La présente thèse vise à défendre la valeur esthétique du temps inscrit dans l’architecture. Elle considère le temps à travers la notion d’événement qu’elle met à l’épreuve sur un objet : le village de Viens dans le Vaucluse. L’événement du temps inscrivant partout des inégalités et des différences, l’analyse systématique de l’architecture permet de construire une grammaire plastique du temps. Cette grammaire se caractérise par l’hétérogénéité des matériaux, des actions et des usages qui participent chacun à leur manière et dans leurs interactions à la temporalisation de l’architecture. Le temps architectural se dialectise selon deux lignes complémentaires, celle de la rencontre d’une part, celle de l’entropie et du désordre de l’autre. Si les inégalités produites par le temps se manifestent dans des singularités irréductibles les unes aux autres, les conditions d’existence du bâti créent une expérience commune dont l’architecture témoigne par une résolution harmonieuse des tensions que le temps engendre. La question grammaticale se double d’une question d’ordre déontologique. Il s’agit alors de se demander comment on produit le présent et ce qu’on fait du passé architectural. Le temps architectural étant foncièrement hétérogène, rapports de temporalités distinctes, la question déontologique du temps consacre le présent comme temps de référence. Dans ce présent hétérogène la photographie joue un rôle crucial : en éternisant le temps dans la prise de vue et en créant des rapports nouveaux par la juxtaposition de ses images. La photographie, et après elle les différents supports de mémorisation et de communication, inventent un temps nouveau qui ne se lit plus sous la forme d’une histoire linéaire mais sous la forme de cohabitations continues de temporalités. / This thesis supports the view of an aesthetic value of time as inscribed in architecture. It considers time under the notion of event, as implemented in a case study : the village of Viens in Vaucluse. Since the specificity of time is to inscribe differences and inequalities everywhere, a systematic analysis of architecture should build a visual time grammar. The latter is characterized by the heterogeneity of materials, actions, and uses which, each in its own way and interactions, participate to the temporalisation of architecture. Architectural time consists in two dialectical and complementary lines : that of the encounter on one hand, and that of entropy and disorder on the other hand. Even if the differences produced by time manifest themselves in irreducible singularities, the living conditions of built architecture makes possible an experience where tensions created over time are harmoniously resolved.A deontological issue adds up to the grammatical one : how does one include architectural past into present propositions? Architectural time being radically heterogeneous, made from distinct temporalities, the deontological issue of time institutes the present time as reference. In such an heterogeneous times pattern, photography has a key role by fixing eternity in a single shot and creating new relationships through the juxtaposition of pictures. Photography, and later on the new memorisation and communication media, invent a new type of time which doesn’t read in the form of a linear narrative any more, but of continuous cohabitations of temporalities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H321 |
Date | 24 June 2017 |
Creators | Schambach, Georges |
Contributors | Paris 1, Baqué, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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