C. D. Friedrich est le plus souvent présenté, dans l’historiographie traditionnelle, comme un peintre oublié durant les décennies qui ont suivi sa mort à Dresde, en 1840. Peu connu en dehors de son Allemagne natale, il n’aurait été redécouvert que grâce à cette grande rétrospective de l’art allemand que fut la Berliner Jahrhundert Ausstellung de 1906. La première biographie du XXe siècle que lui consacre l’historien norvégien Andreas Aubert, Dieu, liberté, patrie (Gott, Freiheit, Vaterland, 1915) attire l’attention sur l’orientation politique et patriotique de certaines de ses peintures. Cette thèse propose de reconsidérer divers aspects de la réception de l’œuvre du peintre, en la plaçant, non plus dans le seul contexte allemand mais dans celui, européen, du XIXe siècle. Si Friedrich a été longtemps méconnu des historiens d’art, il devint, de par sa culture poméranienne germano-scandinave, une référence aux yeux d’artistes scandinaves, qui entrèrent personnellement en contact avec lui ou par l’intermédiaire de son voisin d’atelier, le peintre norvégien J C. C. Dahl. Sujet d’intenses débats, non exempts de considérations politiques, la peinture de paysage est également devenue un enjeu patriotique en Allemagne et dans les pays scandinaves. L’objectif est de préciser la place de l’esthétique de Friedrich dans l’instauration de traditions picturales nordiques, au-delà des affinités et résonances pouvant unir les œuvres entre elles. Le suivi de cette trajectoire, passant par les pays nordiques et parvenant en France, permet également de relancer la question de la réception de Friedrich dans les milieux artistiques français, où il n’a pas exposé. / According to traditional historiography, Caspar David Friedrich was almost forgotten during several decades following his death in Dresden in 1840. Little known outside his native Germany, it is often said that he was rediscovered through the great retrospective of German nineteenth century art, the Berliner Jahrhundertausstellung, in 1906. The first biography of the artist published in the twentieth century, God, Freedom, Fatherland (Gott, Freiheit, Vaterland, 1915) by the Norwegian art historian, Andreas Aubert, draws attention on the patriotic orientation of some of his paintings. This thesis proposes to discuss different aspects of the reception of his oeuvre, not only in the German, but in the European context of the 19th century. If the painter was not recognized by the historians, he emerged, mainly thanks to his German-scandinavian Pomeranian culture, as a model among Scandinavian artists, who came largely through personal contact with Friedrich himself or via his neighbour and friend, the Norwegian painter J. C. C. Dahl. In the heart of intense debates in Germany and Scandinavia, landscape painting became a subject of political interest. This thesis is pointing the heritage of Friedrich aesthetics in the birth of Nordic painting traditions, beyond resonances and visual affinities between works. Following this itinerary through Nordic countries, reaching France, permits to question again the reception of Friedrich in French artistic milieux, where he never was on public display.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100004 |
Date | 09 January 2017 |
Creators | Vroemen, Elisabeth |
Contributors | Paris 10, Le Men, Ségolène |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
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