qui, en judiciarisant une conduite morale implicitement imposée, entreprennent de disséquer et de décomposer les normes sociales et les valeurs généralement admises afin d’en souligner les incohérences.

"Quand les huissiers se saisissent de la scène : l’absurde bureaucratique dans le théâtre contemporain" est un essai qui vise à analyser les procédés et à identifier les enjeux à l’œuvre dans les pièces de théâtre de l’absurde bureaucratique. Cette expression désigne des œuvres dramatiques qui, à travers un comique de décalage, une utilisation ludique et créative du jargon bureaucratique et une importance accordée au référent social du lieu et des personnages, expriment la terreur ressentie par leurs auteurs à l’endroit de l’institutionnalisation des relations humaines. À l’aide de quatre pièces principales ("Le Professeur Taranne" d’Arthur Adamov, "Les Travaux et les Jours" de Michel Vinaver, "Quelques conseils utiles aux élèves huissiers" de Lydie Salvayre et "États financiers" de Normand Chaurette), d’études sur le théâtre de l’absurde (Esslin, Hubert) de même que d’ouvrages de sociocritique (Duchet) et de sociologie (Crozier et Friedberg, Le Breton), il sera démontré qu’en exprimant une tension constante entre l’intime et le professionnel, l’absurde bureaucratique laisse aussi entrevoir la persistance du pouvoir et de la responsabilité individuels au sein des organisations sociales. / "La Journée nationale du pardon", "La Journée nationale de la lutte contre l’embonpoint" and "La Journée nationale de la frivolité", the three short plays collected in "Les Journées nationales", all spring from the same, seemingly eccentric idea : the obligation to celebrate any social aspect as long as it is dictated by a majority. By "legalizing" an implicitly imposed moral conduct, "Les Journées nationales", short social satires laden with black humour, dissect and analyze social norms and generally acknowledged values in order to highlight their incoherencies.

"Quand les huissiers se saisissent de la scène : l’absurde bureaucratique dans le théâtre contemporain" is an essay that analyzes the processes and also points out the stakes at work in the theatre of the "bureaucratic absurd". The "bureaucratic absurd" is a phrase used to designate plays that, through nonsense, a playful and creative use of bureaucratic jargon and through the importance given to the characters’ and locations’ social connotations, express the terror felt by the playwrights towards the institutionalization of human relationships. Using four plays (Arthur Adamov’s "Le Professeur Taranne", Michel Vinaver’s "Les Travaux et les Jours", Lydie Salvayre’s "Quelques conseils utiles aux élèves huissiers" and Normand Chaurette’s "États financiers"), theoretical works on the theatre of the absurd (Esslin, Hubert), sociocriticism (Duchet) and sociology (Crozier and Friedberg, Le Breton), we will show that, through the expression of a constant tension between the intimate and the professional, the bureaucratic absurd offers a glimpse of the individual’s power and of the persistence of personal responsibility within social organizations.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/5060
Date12 1900
CreatorsSéguin, Sarah-Jeanne
ContributorsBovet, Jeanne
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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