Sur quoi fonder une éthique de responsabilité et quelle place accorder aux cultures et aux traditions dans un contexte nouveau caractérisé par la mondialisation? Pour répondre à cette question, posée à partir de l’Afrique, nous avons pris un long chemin de réflexion. À partir de l’évaluation faite par Fabien Eboussi de la crise multiforme actuelle qui frappe l’Afrique, où l’auteur cherche et désigne les coupables et les responsables que sont, selon lui, les cultures africaines, la colonisation européenne et le christianisme, nous nous sommes concentré sur le sujet humain comme tel. La responsabilité est d’abord, à nos yeux, une question de conscience morale. Les approches anthropologiques utilisées dans leurs théories éthiques par Xavier Thévenot, Paul Ricoeur et Emmanuel Levinas nous ont permis de bâtir une définition du sujet comme une « liberté précédée ». L’antécédence est à la fois un principe anthropologique et éthique dans la relation et dans l’existence. Nous avons appliqué ce principe de précédence à la notion africaine d’ancestralité conçue comme le temps éthique hiérarchisé et orienté. Pour échapper à l’étroitesse tribale ou ethnique dans laquelle se vit cette ancestralité africaine, nous l’avons étendue aux dimensions de l’humanité, comme le fondement d’une éthique de responsabilité universelle. On est ancêtre de l’humanité. Sous le néologisme d’ancestrogenèse, nous avons proposé une éthique fondée sur le recrutement de ces ancêtres ou bienfaiteurs de l’humanité. L’ancestrogenèse est donc la construction d’une communauté humaine où chaque membre soit responsable de ses actes devant sa communauté locale – naturelle ou historique – en lien avec toute la communauté humaine dont la facilité de la communication accélère la convergence. À la suite de Bénezet Bujo, et pour fonder cette communauté sur le roc et la faire survivre aux fluctuations de l’esprit humain, nous avons placé le Christ à la tête des ancêtres, comme proto-ancêtre. En lui, nous avons le Verbe créateur unique, le sauveur unique et le rassembleur unique de l’humanité de tous lieux et de tous temps. Voilà qui suscite une multitude de questions d’ordre pédagogique, biblique, christologique, ecclésiologique, éthique, anthropologique, politique et sociologique, questions relatives à la formation morale du sujet-ancêtre telle qu’ébauchée dans le cadre limité de cette recherche. / In which to base an ethic of the subjet and what place should be allowed to particular cultures and histories in a new context characterized by globalization? To answer this question, asked from Africa, we had first to show the paucity of any anthropological approach and, therefore, of any ethical approach. If Fabien Eboussi was the starting point of our inquiry in the African context, Xavier Thévenot and Bénezet Bujo in theology, and Emmanuel Levinas in philosophy, who were both the proof of this paucity and our guides in looking for a new anthropolgical place on which to base an ethics of the subject that is universal. This new place is the « ancestrogenesis », that is to say ancestrality designed as a source of responsability vis-à-vis all past and future human generations. This place both anthropological and ethical is under contruction since the beginning of human time. Each one is invited to participate in responsability to the humanization of humanity through the struggles in favor of every human being within range. We have applied this ancestrogenesis to theological ethics by placing Christ at the summit. As a human being, He is an ancestor among other ancestors, ascending and descending, but in a specific way. As creative Word of God, He is Pro-ancestor, in the sense that He is the inspiration and the one that delivers the ultimate meaning of history. So, what is the best position to adress the ethics of subjet, to make human beings responsible on universal issues that transcend religions, histories ans cultures, while making Christ the main Subject of history ? We offer a tangential position that frees an ethicist from excessive influence of his own morals ans allows him to fraternize with all humans. Provided he avoids making an ideology with pluralism and he fights superficiality that awaits syncretism to which such a peripheral position is exposed.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/26973 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Kapia, Léonard Mweng-A-Man |
Contributors | Jobin, Guy |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (viii, 292 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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