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Aversions spirituelles : les racines de l'acédie chez Évagre Pontique et Thomas d'Aquin

Faisant partie du septénaire des péchés capitaux, la paresse semble posséder un statut particulier puisqu’elle ne consiste pas comme les autres vices à commettre ou désirer un acte coupable. Elle est plutôt inaction, immobilité, absence de désir. C’est qu’à ses origines qui remontent au 4e siècle de notre ère le concept de paresse est alors acédie, manque de soin, désintérêt allant jusqu’à la tristesse face au bien divin et à l’acte moral qu’il commande. Il s’agit là d’un important obstacle à
la vie morale de l’agent puisque l’acédie vient à poser la possibilité d’une aversion propre à la notion du bien. Le présent mémoire a pour but d’investiguer les mécanismes psychologiques et affectifs qui président à ce désintérêt sous la plume du premier penseur à établir une réflexion théorique méthodique au sujet des péché capitaux, Évagre Pontique, et sous celle du philosophe qui semble résoudre la tension qui existe entre attraction et répulsion face au bien, Thomas d’Aquin. L’enquête proposée sur l’acédie portera donc sur les débuts énigmatiques d’une théorisation des péchés fortement marquée par l’univers ascétique et monastique profondément intellectualiste dans lequel elle émerge, fera le détail des transformations qui consacrent sa survivance jusqu’au 13esiècle et tentera de saisir les subtilités de la réponse thomasienne au problème d’un bien indésirable. / Part of the septenary of cardinal sins, sloth stands out as an anomaly; contrarily to other sins, sloth does not reside in the desire for or the perpetration of a reprehensible act. It is instead portrayed as inaction, immobility, lack of desire. Marked by its 4th century origins, the concept of sloth is then understood as acedia, a lack of care or an absence of interest for the divine good and the moral acts it commands so strong it may veer into sadness. Acedia constitutes an important obstacle to the moral life of the agent because it embodies the problem of a disgust for the notion of good itself. This memoir proposes to investigate the psychological and affective mechanisms standing behind this disinterest by scrutinizing the theorical reflections of the first thinker to produce a methodical analysis on deadly sins, Evagrius Ponticus, and those of the philosopher who seems to solve the tension that dwells in between the desire and the aversion for good, Thomas of Aquinas. The present inquiry on acedia will thus lend itself to a study of the enigmatic beginnings of a theorization of cardinal sins deeply embedded in the intellectualism of the ascetical and monastic universe that saw its birth, will detail the transformations acedia endured to survive to the 13th century and will attempt to grasp the subtleties of Aquinas’ answer to the problem of an undesirable good.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27974
Date08 1900
CreatorsLibersan, Olivier
ContributorsPiché, David
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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