Les jeunes infectés par le VIH depuis la naissance, maintenant au seuil de l'adolescence, doivent non seulement faire face aux enjeux développementaux propres à l'adolescence mais aussi composer avec une maladie chronique, sexuellement transmissible et socialement stigmatisée. Peu de recherches ont porté sur la vie amoureuse et à la sexualité de cette première génération d'adolescents. S'appuyant sur un devis mixte (qualitatif et quantitatif), cette étude vise à décrire les perspectives de ces jeunes au sujet : 1) des relations amoureuses et sexuelles; 2) de la gestion des risques; et 3) des enjeux de divulgation du statut infectieux. Pour ce faire, dix-huit adolescents et jeunes adultes, âgés de 13 à 22 ans qui ont été suivis par les services pédiatriques du Centre maternel et infantile sur le sida du CHU Sainte-Justine à Montréal, ont participé à une entrevue semi-dirigée individuelle et ont complété un questionnaire autorévélé. Selon les résultats obtenus, la majorité des jeunes s'est adonnée à des activités sexuelles alors que dix d'entre eux ont eu une relation sexuelle avec pénétration (vaginale et/ou anale) à un âge moyen de 14 ans pour les filles et de 15 ans pour les garçons. Tous les jeunes actifs sexuellement ont rapporté avoir utilisé le condom à au moins une reprise. De ceux qui ont rapporté avoir protégé leur première relation sexuelle, plus de la moitié mentionne la prise de risques lors des relations subséquentes (par exemple avoir des relations sans condom ou sous l'effet de l'alcool ou de drogues, activités sexuelles avec des partenaires multiples, etc.). Les entrevues réalisées auprès des jeunes inactifs sexuellement illustrent les interrelations entre les relations amoureuses, l'initiation sexuelle et la divulgation potentielle du statut infectieux. Pour ces jeunes, s'engager dans une relation amoureuse et éventuellement sexuelle ne semble envisageable que dans la mesure où le partenaire est informé de leur statut infectieux. Pour les participants actifs sexuellement, la gestion des risques renvoie non seulement aux risques de transmission du VIH mais surtout au risque d'être rejeté par leur partenaire amoureux dans les situations de divulgation du statut infectieux. Ils sont d'ailleurs une minorité à avoir divulgué leur statut infectieux qu'il s'agisse d'un partenaire sexuel ou amoureux. La perception des risques et les stratégies déployées pour y faire face fluctuent en fonction du contexte relationnel, qu'il s'agisse de rencontres avec des partenaires occasionnels ou stables. Dans le contexte d'une relation avec un partenaire significatif, le condom est perçu comme un rappel de sa différence et comme une barrière à l'intimité. De plus, la perception des risques est relativisée au fil du temps et de l'expérience, en particulier quand la charge virale de l'adolescent est indétectable et que des prises de risques antérieures se sont avérées sans conséquence pour le partenaire. Ces résultats soulèvent des pistes d'intervention éducatives et préventives en matière de santé sexuelle. Ils permettront d'offrir à ces jeunes un accompagnement adapté à leurs besoins à une période critique de leur développement psychosexuel.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : VIH, transmission verticale, adolescence, relations amoureuses, sexualité, gestion des risques, usage du condom, divulgation du statut infectieux.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4222 |
Date | 08 1900 |
Creators | Wong, Kimberly |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4222/ |
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