Depuis sa fondation en 1794 par Catherine II, Odessa, cité portuaire de la mer Noire, ne laisse personne indifférent. Conçue pour devenir une utopie urbaine au sein d’une Russie très contraignante, la ville nouvelle – libre de servage, tolérante et entreprenante – attire des populations venues des quatre coins de l’Europe. Les premiers migrants sont en majorité des déshérités, des infortunés et des Juifs persécutés de l’Empire en quête d’un refuge. La société juive naissante éprise de liberté saisit sa chance en s’impliquant activement dans la réalisation de ce chantier ambitieux. Dès les années 1860, premiers frémissements d’un « bonheur juif », des banquiers, des négociants, des intellectuels, des artistes, des bandits et des « Juifs ordinaires » écrivent pareillement le « modernisme » et les légendes colorées d’Odessa la Juive. Le XXe siècle pris entre guerres et révolutions, sonne le glas de l’âge d’or des Juifs d’Odessa avec le retour des pogromes et des massacres de masse. Bon nombre d’entre eux repartent sur les routes de l’exil à la recherche de ports d’attache : onze villes nord-américaines portent le nom d’Odessa. Les Odessites vouent à leur ancienne terre d’adoption un véritable culte, sous des formes plurielles, œuvres littéraires, musicales, picturales et cinématographiques. A la lumière de l’Histoire et de la micro-histoire, l’enjeu de cette recherche sur la communauté juive odessite est d’identifier l’« espace de vérité » de la ville d’Odessa entre mythe et réalité. / Since its creation by Catherine the IInd in 1794, Odessa, a harbour on the Black Sea, leaves no one indifferent. Designed to become an urban utopia within a very compelling Russia, the new town – tolerant, enterprising, and from its origins free from serfdom – has attracted populations from across Europe. The first migrants were mainly poor, hapless people and persecuted Jews from the Empire in search of a refuge. The emerging Jewish society, freedom-loving, seized the opportunity to build an ideal city, culminating in the birth of a “Jewish happiness”. From 1860 onwards, great bankers, merchants, intellectuals, artists, gangsters and labourers all contributed to the “modernism” and the colourful history of the Jewish Odessa. Caught between wars and revolutions, the 20th Century sounded the knell of the golden age for Odessa Jews, with the return of pogroms and mass slaughters. A number of Jews went back to the roads of exile, looking for a new home: eleven North American towns have taken the name of Odessa. “Odessity” worship Odessa-mama: music works, paintings and movies aim at celebrating the glory of the homeland. Considering both the historical and micro-historical legacy, the challenge of this research on the Jewish community from Odessa aims to identify and establish a “truth space” between the real and the imaginary city.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPC0008 |
Date | 26 September 2016 |
Creators | Némirovski, Isabelle |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Grynberg, Anne, Baumgarten, Jean |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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