L’hétérogénéité des formes de travail en Afrique subsaharienne conduit à repenser ce que l’on entend ordinairement par « travail » dans la relation entre travail et développement. À la diversité des activités industrieuses répond effectivement une pluralité de cadres normatifs plus ou moins formalisés qu’on ne saurait légitimement passer sous silence. En effet, ces différents systèmes de normes façonnent dans une très large mesure la manière dont se déroule le travail réel. C’est pourquoi nous avons voulu interroger leurs articulations, leurs interférences, voire leurs contradictions que les acteurs doivent surmonter dans l’activité.Pour ce faire, nous avons examiné un projet de transfert de normes organisationnelles au sein du Ministère congolais de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Contrairement à l’idée reçue, nous défendons la thèse que le rapport au travail dans les pays d’Afrique subsaharienne n’est pas marqué de spécificités culturelles et d’exotisme ; il est le résultat d’une expérience anthropologique tissée de choix plus ou moins conscients entre des normes vitales, sociales, juridiques, politiques ou techniques, au niveau individuel ou collectif. En tant que lieu de vives tensions normatives, le travail se révèle être une entrée féconde dans l’analyse et la compréhension des changements sociaux, et interroge ainsi les espaces politiques et scientifiques dans lesquels se construisent les savoirs sur et pour le développement. / The diversity of working situations in sub-Saharan Africa requires a re-examination of the common conception of “work” within the relation of work and development. These industrious activities respond to more or less formalized normative systems, which cannot legitimately be ignored. These different systems of norms largely shape the practice of real work. The aim of this research is to question the interferences or the contradictions between these different systems of norms, which the actors are required to cope with in their activity. To this end I examined a capacity building development project inside the Ministry of Environment, Conservation and Tourism in Kinshasa, Democratic Republic of Congo. I defend the thesis that the relation to work in Africa is not characterized by cultural specificities or exoticism. Instead, it is the result of an anthropological experience made of more or less conscious choices among vital, social, legal, political or technical norms, on an individual or collective level. As a locus of intense normative tensions, work appears then as an appropriate point of entry into a broader analysis of social change, and therefore questions the political and scientific institutions where knowledge for and on development is produced.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015AIXM3010 |
Date | 26 February 2015 |
Creators | Manvoutouka Roth, Tine |
Contributors | Aix-Marseille, Di Ruzza, Renato |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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