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Vers un rééchelonnement de la citoyenneté en France et au Québec : les politiques de gestion de la diversité ethnique à Marseille et Montréal

La thèse analyse les recompositions de la citoyenneté dans un contexte de rééchelonnement de l’État en France et au Québec. L’argument est que, dans un tel contexte, la citoyenneté nationale se rééchelonne. Le cadre théorique consiste en une relecture institutionnelle du concept de rééchelonnement de l’État développé par N. Brenner ainsi que certains apports des travaux de J. Jenson et S. Phillips sur les régimes de citoyenneté.
La thèse compare les évolutions de politiques de gestion de la diversité ethnique - centrales dans l’analyse de la citoyenneté - à Marseille et Montréal au travers des reconfigurations des rapports entre acteurs institutionnels prenant place à l’échelle locale. Nous montrons que l’État national reste un acteur important de la régulation de la citoyenneté et que les villes et les échelons locaux de l’État ont acquis une marge de manœuvre par rapport à l’État central dans la mise en place de politiques régulant la citoyenneté à l’échelle locale. Néanmoins, à l’issue de la comparaison, des différences se font jour. Au Québec, l’État central conserve un contrôle important sur les politiques instaurées à l’échelle locale alors que ceci est moins le cas en France. Ces résultats indiquent que le rééchelonnement de l’État est plus fortement institutionnalisé en France qu’au Québec.
Les apports de la thèse sont triples. En premier lieu, nous montrons que l’approche institutionnelle du rééchelonnement de l’État permet de mieux décrire les processus à l’œuvre dans différents contextes nationaux que ne le permet la perspective de N. Brenner. En second lieu, nous démontrons que le concept de citoyenneté urbaine ne permet pas de rendre compte des mutations actuelles de la citoyenneté. Enfin, nous montrons que le rééchelonnement de la citoyenneté s’est institutionnalisé en France, dans un État où la conception de la citoyenneté est traditionnellement considérée comme « unitaire », nuançant ainsi cette catégorie classique en science politique. / This doctoral dissertation aims at analyzing the current reconfigurations of citizenship in a context of state rescaling in France and Québec. In opposition to urban citizenship theories, we contend that in an era of globalization national citizenship is being rescaled. We use a theoretical framework based on an institutional version of N. Brenner’s state rescaling perspective and some arguments made by J. Jenson and S. Phillips in their works about citizenship regimes.
The empirical analysis draws on a comparison between the policies of ethnic diversity management - which lie at the core of citizenship models - taking place in Marseille and Montreal. Through a study of the reconfigurations taking place in the relations between institutional actors at the local scale, we show first that in a context of state rescaling, national states’ regulatory capacities over citizenship are important and, second, that cities and local state services have gained room of manoeuvre vis-à-vis the central state in regulating citizenship while implementing policies at the local scale. Though we show that in both cases citizenship has been rescaled, differences have also been found. In Québec the central state has more control over the policies implemented at the local scale than in France. These results indicate that the process of citizenship rescaling is far more institutionalised in France than in Québec.
The thesis makes contribution first to the literature on state rescaling in showing that an institutional perspective is best suited for the analysis of state rescaling processes in different countries. Second, regarding the literature about citizenship and globalization, we establish that the concept of urban citizenship cannot grasp the current transformations undergone by the institution of citizenship. Third, we show that citizenship rescaling processes are being institutionalised in a country known for its “Unitary” and “Republican” conception of citizenship. This last finding destabilizes a well-established category in the political science literature.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/3665
Date12 1900
CreatorsGulian, Thomas
ContributorsJenson, Jane
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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