Si la littérature centraméricaine semble sortir du ghetto auquel elle a été cantonnée jusqu’à il y a peu, les écrivain·e·s ne bénéficient pas à égalité de cette amélioration de la visibilité des pratiques culturelles de l’isthme, qui tend à renforcer la marginalisation de certain·e·s au profit d’une minorité. À partir de l’étude du genre de la nouvelle, particulièrement développé en Amérique Centrale, notre travail cherche à identifier les divers procédés intra et extratextuels qui permettent d’entrevoir un ensemble cohérent au sein de productions diverses émanant d’écrivain·e·s marginalisé·e·s, ensemble qui pourrait être qualifié de littérature des marges. À travers une approche régionale et transnationale, nous analysons la marginalisation historique des populations autochtones et afro-descendantes ainsi que des femmes, avant d’observer le déplacement de cette marginalisation de la réalité à la fiction dans les textes littéraires. Nous nous intéressons ensuite à l’évolution des représentations littéraires de ces groupes marginalisés, permises par les (r)évolutions des sociétés centraméricaines, en nous appuyant sur la confrontation entre un pré-corpus de nouvelles retraçant les représentations de l’altérité d’un point de vue extérieur, et un corpus de huit recueils de nouvelles d’écrivain·e·s issu·e·s de ces groupes marginalisés. Enfin, nous observons à travers ces recueils de Moravia Ochoa, Quince Duncan, Luis de Lión, Zoila Ellis, Jacinta Escudos, Marisela Quintana, Lety Elvir, et Humberto Ak’abal, comment cet ensemble cohérent d’écritures des marges provoque une déstabilisation du canon littéraire par le moyen d’un ébranlement de ses valeurs hégémoniques. / If Central American literature seems to be emerging from the ghetto it has been confined to until recently, its writers don’t equally benefit from this improvement of the isthmus’ cultural practices’ visibility. Starting from the study of the short-story or cuento, a literary genre widely developed in Central America, our research seeks to identify the multiple intra and extratextual processes which allow discerning a coherent whole inside different productions from marginalized writers, a whole that could be identified as a writing of the margins. Through a regional and transnational approach, we analyse the historical marginalization of indigenous and afro-descendant populations as well a women, before gazing at the transfer of this marginalization from reality to fiction in the literary texts. Afterwards, we take an interest in the evolution of the literary representations of these marginalized groups, allowed by the (r)evolutions of the Central American societies, relying on the confrontation between a pre-corpus of short-stories that recount the representations of the alterity from the outside, and a corpus made of eight collections of short-stories by writers coming from these marginalized groups. Finally, we observe through these collections by the Panamanian Moravia Ochoa, the Afro-Costa-Rican Quince Duncan, the Guatemalan Kaqchikel Luis de Lión, the Belizean Garifuna Zoila Ellis, the Salvadoran Jacinta Escudos, the Nicaraguan Marisela Quintana, the Honduran Lety Elvir, and the Guatemalan K’iche’ Humberto Ak’abal, how this coherent whole of writings of the margins causes a destabilization of the literary canon by trembling or even inverting its hegemonic values.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AIXM0146 |
Date | 29 June 2018 |
Creators | Perdu, Vanessa |
Contributors | Aix-Marseille, Barrientos Tecún, Dante |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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