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Sciences de la musique sans frontières ? : Contribution à une sociologie du processus de primitivisation / Music sciences without frontiers ? : Contribution to a sociology of the process of primitivisation

Cette thèse analyse la division moderne des domaines des sciences de la musique et la hiérarchisation des répertoires musicaux qui lui est corrélative. La recherche s’appuie sur une enquête socio-historique menée à partir du cas français et sur plusieurs sources courant du début du XVIIème au milieu du XXème siècle. Elle mobilise des ressources manuscrites et imprimées (documents administratifs, archives savantes et muséales, actes de congrès et autres imprimés issus des Expositions universelles, archives du secteur de l’édition, pièces documentant la collecte et la conservation d’instruments de musique, de chansons et d’enregistrements sonores) qui sont traitées à l’aide de plusieurs méthodes (analyse lexicale, sociologie des textes, bases de données, ethnographie historique). L’enquête met en lumière une configuration de patrimonialisation de la musique pilotée par l’État-nation français, qui participe d’un processus de longue durée de différenciation du social par la musique. Des opérations de collecte et de conservation des objets de musique sont impulsées par le Second Empire et confortées par la Troisième République. Elles concourent à assigner certains répertoires, portés par des populations vivantes, à une anhistoricité – un en-deçà de l’histoire. Ce partage est analysé comme un système de domination symbolique institué par plusieurs administrations (Instruction publique, Commerce et Industrie, Beaux-Arts, Colonies), produit et reproduit par différent·e·s agent·e·s mandaté·e·s par l’État (Professeur·e·s, académicien·ne·s, conservateurs et conservatrices, dirigeant·e·s territoriaux). / In this dissertation, I analyse how, in the modern period, the different scientific domains dealing with music were divided, and how, at the same time, musical repertories were organised into a hierarchy. This research, focused on the French case, is based on a socio-historical enquiry and on several sources dating from the beginning of the seventeenth to the mid-twentieth century. Those sources are both manuscript and printed, and range from administrative documents, scientific and museum archives, conference proceedings and other printed sources related to the Universal Exhibitions, to archives from the publishing sector and other pieces related to the collection and curating of musical instruments, songs and audio recordings. The following methods were mobilised : lexical analysis, textual sociology, databases and historical ethnography. The enquiry emphasizes a configuration of the process of making music a part of national heritage by the French State, which is also a long-term process of social differentiation through the music. Collecting and curating operations of musical objects were initiated by the Second Empire and consolidated by the Third Republic. These operations have contributed to make certain repertories anhistorical, kept in a zone below history. This separation is analysed as a symbolic domination system, which was enacted by several administrations (Public Instruction, Trading and Industry, Fine Arts, Colonies), produced and reproduced by different agents commissioned by the State (teachers and professors, academicians, curators, territorial leaders).

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA080007
Date02 February 2018
CreatorsMayaud, Isabelle
ContributorsParis 8, Jeanpierre, Laurent
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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