La découverte d’œuvres du Sturm und Drang et de la tendance sentimentale (allemande et anglaise) fut pour le jeune K. Ph. Moritz une expérience déterminante, aussi bien pour le développement de sa personnalité que pour ses débuts comme écrivain. Nous avons entrepris d’étudier les différentes « traces » laissées par cette littérature dans les écrits de l’auteur, ainsi que leur évolution, notamment dans le cadre d’une pratique de l’intertextualité transformant de simples « réminiscences » littéraires en procédés d’écriture maîtrisés, voire même en « tableaux poétiques ». Nous analysons tout d’abord la réception du Sturm und Drang et de la tendance sentimentale par Anton Reiser (« double » du jeune Moritz) comme lecteur, poète et spectateur, réception « mise en scène » par l’auteur dans son roman autobiographique Anton Reiser. Nous tentons ensuite de montrer comment Moritz, entre 1780 et 1790, prend de la distance avec « l’enthousiasme » caractérisant sa réception de jeunesse de ces courants, sur lesquels il pose désormais un regard « éclairé » et objectif, depuis son point de vue d’écrivain, de critique littéraire et de psychologue empirique des « Lumières tardives », rejetant l’outrance dans le tragique, critiquant la Schwärmerei et observant les « maladies de l’âme ». Enfin, nous consacrons notre dernière partie au point de vue « esthétique » depuis lequel Moritz considère certaines œuvres du « temps des génies » (particulièrement Les Souffrances du jeune Werther), qui trouvent également leur place dans la théorie littéraire de l’auteur (exposée dans plusieurs écrits publiés après son séjour en Italie, entre 1792 et 1794), et dans sa pratique de la description de paysages. / To discover works from the Sturm und Drang (« Storm and stress ») movement and from the sentimental trend (German and British) was a determining experience to the young Karl Philipp Moritz, for the development of his personality as well as for the beginning of his career as a writer. The present study aims at researching the « traces » left by this literature in Moritz’ work, and their evolution, in particular through intertextuality, which transforms simple literary « reminiscences » into mastered literary techniques, even into « poetic pictures ». First we analyse the reception of the Sturm und Drang and of Sentimentalism by Anton Reiser (« double » of Moritz in his youth) as reader, poet and spectator, reception « represented » by Moritz in his autobiographical novel Anton Reiser. We then examine how the author, between 1780 and 1790, distances himself from his former « enthusiastic » reception of those literary trends: from now on, he considers them from his « enlightened » and objective point of view as a novelist, a dramatist, a critic and an empirical psychologist of the « Late Enlightenment », rejecting excesses in tragedy, criticising the Schwärmerei and studying the « diseases of the soul ». The last part of our study is devoted to the « aesthetic » point of view, from which Moritz considers some works from the sentimental trend and from the Sturm und Drang (in particular The Sorrows of the Young Werther), which have also found a place in the literary theory of the author (expounded in several writings published between 1792 and 1794, after Moritz’ stay in Italy) and in his pratice of landscape description.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040233 |
Date | 10 December 2011 |
Creators | Le Meec-Colson, Béatrice |
Contributors | Paris 4, Krebs, Roland |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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