Cette thèse a pour but d’examiner comment les individus utilisent des comparaisons entre des situations actuelles et des situations passées dans des contextes politiques. L’utilisation de telles analogies historiques a longtemps été documentée, en particulier au sein des sciences politiques, en histoire et dans les champs concernés par l’argumentation. Ces littératures ont mis en évidence la fréquence avec laquelle les responsables politiques et autres personnages publics utilisent les analogies dans des buts de délibération et de persuasion. Malgré leur omniprésence supposée, peu d’études en psychologie sociale se sont penchées sur ce processus. Les trois volets de cette thèse ont tenté de combler cette lacune en recourant à diverses méthodologies. Plusieurs études expérimentales nous ont d’abord permis d’investiguer si l’exposition à des analogies historiques influence les prédictions que posent les participants concernant des situations réelles incertaines. Les résultats montrent que l’effet, bien que de faible taille, tend à devenir plus fort à mesure que diminuent les connaissances actuelles des individus. Dans un second volet, au lieu de sélectionner a priori les analogies historiques, nous avons donné la possibilité aux répondant.e.s de générer leurs propres analogies et d’expliquer leurs choix dans des questionnaires récoltés en France, en Belgique et en Allemagne à la suite des deux attaques de 2015 en France. L’analyse des réponses ouvertes montre non seulement une grande diversité dans les manières de mettre en correspondance le présent et le passé – même lorsqu’il s’agit d’analogies avec le « même » événement (e.g. l’attaque du 11 septembre 2001) ;mais les participant.e.s utilisent de plus ces analogies pour formuler des arguments, plus ou moins implicites, par rapport à des débats actuels. Cette dimension argumentative dans l’usage des analogies historiques a été explorée plus avant dans un 3e volet. En analysant les articles du mois de mars 2014 relatifs à la crise de Crimée au sein de quatre journaux belges, nous avons relevé comment les individus s’y prennent pour établir des liens entre le passé et le présent, et comment ils procèdent pour les contester. Ensemble, les trois volets de cette thèse suggèrent que les personnes ordinaires, tout comme leurs homologues plus « experts », ne sont pas passives en utilisant les analogies historiques, mais participent activement, par leur biais, au processus éminemment politique de construction et de contestation des passé(s), présent(s) et futur(s). / Doctorat en Sciences psychologiques et de l'éducation / info:eu-repo/semantics/nonPublished
Identifer | oai:union.ndltd.org:ulb.ac.be/oai:dipot.ulb.ac.be:2013/284096 |
Date | 20 February 2019 |
Creators | Ghilani, Djouaria |
Contributors | Klein, Olivier, Luminet, Olivier, Sylin, Michel, Bilewicz, Michal, Danblon, Emmanuelle, Rosoux, Valérie, Toma, Claudia |
Publisher | Universite Libre de Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Faculté des Sciences psychologiques et de l'éducation, Bruxelles |
Source Sets | Université libre de Bruxelles |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | info:eu-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/doctoralThesis, info:ulb-repo/semantics/openurl/vlink-dissertation |
Format | 3 full-text file(s): application/pdf | application/pdf | application/pdf |
Rights | 3 full-text file(s): info:eu-repo/semantics/closedAccess | info:eu-repo/semantics/restrictedAccess | info:eu-repo/semantics/openAccess |
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