Si les propositions proprement révolutionnaires de l’apprendre comme de l’enseigner de J.-J. Rousseau au XVIIIe siècle ont pu alimenter toute la pensée de l’éducation pendant près de deux siècles, se seraient-elles effondrées au milieu du XXe siècle avec l’arrivée des Approches communicatives, Perspective actionnelle et Cadre européen commun de références pour les langues dans leur prolongement ? Ou bien, ces nouveaux modèles d’apprentissage rejouent-ils Emile ou de l’éducation ? Se pourrait-il que cette fiction nous informe du continuum et de la rupture avec la Tradition éducative occidentale depuis Platon ? car si Emile annonce l’apprenant d’aujourd’hui, ils se séparent radicalement quant à leur « destination » (Kant). Il est en effet des conditions pour que le métier d’homme, se transforme en savoir-être.De son côté, l’Essai sur l’origine des langues rousseauiste pose une question qui, même sondée par la linguistique, reste toujours en suspens. Le langage des hommes leur servirait-il à exprimer leurs besoins et leurs pensées ? Rousseau n’y croit pas, Saussure non plus, d’aucuns (Lacan pour principal) avance même que la langue sert à tout autre chose qu’à la communication, et d’autres, écrivains et poètes, lui font dire des choses insoupçonnées qu’on reconnaît cependant. Serait-elle néanmoins réductible à un savoir-faire par tout le monde ?A vouloir vite tourner les pages de l’histoire, la didactique (DLE et FLE notamment) se prive d’un illustre ancêtre qui pourtant voyait loin. Cette étude se propose d’y retourner. / If Jean-Jacques Rousseau’s radically innovative proposals for learning and teachning in tle 18th century nourished educational thought for two centuries, why did they collapse in the middle of 20th century with the development of Communicative and Action-oriented approaches, and, in their wake, the Common European Framework of References for Languages ? Or, alternatively, did these newer models of knowledge acquisition replay in some fashion or another the ideas contained in Rousseau’s Emile, or On Education ?Could it be that Rousseau’s fiction tell us about certain continuities and discontinuities in the Western intellectual tradition of educational thought since Plato ? If contemporary discussions of learning acquisition differ radically in Kantian terms of their ends, there are certain conditions necessary for vocational training to be transformed into life-skills (savoir-être).On the other hand, Rousseau’s Essay on the Origin of Languages asked a question to which contemporary linguists have been unable to give an adequate answer : does human language exists in order to express needs and thoughts ? Neither Rousseau, nor Saussure long after him, believed so. Lacan claimed that language serves another purpose besides communication. Others, writers and poets for example, regularly use language to say things otherwise unknown but recognizable nevertheless. Does this make language use’s purpose reducible to a form of expertise, or know-how (savoir-faire) ?In its rush to turn the pages of history, pedagogical approaches (notably Foreign Language Teaching and French Foreign Language programs) have deprived educational instructors of visionary aspects of Rousseau’s ideas about theses issues. This study shows their relevance to contemporary linguistic concerns.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013BESA1025 |
Date | 26 November 2013 |
Creators | Dagues, Véronique |
Contributors | Besançon, Anderson, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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